lundi 30 janvier 2012

Richard Goulet et la caserne

Toujours dans la série «estimations farfelues», voici combien on comptait mettre pour l'agrandissement de la caserne d'incendie en 2008 (les travaux étant prévus pour 2009):


L'année suivante, on décide de reporter les travaux en 2010:


Donc, on passe de 1,3 M $ à 4,3 M $ en l'espace d'une année, sans la moindre explication.  Comme on le sait déjà, les travaux seront réalisés en 2011 pour la somme de ... 7,5 M $ !

Encore une fois, je suis certain que les conseillers ont posé toutes les questions nécessaires − en séances préparatoires − pour connaître les raisons qui ont multiplié les coûts par 6 pour l'agrandissement de la caserne d'incendie.  Probablement un oubli de leur part de ne pas avoir partagé ces informations avec nous en séance publique.  En fait, c'est probablement que la raison est trop évidente:  Plus on attend pour réaliser les travaux, plus ça coûte cher.

samedi 28 janvier 2012

Richard Goulet et l'informatique

Dans mon blog Que vaut la parole de Richard Goulet?, je vous disais que j'avais mis la main sur les vidéos des présentations des budgets 2008 et 2009 et que je reviendrais avec les estimations farfelues de Richard Goulet.  Alors je partage avec vous ce que disait Richard Goulet à propos des investissements en informatique.

2008

D'abord, un petit retour sur la présentation du budget 2008.  2008 est la première année où Richard Goulet empruntera massivement, alors tout au long de cette présentation il met beaucoup d'emphase sur le fait que les dépenses sont nécessaires et exceptionnelles.  Voici ce qu'il avait à dire à propos des investissements en informatique pour 2008:


Donc, 600 000 $ est un «gros» montant.  Mais un autre «grosse» année en 2009 et on devrait être «à peu près équipé» et donc on aura des «budget d'entretien» par la suite.

Dans la même présentation, 5 minutes plus tard, il nous parle effectivement du montant prévu pour 2009:



Donc, un autre 600 000 $ et «ça devrait être la dernière année où on investi aussi massivement dans l'informatique parce qu'on a fait les changements appropriés».

2009

Tout d'abord, il semblerait que le montant de 600 000 $ prévu l'année dernière n'ait pas été dépensé en 2009;  Du moins, il n'en est pas explicitement question durant la présentation du budget 2009.  Mais on prévoit des montants pour 2010:


et 2011:


«Cette fois-ci le montant a baissé, félicitations M. Renaud!» On voit que nous sommes sur la bonne voie pour diminuer les montants investis en informatique ... N'est-ce pas?

2012

Bon, je n'ai pas les montants investis en informatique durant les années 2010 et 2011 (peut-être avons nous eu d'autres priorités) mais voici ce que nous comptons mettre en informatique pour 2012:



en 2013:



et en 2014:


Avez-vous remarqué qu'on passe vite sur les montants pour l'informatique?  Faut dire que ces montants sont sensés représenter l'«entretien» du réseau informatique selon les dires de Richard Goulet en 2008.  Bizarre qu'on ait réussi à mettre à jour nos équipements informatiques avec des montants de 600 000 $ en 2008 et 2009 et qu'on doive maintenant payer 1 M $ par année pour l'entretien.  Il faut croire que Richard Goulet a raison lorsqu'il dit qu'il est payant d'emprunter pour acheter aujourd'hui car les prix vont augmenter dans le futur!

Pour ma part, avec 1 M $, j'achète facilement 1000 ordinateurs personnels.  Sachant qu'il y a environ 400 employés à la Ville (incluant les chauffeurs de camion, ceux qui font l'entretien des parcs, etc.),  Comment fait-on pour dépenser 1 M $ par année en informatique?

Je suis certain que toutes ces questions ont été adressées par nos conseillers en séances préparatoires.

Ça devient de plus en plus inquiétant

Je n'aime pas vraiment en faire la publicité, mais ça devient de plus en plus une réalité:  Granby est en train de devenir une risée au Québec.

