samedi 29 octobre 2011

Du progrès


La Voix de l'Est nous sert aujourd'hui un dossier sur le conseil de la Ville de Granby avec une première page, s.v.p.!  Tout y est:  Des photos des élus, leurs opinions, des opinions d'experts, comparaison avec d'autres municipalités ...

Il ne manque plus qu'une chose:  Un sujet qui intéresse quelqu'un!

Y a-t-il des gens qui se plaignent que nos élus se retirent trop ou pas assez souvent?  Pas vraiment.  Pour ma part, il n'y a que lors des dossiers concernant la ferme Héritage Miner que j'aimerais voir le maire se retirer, puisque c'est sa bru qui est responsable des demandes de subventions de cet organisme et la Ville de Granby ne fait que ça, donner des subventions à cet organisme (Oups! On n'a parlé de ce cas dans l'article!).  Mais, il n'y a là rien d'illégal, même si toute personne normale y voit clairement apparence de conflit d'intérêt.  En fait, pour la majorité des cas où nos élus se retire, légalement, rien ne les y oblige, la loi et la jurisprudence leur laissant plus souvent qu'autrement le bénifice du doute;  Ce qui n'est pas nécessairement une mauvaise chose.

Code d'éthique et de déontologie

À la toute fin, dans un des articles, on introduit le fait que la Ville de Granby doit se doter d'un code d'éthique de déontologie, comme toutes les autres municipalités du Québec.  Voilà un sujet qui aurait été intéressant à travailler.

Premièrement, la Ville de Granby suivra la moyenne dans ce dossier.  C'est-à-dire qu'elle ne fera rien.  Du copier-coller de ce qui existe déjà, c'est tout.  Pourtant, il y a là matière à devenir innovateur, à être visionnaire, à prendre le leadership.  Une des raisons principales pour ça est que nous avons la chance d'avoir ici une citoyenne qui s'intéresse à ce dossier de façon très sérieuse, qui a fait un travail de recherche extraordinaire et qui amène beaucoup de questions pertinentes.  Après avoir observé ce qui se fait ici et ailleurs, elle est de façon générale en désaccord avec le nouveau code d'éthique et de déontologie et souhaite qu'on profite de la refonte de ce code pour créer une plus grande accessibilité des citoyens aux affaires municipales.

Si vous suivez les assemblées publiques, lorsque le conseil est questionné à propos de ses agissements, c'est souvent par cette citoyenne et jamais elle ne parle d'élus qui se retirent.  Le huis-clos et l'accès à l'information la concerne davantage.  Jamais les médias n'ont fait sérieusement état de ses interventions.

Il y aurait eu là un beau sujet pour un dossier.  Il y a déjà peu de citoyens qui questionnent ce qui se passe au conseil, qu'on choisisse au moins des sujets qui sont abordés par l'un d'entre eux!  Le même commentaire pourrait s'appliquer en remplaçant «citoyens» par «conseillers».

Alors, concernant le dossier de La Voix de l'Est, on donne une bonne note pour la forme, il ne reste plus qu'à y aller avec le contenu!

mercredi 26 octobre 2011

Remis à sa place


Ce que j'aime, ce sont les propos tenus dans les résolutions de la  CSVDC :

Dans la première, «considérant les allégations de climat malsain» et à la suite de «nombreuses inexactitudes, faussetés et erreurs manifestes» parues dans le quotidien granbyen et qui ont «porté atteinte à la réputation de la commission scolaire et à André Messier», le conseil des commissaires a «trouvé important de réaffirmer notre soutien au directeur général» et de «rétablir la vérité».

Dans la deuxième résolution:  «Considérant le caractère négatif, excessif et inexact de certaines informations» publiées dans La Voix de l'Est, (...)

Le message est on-ne-peut-plus-clair sur le travail de La Voix de l'Est.  J'espère que ça va leur remettre les idées en place à propos de ce que certains considèrent comme étant une pseudo-neutralité.

Concernant Guy Gaudord, qui a voté contre ces résolutions, on pourrait imaginer que dire que La Voix de l'Est donne de mauvaises informations revient aussi à remettre en question les informations que le journal véhicule à propos du conseil de la Ville de Granby?

samedi 22 octobre 2011

Encore la CSVDC

Encore aujourd'hui, on nous parle de la CSVDC. En fait, c'est un éditorial de Valère Audy, donc c'est une opinion, moralisatrice de surcroît, et non un simple compte-rendu des faits.

Cette opinion est basée entièrement sur un article de La Voix de l'Est: «Climat malsain» à Val-des-Cerfs. Un article qui fait suite à une opinion du directeur de l'information de La Voix de l'Est qui ne laisse nul doute sur ce qu'il pense de la CSVDC . On y apprend qu'une douzaine de cadres et d'employés ont quitté pour diverses raisons (sur 2500 employés). Pourtant, à la Ville de Granby, Pascal Bonin nous informait que 7 employés ont quitté pour autant de raisons diverses et ce, UNIQUEMENT pour le département de l'urbanisme. La Ville compte environ 350 employés.

À mot couverts, plusieurs sources auraient pointées du doigt le style de gestion dictatorial du nouveau directeur général - les termes «Manipulateur», «contrôlant» et «intimidant» auraient été utilisés pour le décrire. Pourtant, à la Ville de Granby, ces mêmes qualificatifs ont souvent été dit pour décrire notre maire et ce, publiquement. Quelquefois ces propos sont dit par de simples citoyens n'ayant aucun conflit particulier avec la Ville.

L'article prend sa source avec la lettre de cette employée qui aurait été «forcée de démissionner» et qui nous parle d'«une équipe en constant renouvellement» comme étant un point négatif. Dernièrement, notre maire nous disait à propos des nombreux départs de nos cadres: «C'est signe de santé (...) quand on se renouvelle, on progresse».

On a interrogé 2 commissaires: un nous dit que ça va mal, l'autre nous dit que ça va bien. Une situation similaire à ce qui se passe à la Ville.

On a également la réponse de la direction: «Les échos que j'ai sont positifs». Le même genre de propos tenus par le maire de Granby.

