Richard Goulet

Ce blog fait suite à celui-ci.

«Le centre-ville, ça doit faire 10, 12 ans qu'on en parle et il faut comprendre que jusqu'à y'a pas longtemps, tout le monde était unanime.  Là, tout ça vient de sortir de la boîte à surprises et je trouve ça déplorable.  Et je ne comprends pas qu'on compare le parc Pelletier et le centre-ville, c'est complètement différent.»


«On ne parle vraiment pas d'une dette exceptionnelle, elle est encore très acceptable.  Si on veut la comparer à la dette de 1993, qui était de 63 M $, il faut remettre les choses en contexte.  À l'époque, ce montant représentait cinq fois la richesse foncière de la ville de Granby.  Pour arriver à une dette comparable aujourd'hui, avec la valeur de la richesse foncière, il nous faudrait une dette de 250 M $.  C'est ça qu'il faudrait avoir pour retrouver la même phobie de la dette qu'à l'époque. »


«Depuis six ans, nous avons fait 200 M $ d'investissements et on a une dette de 80 M $.  C'est donc dire qu'on a payé 120 M $ comptant.  Si quelqu'un a une maison d'une valeur de 200 000 $ et qu'il a une hypothèque de 80 000 $, donc qu'il a payé 120 000 $ comptant, je ne crois pas que les gens vont trouver qu'il y a un problème.  Et si on n'est plus capable de rêver à des projets, on commence à faire pitié.  Moi, je fais de la politique pour servir la population.»

− Richard Goulet

«Le centre-ville, ça doit faire 10, 12 ans qu'on en parle».  Oui mais ça fait seulement 2 ans que certains conseillers sont au conseil.  De plus si ça fait si longtemps qu'on en parle, pourquoi la population ne semble pas s'y intéresser?

« Là, tout ça vient de sortir de la boîte à surprises et je trouve ça déplorable. »  Ici, je citerai Mme Leduc Berthiaume:

«Le mécontentement s'entend partout pour ceux qui veulent bien y porter l'oreille.»


En ce qui concerne la dette, on n'hésite pas à remettre les choses en contexte en parlant de richesse foncière.  Par contre lorsqu'il parle des investissements dans les infrastructures de la même époque, là il oublie avantageusement cette notion.

Avez-vous remarquez que Richard Goulet ne mentionne plus le montant de 115 M $ comme dette acceptable?  C'est parce qu'on s'en approche dangeureusement.  Il devra probablement nous dire avant la fin de son mandat qu'on a atteint cet objectif.  Alors Richard Goulet nous parle maintenant de 250 M $.  Ça c'est le montant qui correspond à la limite du MAMROT pour dire à une ville:  «Faites quelque chose, sinon ce sera la tutelle.»  En 1993, il n'y avait pas une «phobie» de la dette, il y avait péril en la demeure.  Jamais Richard Goulet n'aurait été capable de gérer une ville dans une telle situation car il aurait eu les deux mains liées pour dépenser.  Sa spécialité, c'est créer les dettes, pas les rembourser.

Lorsque Richard Goulet parle de 200 M $ d'investissements, il parle aussi du golf et du club de danseuses aussi.  Je ne suis pas sûr, mais je crois que ça inclus aussi les subventions.  Ça change la donne lorsqu'on sait que les gouvernements supérieurs payent leur part par emprunt.

De plus, payer une partie des investissement comptant n'a rien d'exceptionnel.  Le contraire serait effroyable.  Avec le montant de taxes incroyable qu'on leur donne, il serait impensable qu'ils réussissent à tout dépenser cet argent sans en mettre une partie sur les investissements.  En regardant la carte de La Presse, vous vous dites probablement que nos élus ont un montant similaire à toutes les autres municipalités à dépenser.  Erreur!  La majorité de ces municipalités ont une dette plus élevée que la notre (comme le maire nous le dit si bien), ce qui signifie qu'elles payent beaucoup plus d'intérêts que nous.  Ce n'est pas pour rien qu'il y a des gens qui se tue à dénoncer le taux de taxes démentiel de Granby.  Alors même si ces villes reçoivent les mêmes revenus de taxes, une partie de ces taxes est détourné des «investissements» vers les intérêts à payer.  C'est pourquoi il y a des gens comme moi qui se battent pour éviter de retourner dans ce piège qu'est l'endettement.

Aussi, pour remettre les choses en perspective, Richard Goulet n'achète UNE maison, une fois, pour une famille. Richard Goulet gère un budget annuel - récurrent - un peu comme un acheteur fait pour une compagnie en achetant du mobilier, de la papeterie ou tout autre objet nécessaire au bon fonctionnenement de la compagnie.  80 M $ de dette en 6 ans pour un budget annuel de 70 M $, ça représente environ 20 % du budget qui est payé par emprunt.  Ce petit manège ne pourra pas continuer longtemps.  En tout cas, pas si les futurs granbyens veulent être «capables de rêver à des projets».

En passant, M. Goulet, je ne pense pas que Pascal Bonin et Éliette Jenneau veulent rembourser la dette de Granby pour des raisons personnelles; Eux aussi font de la politique «pour servir la population».

J'allais oublier la merveilleuse citation publié dans l'Express: «Quand on fait de la politique, il faut faire ça clean.  Il ne faut pas passer son temps à faire peur au monde».  Qui fait peur au monde en disant que rembourser la dette a créé tous les maux de Granby et que si on n'emprunte pas, nous allons tous perdre?  Je pense que certains devraient se regarder dans le miroir avant de porter des jugements.

La dette est un mauvais placement; ce n'est pas une peur, c'est un fait, c'est mathématique.  On n'en meurt pas, c'est seulement qu'on ne profite pas pleinement de notre argent.