La  semaine dernière, je vous parlais du Motel Ginette Câble-TV de Granby.  Aujourd'hui, c'est un nouveau commentaire sur le blog du Grand Parleur par nickoleterrible:

«Vous vous souvenez que Drumondville a déjà été la tête de turc du Québec ? Moi j’ai toujours trouvé que ce n’était pas mérité, je connais Granby, j’y ai habité.»

J'imagine que l'adage «Parlez-en en bien, parlez-en en mal, mais parlez-en!» s'applique ici.

Mais ça serait plus plaisant si on en parlerait en bien, n'est-ce pas?

mercredi 25 janvier 2012

Plus il parle, plus c'est pareil

«Toutes les subventions que nous avons eues, c'est la Ville qui est allée les chercher, assure-t-il. La job de l'opposition, ça ne semble être que critiquer le gouvernement. Et vous, je ne sais pas si ça vous tenterait de donner de l'argent où vous vous faites critiquer à tous les jours. Quand on est dans l'opposition et qu'on est critique sur un paquet de choses, c'est ça que ça donne. Je ne pense pas que M. Bonnardel sera surpris de m'entendre dire ça. C'est un état de fait.»

− Richard Goulet, à propos de François Bonnardel, 14 décembre 2011

Aujourd'hui, le combat de longue date pour un lien routier entre la 10 et la 20 de François Bonnardel commmence à rapporter.  Il avait même réussi à s'allier avec le député Libéral − le parti au pouvoir − de Brome-Missisquoi, Pierre Paradis pour la cause.  Le ministère des Transports investira pour étudier ce projet.

La phrase suivante ne tient donc plus: «Toutes les subventions que nous avons eues, c'est la Ville qui est allée les chercher»1.  Le travail de François Bonnardel amène le gouvernement à investir chez nous.  Donc, pour que la pensée de Richard Goulet puisse garder une certaine logique, c'est-à-dire qu'un parti à l'opposition n'apporte rien, il faut que le projet ne soit pas bon!  Effectivement, selon Richard Goulet:

«Je n'ai rien contre le projet; ça doit faire 30 ans qu'on en parle. Mais je pense que la priorité du Ministère devrait d'abord être l'élargissement de la route 139 à Granby, à partir de l'autoroute 10 jusqu'à la rue Dufferin. Avant de partir de nouveaux projets, on devrait d'abord régler ceux qui existent déjà»


«Complétons financièrement un projet avant d'en partir un autre»


«L'activité économique se fait plus d'est en ouest que du nord au sud» [Évidemment, puisqu'il n'y a pas de lien routier! Allô!]

Le plus drôle, c'est qu'un lien routier entre la 10 et la 20, qui passe par Granby, va nécessairement passer par la 139.  L'élargissement de la 139 et le lien routier, c'est le même combat.  Mais jamais Richard Goulet ne pourra admettre que quelqu'un d'autre a raison; surtout si Richard Goulet s'en est déjà servi comme «tapis de porte» (voir ici et ici); enfin selon SA définition de traiter quelqu'un comme un «tapis de porte».

Finalement, pour ce qui en est des propos suivants:

« Avant de partir de nouveaux projets, on devrait d'abord régler ceux qui existent déjà »

«Complétons financièrement un projet avant d'en partir un autre»

Nul besoin de noter le paradoxe que c'est Richard Goulet qui tient ces propos.


1 En fait, ce ne serait pas tout à fait vrai si on se fie cet article.  «M. Bonnardel a réussi en cours de mandat à arracher, à force de travail, une subvention de 1 million de dollars pour des infrastructures sportives».


dimanche 22 janvier 2012

La culture populaire

Je suis toujours étonné lorsque j'entend quelqu'un dire qu'il ne savait pas que fumer n'est pas bon.  Généralement, ce sont des personnes devenues malades à cause de la cigarette et qui poursuivent les compagnies de tabac.