Alors que lorsque la CSVDC fait la une de La Voix de l'Est, c'est toujours avec un titre qui ressort un côté négatif, pour la Ville de Granby, on cherche toujours le positif, même si on doit aller le chercher loin.

Le plus drôle, c'est que tout ceci ne semble pas être une nouvelle pour le Journal l'Express. Absolument rien à propos d'un climat malsain qui règnerait ou des difficultés à obtenir de l'information. Bizarre.

L'incubateur industriel

La raison pour laquelle j'écris sur le sujet, c'est plus pour donner l'occasion à nos journalistes et cadres de La Voix de l'Est de faire une introspection de leur travail dont ils vantent tant l'objectivité et la neutralité.

Certain, l'éditorial de Valère Audy a éveillé en moi le goût d'écrire ce blog. Mais c'est ce blog du Grand Parleur qui me titille le plus; Où plutôt les commentaires qui y sont écrits. Le sujet est insignifiant, anecdotique tout au plus. Mais voilà qu'un certain «cinique» demande encore pourquoi on ne parle pas d'actualité Granbyenne:

«Je ne comprends pas qu’aucun article n’est été redigé par vous sur l’incubateur industriel et le registre qui s’ouvre demain sur ce sujet à l’hôtel de ville de granby . 2 .7 millions de dollars ce n’est pas rien .Votre journal sert-il à informer les citoyens ou à protéger le maire et ses conseillers . Une des premières qualités que nous recherchons chez les politiciens ,c’est le courage de dénoncer de tels faits alors qu’attends-tu pour informer tes lecteurs un journaliste doit informer correctement ses lecteurs.»

Auquel Michel Laliberté a eu le culot de répondre (j'y ai inséré mes commentaires en gras):

«Ce sujet a été couvert d’une très bonne façon par ma collègue Marie-France Létourneau. [Un seul article, aucune page couverture digne de ce nom. La version «web» ne fait même pas mention de l'altercation Bonin-Goulet pourtant révélatrice d'un climat malsain à l'hôtel de Ville.] Je n’ai pas l’intention de pondre un blogue pour chaque situation qui se passe à l’hôtel de ville. C’est un sujet très intéressant, mais j’avoue avoir d’autres chats à fouetter ces temps-ci. [Par contre, il a le temps de parler d'une poubelle ontarienne?]

Et en passant, sur quoi vous basez-vous pour dire que nous protégeons le maire et ses conseillers? Nous publions plusieurs reportages sur ce qui se passe au conseil et rapportons les critiques des gens à son égard. Je comprends que vous n’inviteriez pas M. Goulet à aller jouer aux quilles, mais ce n’est pas notre rôle de faire des campagnes de dénigrement contre les élus. On s’en tient au fait.
[Pardon? Valère Audy et François Beaudoin]»

Gens de La Voix de l'Est, ouvrez-vous les yeux et cessez d'être sur la défensive et de vous cacher derrière votre éthique journalistique. Prenez le temps d'analyser sérieusement votre travail et vous comprendrez pourquoi tant de gens vous demandent, que dis-je, vous supplient d'être aussi consciencieux et méticuleux que vous l'êtes avec les autres élus, autant ceux d'aujourd'hui que ceux du passé.

Vous avez une grande part de responsabilité pour le désabusement de la population envers la politique municipale à Granby et il est encore étonnant qu'il y ait encore des gens pour vous demander d'en parler plus abondamment et, surtout, de façon plus approfondi.

Je vous garanti que ce qui se passe à la Ville a un bien plus gros impact sur la communauté − et porte un bien plus grand intérêt aux yeux des citoyens − que ce qui se passe à la commission scolaire. Révisez votre échelle de priorités.


mercredi 19 octobre 2011

C'est qui «nous»?

Je veux d'abord remercier Ugo Giguère pour l'excellent article à propos des assurances du chalet du golf Miner. Qu'est-ce qu'il a d'extraordinaire son article? C'est le maire qui répond. Et ça paraît. Voici comment ont peut en apprendre lorsqu'on fait parler les gens:

Pour lui, il n’était pas question que la municipalité réclame la somme ou se mêle de la façon dont l’argent devait être investi. «Quand ils (les administrateurs) ont reçu le chèque, ils ont eu la décence de nous dire ce qu’ils comptaient faire et c’était correct pour nous», affirme le maire.

C'est qui «nous»?

Intuitivement, tout le monde répond: «le conseil». Or, ce n'est pas le cas. Comment je le sais? Parce que je leur ai demandé.

Qui s'intéresse à ce qui se passe à Granby?

La raison pour laquelle cette nouvelle est sortie, c'est parce que j'ai invité tout le monde à la commenter. Marie-France Létourneau, Michel Laliberté et Ugo Giguère pour les journalistes. Mais j'ai aussi invité 8 des 10 conseillers à faire un suivi sur le sujet (je n'ai pas trouvé d'adresse de courriel pour Mme Brodeur-Comeau et M. Choinière).

Le but était de voir qui s'implique vraiment dans les dossiers lorsqu'un citoyen les informe d'une situation ... disons ... douteuse.

Premièrement, quatre personnes m'ont contacté. Éliette Jenneau, qui a eu l'avantage que je la rencontre en personne, mais elle a été la conseillère qui s'est montrée la plus inquiète par la situation et elle a pris beaucoup de notes. Pascal Bonin m'a envoyé un courriel pour me dire «Les questions seront adresse a qui de droit». Ugo Giguère m'a aussi contacté pour discuter longuement de la situation. Un point pour l'effort va à Pierre Breton (le golf est situé dans son quartier) qui m'a répondu, mais qui a visé à côté du but:

«Bonjour, Pour l’avenir, je vous avise que toute correspondance à mon attention doit être envoyée à l’adresse courriel mairie@ville.granby.qc.ca et mentionner que le message s’adresse à moi. Merci de votre compréhension.»

(J'ai envoyé le courriel à son travail - comme à tous les autres conseillers - car la Ville ne fournit pas d'adresse courriel à ses conseillers!? Bienvenue en 2011!)

Rien de la part de mon conseiller, Michel Mailhot; rien d'Yves Pronovost, le conseiller responsable du sport et des loisirs.