Ça m'étonne toujours parce que pour les gens de ma génération (45 ans et moins), nous avons subit un véritable lavage de cerveau concernant les dangers de la cigarette depuis notre plus jeune âge.  Pire encore, je me rappelle un vieux film de Jerry Lewis qui date du milieu des années soixante et où Jerry Lewis, après avoir détruit le cigare d'un des personnages (alors qu'il l'avait encore dans la bouche), lui envoyait une réplique du style: «De toute façon, fumer ce n'est pas bon pour vous.»  Donc, même à cet époque, il était déjà de notoriété publique que fumer était dommageable pour la santé, en tout cas, suffisament pour que ça fasse partie de la culture populaire.  Alors, n'importe quelle personne, disons de 60 ans et moins, qui prétend ne pas avoir été au courant des dangers de la cigarette et que les compagnies de tabac auraient dû l'avertir, je trouve ça gros.  Un moment donné, on doit être responsable des décisions qu'on prend.

Pourquoi je vous parle de ça?  Parce que, quelque fois, en écoutant certaines personnes, j'ai l'impression d'être tout seul à comprendre les dangers de l'emprunt.  Le dernier registre − et surtout les commentaires qui en ont ressorti − est un bon signal de la population qui me rassure.  Mais récemment, j'ai écouté le show de Martin Matte et il y avait un sketch où il comparait le mode de vie d'aujourd'hui avec celui des années 70-80.  Une de ces comparaisons était l'endettement.  Voici l'extrait du spectacle:


«Mais tu l'as eu 1 an gratis.»  En entendant ça, je ne pouvais m'empêcher de penser au film de Jerry Lewis et la cigarette.  C'est tellement clair dans la culture populaire d'aujourd'hui que vivre de l'endettement est un principe tordu, qu'on se permet d'en ridiculiser les propos dans les spectacles d'humour.

Parce que le plus drôle, c'est que le «tu l'as eu 1 an gratis», c'est le seul argument que Richard Goulet a à offrir pour valider sa méthode de gestion (tiré de mon blog Ça se fait, M. Goulet!):


Quand c'est rendu que le seul argument qu'on a pour justifier l'endettement, c'est le même qu'un humoriste utilise pour en rire, c'est qu'on est rendu bien bas.

samedi 21 janvier 2012

Motel Ginette Câble-TV de Granby

Après avoir vérifié mes courriels sur hotmail, je suis toujours redirigé vers le site francophone de Microsoft Canada (ca.msn.com) sur lequel on peut y lire les nouvelles du jour.  Aujourd'hui, dans la catégorie potin, on retrouve cette nouvelle à propos de George Clooney (cliquez sur l'image pour l'agrandir):

En cliquant sur cette «nouvelle», on se retrouve sur cette page, où on apprend que George Clooney a prêté une de ses maisons à l'actrice Viola Davis.  En guise de farce, on termine l'article en disant:

«Pendant ce temps, George se serait reposé au Motel Ginette Câble-TV de Granby, mais cette rumeur est paraît-il sans fondement et inventée de toutes pièces ici.»

Selon le maire, les millions $ investis via nos taxes auront servi à rehausser la réputation de la Ville de Granby.  Alors pourquoi sommes-nous désormais le point de référence du «kétaine» au plan national?

jeudi 19 janvier 2012

Je m'excuse M. le maire

Le 8 décembre 2011:


Le 19 décembre 2011:


Le 16 janvier 2012:


Le 19 janvier 2012:


Sans commentaire.

mercredi 18 janvier 2012

À l'écoute des citoyens ?

Encore une fois, bel exercice de relation publique dans La Voix de l'Est, ce matin:

Michel Mailhot: «La fin de semaine a été propice à la réflexion. On a entendu ce que les gens ont dit. Je pense toujours que pour exercer la démocratie, ça prend un référendum. Mais c'est peut-être un bon moment pour prendre le temps d'expliquer aux gens ce qu'on veut faire»

Louise Brodeur Comeau: «Je ne suis pas déçue. On est à l'écoute des citoyens. On refait nos devoirs».  Patrick Girard dit sensiblement la même chose.