Finalement, c'est qui «nous»?

Ce qui me ramène à la question original: C'est qui «nous»? Car Éliette Jenneau n'était pas au courant que le chalet n'était pas assuré par la Ville et encore moins que le golf avait reçu une réclamation d'assurance. Et le commentaire de Pascal Bonin nous laisse croire la même chose. Si ces deux conseillers n'était pas au courant de la situation, tous les autres ne l'étaient pas plus. Alors, lorsque le maire dit:

«Quand ils (les administrateurs) ont reçu le chèque, ils ont eu la décence de nous dire ce qu’ils comptaient faire et c’était correct pour nous»

C'est qui «nous»? «Nous», c'est le maire et une poignée de hauts-fonctionnaires. Pour les conseillers, c'est need-to-know basis. Et, apparament, le conseil n'a pas besoin de savoir que les administrateurs du golf ont reçu une subvention de la part de la Ville pour acheter 230 000 $ d'équipements. Vous vous dites: «C'est pas grave, c'est la Ville pareil.» Dire ça revient à dire qu'il n'y aurait pas de problème si le conseil donnait une subvention, disons, à la Ferme Héritage Miner pour réparer ses bâtiments (qui appartiennent à la Ville) et que cette dernière donne une partie de son chèque pour que, disons, les loisirs de Granby puisse refaire ses terrains de soccer. On voit tout de suite que cette dépense n'est pas autorisée par le conseil, mais par la Ferme Héritage Miner. C'est tout à fait inacceptable.

Lorsque le maire dit qu'«il n’était pas question que la municipalité réclame la somme ou se mêle de la façon dont l’argent devait être investi», est-ce vraiment le voeu du conseil? Grâce au système de transparence de Richard Goulet, nous ne le saurons jamais.

Un conseiller allumé devrait être offensé de se faire jouer dans le dos comme ça. Jamais il n'a été question de subventionner l'achat d'équipements pour le golf. Mais que peuvent faire les conseillers maintenant? L'argent est déjà dépensé, ils n'ont pas vraiment le choix d'accepter la décision. En fait, si je ne serais pas là, ils ne l'auraient jamais su. Nous verrons bien si les conseillers feront preuve de leadership ou s'ils se laisseront traiter en yes man qui sont là pour faire joli en séance publique.

Et si le conseil ne sait même pas ce qui se passe en Ville, croyez-vous que les 75 % des répondants du sondage du Journal l'Express se disant satisfaits du travail accompli par l’appareil municipal sont plus au courant?

dimanche 16 octobre 2011

Consulter la population

Amusant fait à noter. En lisant l'article concernant le manoir Maplewood à Waterloo, je me suis aperçu que ce registre sera tenu une semaine APRÈS notre registre sur l'incubateur industriel.

Or, pour l'incubateur industriel, nous ne sommes au courant des faits que depuis le 3 octobre dernier et la couverture médiatique de notre registre est extrêmement faible. En ce qui concerne celui de Waterloo, il y a eu une rencontre d'information le 26 septembre dernier, c'est donc qu'on en parle depuis plus lontemps que ça. Et que dire de la couverture médiatique? On en parle pratiquement à toutes les semaines.

Ça fait réfléchir lorsque certains parlent de transparence.

L'envers de la médaille

« La campagne de financement qui visait à amasser 1,5M $ pour le projet de Maison des aidants, rue Paré à Granby, n’a pas atteint ses objectifs, alors que l’on a recueilli un peu plus de 800 000$, dont un don de 100 000$ de la municipalité. Par contre, «pas une cenne» de Québec, malgré des promesses que Suzanne Tardif regrette d’avoir crues. »

Journal l'Express, 12 octobre 2011

Voilà pourquoi j'ai de la misère avec le fait que Richard Goulet donne l'argent des contribuables à tort et à travers. Son opinion est que si on donne, tout le monde va suivre. Or, c'est loin d'être une règle absolue. Le résultat est que beaucoup de gens naïfs croient ces balivernes et deviennent de véritables moutons au milieu d'une meute de loups.

Donner juste assez d'argent pour faire rêver les gens, mais pas assez pour soutenir leurs rêves peut avoir des résultats extrêmement négatifs. Dans le cas qui nous concerne, des gens qui offraient par le passé des services selon leurs moyens, risqueront l'épuisement et la perte d'un service pour s'être embarqués dans un projet trop gros, trop vite.

Naturellement, il y a une solution qui se pointe à l'horizon pour permettre à notre maire de jouer encore les héros avec l'argent des autres:

«Un seul programme permet de financer de petites infrastructures, mais l’argent provient du ministère des Affaires municipales, des Régions et de l’Occupation du territoire, ce qui veut dire que les infrastructures financées doivent appartenir aux municipalités.»

Surveillez bien le dossier pour voir si le maire n'offrira pas d'acheter la bâtisse.

Payer pour remplacer des arbres par un golf

Déboisement pour le nouveau pavillon du golf Miner

Finies les belles années

Sans commentaire.

jeudi 13 octobre 2011

Registre à signer

Encore un autre registre à signer. Celui-ci est pour demander un référendum au sujet de l'emprunt pour acheter «notre» propre incubateur industriel:

Quand: 19 et 20 octobre 2011, de 9h00 à 19h00

Où: Hôtel de ville de Granby, 87 rue Principale

Montant de l'emprunt: 2 750 000 $

Pour plus de renseignement, voir l'avis public et mon blog sur l'incubateur industriel. Même si cette dépense de 2,75 M $ était imprévue pour cette année, je vous rappelle que nous avons aussi eu un surplus de revenus de 8,8 M $ cette année, dont 4,7 M$ était un surplus libre (traduction: on ne savait pas quoi faire avec).

Envoyez le message clair à nos élus de bien choisir leurs priorités lorsqu'ils gèrent l'argent qu'on leur donne: Signer le registre. En se creusant les méninges, ils vont trouver l'argent dont ils ont besoin pour bien gérer notre Ville.

Les grands moyens?


Voilà la une de La Voix de l'Est du 5 octobre dernier. En lisant l'article, on s'aperçoit que «les grands moyens» se résume au fait que la Ville va défrayer la moitié des coûts de l'installation d'un clapet pour les résidences qui n'en ont pas (c'est obligatoire d'en installer depuis 1943). De plus, beaucoup de familles inondées possédaient déjà un tel dispositif et il n'avait pas fonctionné adéquatement. Montant estimé de l'opération: 50 000 $.

Vraiment? Une dépense de 50 000 $ et on parle de «grands moyens», méritant une première page de surcroît? Qu'est-ce que La Voix de l'Est aurait fait si le conseil aurait décider de doubler son budget annuel pour les infrastructures? Doubler les effectifs des travaux publics, autant en ingénierie que sur le terrain? On aurait eu droit à une édition spéciale!

Le budget annuel de la Ville c'est environ 76 M$. Prévoir un montant de 50 000 $ pour «solutionner» un problème où 450 familles ont été inondées, c'est comme si une famille avec un revenu de 76 000 $ dépensait 50 $ supplémentaires pour solutionner un problème. Je ne pense pas qu'une telle famille aurait à réviser son budget pour une telle dépense. C'est une peccadille sans importance et vous êtes mieux d'avoir un très petit problème si vous voulez le résoudre avec 50 $.

Comme quelqu'un me l'a fait remarqué: C'est quoi la prochaine étape, fournir les bottes de caoutchouc aux citoyens?

Je ne pense pas qu'on peut qualifier de «grands moyens» une telle initiative.

Surveillez les «méchants»

J'aime comment le maire voit les citoyens de sa ville. Alors que notre maire garroche des millions $ par les fenêtres pour ses amis, pour une dépense de 50 000 $ − répartie sur une centaine de familles −, Richard Goulet sort ses «gros yeux méchants» pour nous faire la morale (remarquez la condescendance du regard à la fin du commentaire):

D'un coup qu'un citoyen malhonnête rénoverait son sous-sol avec 1500$ et en ferait payer la moitié par la ville !

Heureusement que Richard Goulet veille au grain!

mercredi 12 octobre 2011

L'harmonie n'est pas souhaitable?

Petit article dans La Voix de l'Est concernant des relations difficiles entre élus municipaux à Lac-Brome.

«Des élus peinent à travailler ensemble ainsi qu'avec des membres de la fonction publique. Un consultant vient d'être embauché pour les aider à surmonter ces difficultés.»

Le maire de Lac-Brome, Gilles Decelles, va plus loin en donnant son point de vue: «On me blâme souvent de ne pas installer une harmonie au conseil. Le problème, c'est qu'il y a des valeurs tellement différentes entre certains que c'est irréconciliable».

Mais le meilleur c'est ce petit paragraphe:

«Pour M. Decelles, il est normal que les élus ne soient pas toujours sur la même longueur d'onde. C'est même souhaitable, a-t-il dit en substance. "L'harmonie au conseil n'est pas nécessairement une bonne chose en démocratie. Les gens doivent pouvoir s'exprimer librement en public."»

Ça fait du bien de savoir qu'il y a encore des gens qui comprennent qu'il est normal que nous n'avons pas tous la même façon de voir les choses et que nous devons discuter tous ensemble pour en arriver à un commun accord, lorsqu'on est tous concernés.

Bref, comprendre ce qu'est la démocratie.

Éviter la discussion pour éviter les chicanes est le moyen le plus sûr d'en créer.

Terminus: Tout le monde embarque?

Hier, j'ai assisté à l'assemblée publique de consultation concernant le changement de zonage pour le terminus d'autobus au centre-ville.

Normalement, ce genre d'assemblée est pour les gens du secteur, qui peuvent exiger un référendum et ainsi voter contre le changement de zonage. Normalement, il y a la greffière (quelquefois c'est son adjointe) pour expliquer le côté légal de la chose, un employé du service de l'urbanisme pour expliquer les impacts du changement (Avant de démissionner, c'était M. Gatien) et un conseiller pour surveiller tout le processus.

Pour cette assemblée, la greffière était présente, l'employé du service de l'urbanisme était le directeur de l'urbanisme, M. Desmet, et le conseiller était le maire en personne. Pour une raison que j'ignore, le directeur général, Me Pinault, était aussi présent. Le gratin de l'hôtel de ville était là!

Personnellement, je n'avais pas l'intention d'y aller. Mais la semaine dernière, j'ai assisté à une réunion du quartier #2 où j'ai mentionné qu'il y aurait cette réunion cette semaine. À ma grande surprise, tout le monde semblait ignorer ce fait dont on avait pourtant fait mention dans un article de journal en plus d'un avis public. On parle ici de gens qui suivent l'actualité municipale; même la conseillère ne semblait pas réaliser que c'était pour être le 11 octobre! Alors, j'ai décidé d'y aller, juste pour voir combien il y aurait de personne à cette assemblée.

Décompte: moi, 4 personnes du conseil de quartier #2 - dont la conseillère Éliette Jenneau - qui y sont allés par curiosité (aucune ayant le droit de vote pour ce changement de zonage) et 2 dames, une propriétaire voisine du terminus et sa locataire. Si jamais je n'aurais pas mentionné cette assemblée à la réunion du conseil, il n'y aurait eu que 2 citoyennes pour 3 haut-fonctionnaires, plus le maire, pour donner les explications!

Projet prometteur

Et pourtant, ça semble un beau projet. Pourquoi Richard Goulet tente de tout faire en catimini, ça me dépasse. La force de l'habitude, j'imagine. Naturellement nous n'avons pas eu les détails de l'ensemble du projet de transport public, mais si Richard Goulet joue ses cartes correctement, ce pourait être sa plus belle réalisation, son lègue à la société dont il rêve tant.

Ce genre de projet est toujours un gambling, car il est difficile de prédire si les gens vont se servir du transport en commun ou non. Mais il faut parfois prendre des risques calculés et celui-ci semble bien ficelé. On a tous bien hâte de voir les détails du projet (coût, service, etc.). Une chose que j'aime bien de ce projet, c'est qu'il concorde parfaitement avec les vraies responsabilités d'une ville (c'est difficile de faire du transport en commun avec le privé) et tout les citoyens y gagnent quelque chose (même si on ne prend pas l'autobus, ça réduit la congestion et ça améliore la qualité de l'air).