Pierre Breton:  «Je me rallie à ce qui a été décidé. Je suis à l'aise avec ça. On va revoir le PTI et on va présenter quelque chose d'autre à la population».

À l'instar de Michel Mailhot, les conseillers Guy Gaudord et Yves Pronovost sont d'avis qu'ils auront un travail d'information à faire auprès de la population pour mieux expliquer les projets. «Les gens ont des inquiétudes, des questions. On doit répondre à ça», dit Yves Pronovost.

Comme d'habitude, dans les temps durs, Richard Goulet se cache.  Aucun commentaire de sa part.  D'ailleurs, le 13 janvier dernier, La Voix de l'Est écrivait: «Rejoint par téléphone, le maire de Granby, Richard Goulet, a refusé d'émettre ses commentaires sur les résultats hier soir.»  Le lendemain, elle nous rapportait encore: «Pour une très rare fois, le maire Richard Goulet a décliné la demande d'entrevue de La Voix de l'Est.»

Même CHLT a tenté sa chance, mais ce fût sans espoir:


Ce blog existe pour être certain que vous n'oublierez jamais les paroles de Richard Goulet lorsque vous aurez à prendre des décisions.  Voici, à nouveau, ce qu'il disait le 19 décembre dernier, il y a à peine un mois:



Quand on tente de vous faire croire qu'on «écoute» la population, souvenez-vous de comment il considérait les citoyens avant qu'ils le mettent dans une position difficile:  «C'est pas en me disant des choses comme ça sur les sondages, pis un paquet de choses, que ça m'influencent, ça m'influence pas du tout.»

Si vous croyez que l'homme qui a dit ça va se laisser influencer par un registre, vous êtes naïf.  S'il ne va pas en référendum, c'est qu'il n'a pas les moyens de le perdre − politiquement parlant − et qu'il n'a pas les moyens de le payer non plus;  Du moins, sans emprunter.

Mais soyons honnête et présentons ce qu'il avait à répondre à un citoyen lundi dernier concernant une question bien simple, soit:  Pourquoi ne pas faire des règlements qui plaisent à tout le monde de façon à éviter ces coûteux processus de consultation.  Je vous rappelle que les registres et référendums, il s'en fait comme on en voit très rarement dans les autres municipalités.  C'est au conseil à être à l'écoute de la population et d'anticiper sa réaction:


Ici, on tente de se justifier, particulièrement en se basant sur les votes de conseillers, qui adaptent leurs opinions au gré de l'humeur du maire.  Richard Goulet n'est pas à l'écoute des citoyens.  Il tente de faire passer ses idées par tous les moyens, c'est tout.

Désinformation

Je profite de la vidéo précédente pour vous démontrer comment Richard Goulet s'amuse à dire n'importe quoi pour mélanger tout le monde et ainsi passer son message de la «désinformation».  Dans la vidéo précédente, suite à une affirmation du citoyen disant que la dette sera de 100 M $ en 2013, Richard Goulet nous dit:

«Premièrement, c'est pas 100 M $, ça c'est de la désinformation.  C'est pas 100 M $, on s'entend, c'est pas ça.  Vous avancez un chiffre que c'est pas ça.  C'est ça qui est de la désinformation.  C'est pas 100 M $, c'est loin de ça d'ailleurs.»

J'avais anticipé le coup.  J'ai demandé à Richard Goulet lui-même, en séance publique, de nous dire quelle serait la dette au 31 décembre 2011 et au 31 décembre 2012.  Je voulais être sûr qu'on parle des mêmes chiffres, alors dans la même intervention, le trésorier de la Ville a expliqué clairement ce que signifiait les chiffres que le maire m'avait donnés:

«C'est le seul portrait, c'est le seul qu'on doit utiliser. Toutes les autres notions de dettes, ce sont des notions qui sont trop variables.»

Vous pouvez lire ou relire ce blog, avec les preuves vidéo des «informations» officielles données par la Ville, qui répond clairement à la question: C'est combien la dette?