Si j'aurais été à la place de Richard Goulet, j'aurais joué la carte de la transparence au maximum avec ce projet. J'aurais pris le temps de le présenter longuement à la population, invitant les citoyens à venir participer au processus démocratique (comme à l'assemblée d'hier), de façon à ce que la population s'approprie le projet. Un peu comme Waterloo fait avec le manoir Maplewood.

Personne n'était à l'assemblée publique d'hier. Et pour cause, qui est au courant de ce projet. On pouvait poser des questions, mais on ne possède pas les détails du projet d'ensemble. Tout ce qu'on a appris hier, c'est qu'il y aura 3 autobus à l'heure qui passeront par le terminus, qu'il n'y aura que des autobus de la ville (pas d'autobus régional) et qu'il aura aussi des taxi-bus. Il faudra attendre la conférence de presse pour en apprendre davantage.

Richard Goulet a perdu une belle chance de démontrer à quel point il est transparent et qu'il n'a rien à cacher. C'était le temps de prendre le temps, au lieu de tout faire en vitesse, avec des réunions extraordinaires. Je ne peux pas voir comment il pourrait faire foirer ce projet. Mais, comme on ne sait toujours rien du projet, peut-être y a-t-il quelque chose qu'on ne sait pas encore?

mardi 11 octobre 2011

Vite, sortez la Crazy glue!

Une nouvelle qui n'a pas fait la manchette, mais qui est tout de même très importante: On a perdu un autre cadre à la Ville de Granby, M. Alain Duval, directeur des ressources humaines.

Alors que M. Duval travaille à la Ville depuis 31 ans, il nous quitte pour aller travailler à Sherbrooke.

Tout comme St-Hyacinthe l'a fait avec M. Gatien, Sherbrooke a mandaté un chasseur de têtes pour remplacer son directeur des ressources humaines qui s'en allait à la retraite. Ils choississent notre directeur, qui a 54 ans et 30 ans d'expérience, comme remplacement! Il doit être bon en mosus pour prendre quelqu'un qui est lui-même si près de la retraite.

Ça commence à me tanner de voir tout les bons éléments, engagés par les conseils précédents, quitter alors qu'ils sont à leur meilleur. Je suis convaincu que l'atmosphère de travail est malsain à la Ville de Granby. Sinon, pourquoi voudrait-on quitter un emploi où on est heureux, où on a plein de défi et, surtout, pour le remplacer par un travail qui nous force à déménager d'une ville où on habite depuis des décennies?

Le conseil devrait chercher à comprendre pourquoi nos cadres s'en vont tous. Y a-t-il vraiment des citoyens à Granby qui croient que ce n'est qu'un concours de circonstances? Les élus ont augmentés leurs salaires parce qu'ils disaient vouloir attirer de meilleurs candidats; mais pourquoi ne font-ils rien pour attirer les cadres de qualité et surtout garder ceux qu'on a? Aucun conseiller ne semble s'inquièter du phénomène. Personne, sauf Pascal Bonin qui nous en a sorti une très discrète, mais oh combien importante pour signifier l'importance de Me Pinault dans la gestion de la Ville. N'oublions pas que Me Pinault a été obligé de prendre un congé-maladie dernièrement et tout porte à croire qu'il était question de surmenage.

Pour la forme, voici les commentaires du maire qui n'y voit là aucun problème, mettant l'accent sur les gens qui prennent leur retraite plutôt que sur ceux qui changent d'employeur, et qui nous donne une magnifique remarque de positivisme, mais vide de sens, pour dissimuler un problème majeur à l'hôtel de ville: «C'est signe de santé (...) quand on se renouvelle, on progresse». Est-ce que cela veut dire qu'on devrait renouveler le conseil pour progresser?

Notez aussi la remarque discrète et pertinente de M. Bonin à la fin de l'extrait:

Payer comptant: Mission impossible?

Tiré de Parc industriel-commercial: la manne pour Saint-Alphonse:

Le parc industriel et commercial de Saint-Alphonse-de-Granby continue de prendre forme. Après des PME attirées par le bas taux de taxation (70¢ par 100$ d'évaluation) et l'accès rapide à l'autoroute 10 et à la route 139, c'est au tour de commerces de s'installer dans le secteur pour profiter de l'achalandage d'automobilistes qui filent vers Granby ou qui en arrivent. Pour la municipalité, propriétaire des terrains dans le parc, c'est une manne économique inestimable.

(...)

La municipalité a d'abord acheté le terrain de l'homme d'affaires Réal Bernard pour 600 000$. Puis elle a dépensé un million de dollars pour reconfigurer la rue Denison Ouest afin qu'elle arrive dans un angle de 90 degrés avec la route 139, une demande du MTQ. Le dynamitage et le concassage des caps rocheux lui ont ensuite coûté 500 000$. Finalement, les travaux pour le nivelage des terrains et l'aménagement de la boucle ont nécessité un débours de 400 000$ - la municipalité a obtenu une subvention d'un million de dollars d'Ottawa pour financer le reste des travaux.

Pas de dette

Pour une petite municipalité de 3093 habitants, 2,5 millions de dollars représentent un montant important. Étonnamment, la municipalité n'a fait aucun emprunt. Tout a été payé comptant, insiste le maire Choinière avec fierté.

Payer comptant, c'est sa philosophie du développement économique. «On ne doit rien là-dessus. Quand tu n'as pas de dette, tu peux en profiter pour investir. L'autre avantage, c'est qu'on n'est pas obligés d'accepter n'importe quoi dans notre parc pour le remplir. On peut attendre ce qui fait notre affaire.»

2,5 M$ pour 3093 habitants, ça représente environ 50 M$ pour une municipalité de 60 000 habitants. Pourquoi est-ce possible pour St-Alphonse et non pour Granby? Pourquoi les gens, commerces et industries partent de Granby pour s'installer à St-Alphonse, à tel point qu'elle manque de terrains? Pourquoi en lisant cet article j'ai l'impression que la «ville rayonnante» n'est pas celle qu'on pense?