Pour ce qui est de la dette de 100 M $ en 2013, je vous présente en rappel l'extrait vidéo où M. Bonin nous dit quelle sera de 106,9 M $ en 2013.  Ces propos, tenus par un membre du conseil, ont été dit quelques minutes avant ceux que vous avez vus dans le blog C'est combien la dette? et personne, ni le maire, ni le trésorier de la Ville, n'a corrigé M. Bonin:


Qui fait de la désinformation?

mardi 17 janvier 2012

La lâcheté des conseillers

«Contre toute attente, il n'y aura pas de référendum à Granby, même si la majorité des conseillers semblaient en faveur d'une consultation populaire.»

− Marie-France Létourneau, La Voix de l'Est

Voilà la première phrase que la journaliste de La Voix de l'Est a décidé d'utiliser. «Contre toute attente»;  Ce n'est pas moi qui le dit, tout le monde croyait qu'on allait en référendum, surtout après la sortie des conseillers de samedi dernier.

Ce dernier article commençait avec la phrase suivante: «Les discussions s'annoncent houleuses lors de la prochaine rencontre préparatoire du conseil municipal de Granby.»  Or, non seulement il n'y a eu aucun conseiller qui s'est exprimé en séance public lors de l'annonce qu'il n'y aurait pas de référendum, mais une source généralement bien informée m'a dit qu'il n'y a eu aucune discussion en séance préparatoire aussi.  Lorsque le maire a présenté sa proposition, tous l'ont accepté sans broncher, même s'ils ont tous été surpris autant que la majorité d'entre nous.

Pourtant Mme Brodeur-Comeau qui, samedi dernier, disait:  «On ne recule pas. On va de l'avant. On va en référendum. Dans mon esprit, quand les gens vont signer un registre, c'est pour avoir un référendum», n'a pas dit un seul mot (comme d'habitude) alors qu'avec une position aussi claire, elle aurait dû voter contre la proposition du maire.  Elle a ainsi abandonné la partie de la population qui aurait souhaité aller en référendum (c'est certain qu'il y en avait).

Denis Choinière disait: «Mais j'étais d'accord avec le budget qu'on a adopté. J'aimerais mieux continuer comme ça».

Pire que ça, Michel Mailhot qui avait dit: «On va en référendum. On ne peut pas donner raison à 2800 personnes (celles qui ont signé le registre cette semaine). On va exercer la démocratie» a fait pire que de ne pas voter contre la proposition, pire que de ne pas s'exprimer, il a secondé la proposition du maire!

Ces personnes croyaient faire plaisir au maire en anticipant sa réaction et ils se sont écrasés comme des chiens piteux.

Après que le maire et les conseillers disent à qui veut bien l'entendre que la population est mal informée, encore une fois, ils sont muets comme des carpes.  Je n'attends que ça qu'ils nous informent.  Je les défi de nous informer.

dimanche 15 janvier 2012

C'est parce que la population n'a rien compris

Mon travail devient de plus en plus facile.  Les conseillers répètent les mêmes chansons, alors je réutilise les mêmes blogs.

Il a deux mois − pas deux ans, deux mois − La Voix de l'Est avait demandé l'opinion des conseillers face aux résultats d'un sondage.  Vous pouvez relire les propos qu'ils tenaient «à l'époque» dans mon autre blog.

Deux points me sautent aux yeux:

Mme Brodeur-Comeau qui nous disait: «Au cours des prochaines années, elle estime que les investissements nécessaires seront de moindre envergure.»


Et aujourd'hui, elle nous dit: «Quand j'ai voté pour le règlement d'emprunt et les travaux du programme triennal d'immobilisations (PTI), c'est parce que j'étais d'accord avec tout ça.  On ne recule pas.  On va de l'avant.  On va en référendum.  Dans mon esprit, quand les gens vont signer un registre, c'est pour avoir un référendum».

Comment se fait-il qu'il y a 2 mois elle nous disait que les investissements nécessaires diminueraient et qu'elle a accepté un mois plus tard un PTI où il y aurait un des emprunts de 20 M $, 15 M $ et 15 M $ pour les années 2012 à 2014, ceci excluant la bibliothèque (10 M $ et +) et 120 M $ de projets présentement à l'étude au conseil.  Et aujourd'hui, malgré un signal clair de la population, elle réaffirme la nécessité de tels emprunts.