En passant, je crois qu'on devrait cesser de dire des choses comme: «Étonnamment, la municipalité n'a fait aucun emprunt.» Il n'y a rien d'étonnant là-dedans. Ce qui est étonnant, c'est que la majorité ne suit pas les modèles de gestion qui fonctionnent. Ce qui est étonnant, ce sont les élus qui jètent les modèles de gestion qui fonctionnent pour les remplacer par les vieux qui nous ont causé tant de tort.

Il est tant de changer de discours.

lundi 10 octobre 2011

Les coûts de l'incubateur industriel

Il faut absolument revenir sur la magnifique intervention de Pascal Bonin à la dernière séance du conseil. Tout d'abord revoyons cette intervention:

Premièrement le pot. Lorsque Pascal Bonin dit qu'un conseiller n'a pas le choix de voter pour cet achat afin d'éviter des coûts supplémentaires à la population, c'est partiellement faux. Voter contre l'achat, c'est insensé en effet. Voter contre l'emprunt pour faire cet achat, ce ne l'est pas. D'ailleurs, il y aura probablement un registre pour cet emprunt et je serai là pour le signer.

Pourquoi encore parler des &!*#$ d'emprunts? 1° Parce que ça coûte cher. Aux 3,5 M$ que cet incubateur va coûter, il faut rajouter les intérêts. On les oublie facilement ceux là. Mais il faut augmenter le coût total de l'incubateur de 1 M$ à 1,5 M$ en incluant les intérêts; Ce n'est pas une peccadille. 2° Parce que le conseil a eu le culot de nous dire qu'ils ont fait un surplus de 8 M$ l'année dernière, dont la moitié était de l'argent comptant. Alors ne venez surtout pas me dire qu'il n'y avait pas d'argent pour payer l'incubateur industriel. On a préféré prendre l'argent pour acheter un chalet de golf et un pavillon d'accueil au CINLB pour ses amis, alors qu'on savait probablement que la dépense de l'incubateur allait être requise.

Les dépenses futiles, ça suffit et il est temps qu'on le fasse savoir au conseil en signant les registres (et pour les conseillers de voter contre les projets d'emprunt). L'argent, on l'a. Il s'agit de l'investir intelligemment.

Les fleurs maintenant. En fait, c'est plus un appui pour notre conseiller préféré. En discutant avec quelques personnes, je me suis aperçu que certaines d'entre elles mordent à l'argumentation de notre maire qui semble vouloir dire que Pascal Bonin ne compare pas avec des projets équivalents ou que les subventions étaient inexistantes. Une petite recherche éclair sur le net nous donne l'heure juste.

Tous les projets présentés par M. Bonin sont des incubateurs industriels (ce ne sont pas des motels industriels comme certains le prétendent) visant le même objectif que le nôtre:

Selon l'ISQ (voir source), 65% des incubateurs industriels subventionnés sont gérés par des OSBL. De plus:

Sources de financement

Les subventions et contributions des gouvernements fédéral et provincial sont les principales sources de financement des incubateurs d’entreprises

En 2006-2007, les 20 incubateurs d’entreprises ayant répondu au questionnaire de l’enquête ont reçu un financement total dépassant les 15 millions de dollars en termes réels, c’est-à-dire en tenant compte de l’inflation. Le tableau 3 montre que les subventions/contributions du gouvernement fédéral sont les sources de financement les plus représentées (32,7 %) dont 14 incubateurs en bénéficient, suivies des subventions/contributions du gouvernement provincial (26,9 %) dont en profitent 11 incubateurs, du paiement des frais de location par les clients (14,6 %), et des honoraires versés par les clients (9,8 %).

La réponse du maire

Le maire nous a donné une réponse comme il en a toujours l'habitude: frustré. Mais il faudra qu'il s'y habitue, puisque les déboires de ses investissements (pourtant prévisibles) ne font que commencer. Revoyons cette magnifique intervention qui nous montre, encore une fois, le vrai visage de Richard Goulet:

Pur ceux qui n'ont pas saisi la raison de tout ce brouhaha, la voici: Afin de «cacher» aux citoyens l'emprunt pour l'incubateur industriel, Richard Goulet avait mandaté un OSBL pour faire l'emprunt à la place de la Ville. La Ville devait remettre un montant annuel équivalent au paiement de l'emprunt sur les 15 prochaines années et, au bout de 15 ans, l' OSBL remettait les clés de l'incubateur à la Ville. De cette façon, officiellement, la Ville n'emprunte pas, elle ne fait qu'ajouter une dépense récurrente à son budget, mais sans augmenter sa dette. Brillant, n'est-ce pas comme manipulation comptable?

Or, le Ministère du Revenu a trouvé une faille dans ce stratagème. Puisque l'incubateur appartient officiellement à l'OSBL, il doit payer la TPS et la TVQ. Lorsqu'il remettra les clés à la Ville, se sera considéré comme une vente et la TPS et la TVQ devront être à nouveau payées. Évidemment, tout cet argent vient toujours de la même poche, celles des citoyens de Granby. Voilà pourquoi Richard Goulet nous dit qu'«on sauve 675 000 $». Mais ce n'est pas une économie, c'est de la mauvaise planification. Si on n'essayerait pas d'en passer des petites vites aux citoyens avec de la créativité comptable, ce genre de dépenses n'existerait tout simplement pas. Quel est l'avantage pour la Ville de confier à un autre organisme la responsabilité de faire les paiements à sa place après lui avoir donner l'argent? Aucun. Ça ne sert que les intérêts des gens qui font de la petite politique et qui ont probablement des choses à cacher. Lorsque Richard Goulet parle de «la colonne des par en arrière», il aurait avantage à regarder dans un miroir.

«Problème avec des arguments»

Quand Richard Goulet nous dit qu'il a des «problèmes avec des arguments» de M. Bonin (on présume) et qu'il faudrait que ces arguments soient d'abord amenés à la séance préparatoire, en privé, ça me titille un peu.

Premièrement, les séances préparatoires ne sont pas obligatoires. Aucun conseiller n'est obligé de s'y présenter. Aux yeux de la loi, seul les séances publiques sont importantes. Deuxièmement, qu'est-ce que le maire ferait si un citoyen irait dire le même genre de propos à la période de questions? Faut-il que les citoyens aillent rencontrer le maire en privé dans son bureau avant d'aller à la période de questions publique?

Franchement, Richard Goulet a une drôle de définition de la transparence.

Public ou à huis-clos?

Richard Goulet n'est pas en faveur d'une enquête publique, il préfère le huis-clos; Grosse surprise.

Pour ma part, je ne favorise ni l'un, ni l'autre. Si quelqu'un est coupable de quelque chose et qu'on a des preuves, qu'on le poursuivre. Pour les policiers, c'est une bien plus belle façon de passer son temps que de jouer au percepteur en donnant des contraventions ou en faisant de la petite morale à quatre sous en disant aux gens comment traverser la rue.

On n'a pas besoin de lois pour dire aux élus qu'ils doivent être honnêtes et droits, c'est implicite. S'ils ne le sont pas, exit aux prochaines élections. Qu'est-ce qu'un politicien peut faire pour contrer la collusion et le gonflage des coûts par les soumissionnaires? C'est bien simple: Quand c'est trop cher, tu ne donnes pas le contrat! Vous allez voir que des compagnies vont pas rester des années sans contrat avant de baisser leurs prix. Pour ce qui est de faire une enquête pour savoir «c'est-la-faute-à-qui» pour les contrats du passé, who cares? Peu importe, ça va coûter une fortune pour trouver des coupables et on n'obtiendra aucun dédommagement. Les politiciens devrait se concentrer sur l'avenir et faire le travail correctement AUJOURD'HUI. Arrangez-vous pour que les coûts soient raisonnables et c'est tout. Point final.

Petite politique

L'autre raison pour parler de cet article, c'est le dernier paragraphe où Richard Goulet nous dit:

«Ce que je n'aime pas, ce sont les gens qui font de la petite politique, les gens qui sortent des lapins de leur chapeau pour faire mal paraître les autres. J'associe ça à de l'hypocrisie», tranche-t-il.

On le sait, il vise Pascal Bonin avec ce commentaire car il n'a pas apprécié ses dernières interventions à l'assemblée du conseil. Imaginez, il a osé en parler en public avant d'en parler à huis-clos.

Ce que M. Goulet ne comprend pas c'est qu'en disant ce commentaire, il joue lui-même le jeu de la petite politique. En fait, Richard Goulet est celui qui a amené le jeu de la petite politique à Granby en «sortant des lapins de son chapeau pour faire mal paraître» Michel Duchesneau. J'imagine que tout ça est question de perception.

Sur une note plus positive

Je voudrais profiter de ce blog qui parle de ce qui doit être public et de ce qui doit êre à huis-clos pour ploguer le site de Sylvie Brodeur: democratiemunicipale.com. Mme Brodeur est une simple citoyenne qui votait une fois aux 4 ans et qui s'est intéressée au processus démocratique, surtout depuis l'avènement du projet de loi sur l'éthique des élus. Elle fait une recherche extraordinaire sur le sujet.

Mme Brodeur ne rêve pas. Je vous invite à lire ce qui se passe en Ontario et ce, depuis 2001. Voici pourquoi c'est important une réunion publique et pourquoi un huis-clos ne sert pas le bon fonctionnement d'un gouvernement démocratique selon le gouvernement ontarien:

Pourquoi les réunions ouvertes sont-elles importantes?


Dans la cause London (City) v. RSJ Holdings Inc., datant de 2007, la Cour suprême du Canada a décrit comment l’élan de réforme en vue de réunions ouvertes au public en Ontario, dans les années 1990, avait pour objectif « de promouvoir les valeurs démocratiques et de répondre à la demande du public pour une responsabilisation accrue des gouvernements municipaux ». Les juges ont noté que des réunions ouvertes au public étaient essentielles à une « solide légitimité démocratique ». Ils ont aussi souligné que l’article 239 de la Loi de 2001 sur les municipalités « avait pour but d’accroître la confiance du public dans l’intégrité du gouvernement local en assurant l’ouverture et la transparence de l’exercice du pouvoir municipal ».

Pourquoi la loi permet-elle des réunions à huis clos?


La transparence des gouvernements municipaux devrait être aussi grande que possible, mais la Loi de 2001 sur les municipalités reconnaît que dans certaines circonstances la vie privée d’un particulier devrait être respectée, ou que l’ouverture de la réunion n’irait ni dans l’intérêt public, ni dans l’intérêt de la municipalité.

Néanmoins, il est important de souligner que huit des neufs exceptions à la règle exigeant l’ouverture des réunions au public sont permissives – en d’autres termes, même si l’organisme peut légalement clore ses portes, la loi lui laisse la possibilité de les garder ouvertes dans l’intérêt de la transparence et de la responsabilisation.

Dans une cause qui a été portée devant les tribunaux, la discussion des affaires municipales lors de « séances de remue-méninges » auxquelles le public n’était pas invité, nonobstant les exigences de la Loi sur les municipalités, a été décrite par un juge de l’Ontario comme une « pratique hautement dangereuse », qui « dans ce cas, a justement fait naître le soupçon que la ville réglait ses affaires à huis clos, contrairement à la Loi sur les municipalités ».

Finalement, voici une dernière observation pour rassurer Richard Goulet qui craint que les citoyens «s'assoient dans le siège à côté des élus»:

La « loi sur la transparence administrative » donne-t-elle aux membres du public le droit de participer à une réunion?

Non. Le public n’a pas automatiquement le droit de participer ou de parler à une réunion. Il faut faire la distinction entre le droit d’un citoyen à participer à une réunion et son droit à observer le gouvernement municipal en activité. Les exigences sur les réunions ouvertes au public de l’article 239 de la Loi sur les municipalités permettent au public d’observer le processus politique.

C'est ça de la transparence.

dimanche 9 octobre 2011

Les assurances du chalet du golf

Me voilà de retour après avoir eu quelques difficultés techniques et autres. Quelquefois, tout arrive en même temps. Mais je compte bien rattraper le temps perdu, car ç'a brassé pas mal fort la semaine dernière et je voudrais bien laisser une trace de tout ça afin de ne pas l'oublier.