M. Mailhot nous dit: «On a besoin d'expliquer nos projets» et M. Pronovost rajoute: «J'aimerais avoir les moyens de leur transmettre les informations qu'on a quand on prend nos décisions.  On a une job d'information à faire».

Pourtant, il y a deux mois, Michel Mailhot, Patrick Girard, Serges Ruel et Yves Pronovost tenaient le même discours.  Dans mon blog, je rappelais que MM. Ruel, Bélanger et Gévry avaient déjà tenu de tels propos en 2008.  Mais quand est-ce que ces gens vont arrêter de dire que la population est mal informée et qu'ils vont agir et expliquer leurs projets à la population?  Surtout qu'il y a eu plusieurs demandes publiques faites directement au conseil en ce sens.  Ce n'est pas l'«opposition» qui a peur que vous expliquiez vos projets, c'est elle qui vous le demande.  Ce n'est pas nécessaire d'aller en campagne d'«information» à coup de centaines de milliers de dollars pour ça, il s'agit de s'exprimer clairement en séance publique et de tenir des points de presse ou des communiqués avec les médias.  C'est gratuit.

Finalement, une note spéciale à M. Mailhot pour ces commentaires élogieux face à la population qu'il représente:

«Il y a une possibilité de 50 000 personnes qui peuvent voter. On va en référendum. On ne peut pas donner raison à 2800 personnes (celles qui ont signé le registre cette semaine). On va exercer la démocratie»

«J'y tiens mordicus [la place publique]. Le centre-ville, c'est le poumon d'une ville. Si le centre-ville est animé, les gens vont venir ici et tout le monde va en profiter. Même les promoteurs immobiliers»

«On ne peut pas donner raison à 2800 personnes»

Alors voilà, M. Mailhot sait ce qui est bon pour les citoyens, en fait il le sait mieux qu'eux-mêmes.  Vous lui dites que vous ne voulez pas acheter ce qu'il veut vous vendre?  C'est pas grave, il va vous forcer à le faire car il connaît vos besoins mieux que vous.  Après tout, le fait qu'il soit l'architecte derrière l'augmentation de 25% des salaires des élus ne prouve-t-il pas qu'il fait de bons investissements avec votre argent?

Ah oui!  Et on ne peut pas donner raison à 2800 personnes, mais par contre il est légitime de donner raison à 10 personnes sur le conseil sans rien dire.

vendredi 13 janvier 2012

C'est quoi l'essentiel?

Le blog d'aujourd'hui, c'est un deux pour un, où le sujet commun est l'essentiel.

I.  L'essentiel du registre

Durant la période du registre, voici toutes les opinions et commentaires publiés dans La Voix de l'Est sur le sujet (par date de publication):

Un mot à M. le maire (Roger Arbour)
Bonne année Granby! (Émile Roberge)
Lettre à mon maire (André Deschamps)
Registre contre un emprunt de 20 millions $ (membres du conseil de quartier numéro 2)
L'essentiel avant le luxe (André Berthelot)
La bourse ou la vie ? (André Beauregard)
Quel rattrapage ? (Michel Duchesneau)
Une route funeste? (Richard Beauregard)

Le message qui sort de la lecture de toutes ces lettres, c'est que l'augmentation de la dette, ça suffit.  En fait, plusieurs personnes qui ont signé le registre n'étaient même pas au courant des projets concernés comme, par exemple, la place publique.

Oui, il y aura des choix à faire pour le conseil; Oui, la place publique pourrait être un de ces choix.  Mais je trouve très limitatif le fait de parler de ce projet comme étant «le» problème du règlement d'emprunt.  Même en enlevant ce projet du règlement d'emprunt, la dette passera de 80 M $ à 91 M $, au lieu de 94 M $, mince consolation pour des personnes qui croient que la dette a trop augmenté ces dernières années.