Par contre, aujourd'hui, j'aborde un nouveau sujet: Les assurances du chalet du golf. Comme vous le savez, le 7 janvier dernier, le chalet du golf a été rasé par un incendie. L'article de de l'Express estime la valeur du bâtiment à 200 000 $ et l'article de La Voix de l'Est estime les dommages à la bâtisse et aux équipements à 500 000 $.

Cet été, j'ai eu une information de bonne source qui m'a dit que le Club de golf Miner inc. aurait reçu une réclamation d'assurance pour cet incendie d'un montant de 400 000 $ - 500 000 $. Je me suis dit que c'était peut-être pour couvrir ce qu'il y avait à l'intérieur de la bâtisse, mais ma source m'a juré que la bâtisse était incluse dans ce montant (ce qui semble logique suivant les estimations des articles de journaux).

Alors je me suis dit que, peut-être, la bâtisse appartient au Club de golf Miner inc. En effet, il est possible que le terrain soit loué mais, suite à une entente avec les précédents propriétaires (les Miner), que les bâtiments leur appartiennent − un peu comme pour les maisons mobiles.

Granby, la propriétaire

Et c'est là que je trouve par accident la résolution 10/12/1343 qui changea le statut du Club de golf Miner inc. de locataire à gestionnaire et ce, 3 semaines avant l'incendie. Elle stipule, entre autres, ce qui suit:

ATTENDU QUE la Ville de Granby est devenue propriétaire du terrain de golf opéré jusqu’à maintenant par le Club de golf Miner inc. et des bâtiments s’y trouvant lors de l’acquisition, le 22 mai 2007, des terres Miner;

C'est clair: La Ville de Granby est propriétaire de la bâtisse en question.

Maintenant la question est de s'assurer qui a réclamé les assurances pour cette bâtisse.

Accès à l'information

Je me rends donc à l'hôtel de Ville pour y faire une demande d'accès à l'information. Au services juriques, on me présente un formulaire, fort simple à remplir, et j'y inscris la demande suivante:

Réclamation de l'assurance pour l'incendie du chalet du golf:

  • Montant reçu;
  • Date du paiement;
  • Ce qui était couvert.

Et j'ai obtenu cette réponse. Étonnament, «nous ne détenons aucun document à cet effet puisque le bâtiment était assuré par Club de golf Miner inc.» Non seulement on me confirme que la Ville n'est pas assurée, mais − le plus important − on m'informe que le locataire est assuré pour NOTRE bâtisse. Déjà cela soulève un questionnement. Pour quels dommages est assuré le club de golf? Le bâtiment ne lui appartient pas et il n'a pas contribué à sa re-construction. Il ne subit donc aucune perte dans cette histoire.

2e demande

Mais je voulais savoir quelle était la valeur du chalet. Après tout, ce chalet nous appartenait (On se rappelle, c'était un «investissement»). Alors j'ai fait une 2e demande. Je vous fourni une copie de cette demande que j'ai écrite, ainsi que la réponse que j'ai reçu, à titre éducatif seulement car je n'ai rien obtenu de cette demande. J'ai senti qu'on me niaisait en évitant de répondre et ça n'a fait qu'augmenter mes suspicions face à ce dossier.

3e demande

Cette fois, je m'informe correctement de mes droits. La loi sur l'accès à l'information dit que «la présente loi s'applique aux documents détenus par un organisme public dans l'exercice de ses fonctions, que leur conservation soit assurée par l'organisme public ou par un tiers.» Donc pas question que la Ville se défile en disant que ce n'est pas elle, mais le club de golf qui détient les documents.

Il y a un autre article qui stipule aussi que si la Ville croit que l'information ne relève pas d'elle mais d'un autre organisme public, elle doit en informer le demandeur. Comme le chalet du golf est un bien public puisqu'il appartient à la Ville, il doit nécessairement exister un organisme public qui en est responsable.

J'ai donc faite cette 3e demande et obtenu cette réponse.

Même si, à première vue, la Ville ne semble pas en dire plus long, la réponse est tout de même intéressante. «La Ville ne détient aucun document ni elle-même ni conservé par un tiers en son nom.» Les 3 derniers mots sont importants. Club de golf Miner inc. a assuré la bâtisse et la Ville le savait (confirmé officiellement par la réponse à ma première demande), mais cela n'a pas été fait au nom de la Ville.

J'avais aussi demandé le document qui transférait cette responsabilité d'assurer ce bâtiment de la Ville vers le Club de golf Miner inc. Là encore, pas de document. J'avais aussi demandé le contrat d'assurance de la Ville qui incluait le chalet du golf (croyant que la Ville avait un espèce de contrat «tout inclus»), toujours pas de document. Étrange.

Pourquoi la Ville n'a pas assuré son bâtiment acquis en 2007 et a laissé son locataire s'assurer à sa place, en toute connaissance de cause? Pouquoi la Ville n'a-t-elle pas exigé que Club de golf Miner inc. participe financièrement à la re-construction du nouveau chalet, sachant qu'il réclamerait environ 200 000 $ (selon les journaux) pour l'incendie et qu'ils sont maintenant gestionnaires au lieu de locataires?

Tout ça sent la subvention déguisée à plein nez. Il doit y avoir un trou pour que ça soit légal, mais c'est une belle façon de donner 200 000 $ à ses amis, montant qui revient de droit à la municipalité, sans être obligé de l'étaler sur la place publique.

J'espère que les journalistes et le conseil va se pencher sur ce cas et poser des questions à propos du fait que le chalet n'était pas assuré et où est passé l'argent.

Avec le golf, la ferme Héritage Miner et la vente des terrains résidentiels, il n'y a rien qui sent bon dans l'acquisition de cette portion des terres Miner qui n'aurait jamais dû être achetée par la Ville. Beaucoup trop de proximité entre le maire et les promoteurs de ces projets. Exproprier le boisé ça aurait été bien suffisant et beaucoup moins d'«investissements» inutiles.