L'après-registre

Il n'y a que deux possibilités que le conseil pourra vraisemblablement considérer suite au registre.  La première est d'aller en référendum.  Ce serait l'option préféré de Richard Goulet qui aime bien gagner.  Mais s'il a un moment de lucidité, il verra bien que c'est très risqué de le perdre et, deuxièmement, même s'il le gagne, le temps de faire un référendum (avec tous les délais légaux) causera un retard pour tous les projets dont je doute que le conseil puisse se permettre.  Mais il est assez imbu de lui-même pour forcer la tenue d'un référendum, ajouter des campagnes d'«information» et jouer le tout pour le tout.  Après tout, ce n'est pas son argent.

La deuxième possibilité, c'est de mettre la place publique dans un règlement à part.  En faisant ça, Richard Goulet démontre qu'il est ouvert aux idées de Pascal Bonin et il lui fait fermer la trappe en même temps.  En effet, Pascal Bonin pourra inviter les gens à signer le registre de la place publique, mais comme il n'a rien dit contre les autres projets, le maire l'accusera probablement d'être de mauvaise foi s'il les invite à signer le registre concernant tous les autres projets.  De plus, si les gens ne se déplacent pas pour signer un des registres, il est possible qu'ils ne le fassent pas pour l'autre aussi.  Dans un tel cas, Richard Goulet gagnerait sur toute la ligne.  Les citoyens de Granby semblent désormais déterminés à signer des registres, mais c'est tout de même une possibilité.

Ce que les citoyens devraient exiger du conseil

Par contre, ce qui devrait se passer c'est que le conseil refasse le budget de façon à ce que la dette n'augmente pas, soit qu'elle demeure à 80 M $.  (On aimerait qu'elle diminue, mais bon, il ne faut pas trop en demander au présent conseil.)  En fait, si les conseillers ont  bien compris la population, elle devrait demeurer à 80 M $ jusqu'aux prochaines élections.

Moi, la raison pour laquelle je demande ça, c'est que si le conseil choisit cette voie, il n'a d'autre choix que d'augmenter le taux de taxes d'au moins 10¢ (s'il fait des efforts), ce qui démontrerait à quel point Richard Goulet n'a pas créé de richesse avec sa philosophie de gestion.  Comment j'arrive à ce chiffre?

Les dépenses d'immobilisations de cette année sont de 24 M $.  En les analysant rapidement, je suis incapable d'en couper plus de la moitié (imaginer  Richard Goulet), soit 12 M $ qu'on doit nécessairement investir cette année.  L'emprunt qu'on peut faire pour maintenir l'«équilibre» (voir Une image vaut milles mots)  afin que la dette reste stable à 80 M $ c'est environ 6 M $.  Donc, il nous reste 6 M $ à trouver pour financer nos 12 M $ de dépenses.  Disons que Richard Goulet réussit à couper 1 M $ dans les dépenses courantes (on peut toujours rêver), il restera donc 5 M $ à trouver.  Comme 1¢ sur le compte de taxes équivaut à 500 000 $ dans les coffres de la Ville, il faudra donc 10¢ d'augmentation sur le compte de taxes pour boucler le budget de la Ville tout en maintenant la dette à 80 M $.  Je vous rappelle que cette année 16¢ sont consacrés au remboursement de la dette; montant qu'on ne peut pas utiliser pour les dépenses de cette année.

Mais je rêve.  Jamais le conseil actuel n'aura la capacité de faire un budget aussi serré.  Mais si la population tient son bout, elle ne devrait pas accepter un règlement d'emprunt de plus de 6 M $, peu importe les projets proposés.

II.  Les dépenses essentielles

La deuxième partie de ce blog découle d'une discussion que j'ai eue récemment sur la question suivante: «Qu'est-ce qu'une dette raisonnable?»  Alors que tout le monde était d'accord qu'il n'y a pas de dette «stable» acceptable ou normale, les gens semblent aussi convaincus qu'il est bon de contracter une dette si la dépense est «essentielle».  Mais c'est quoi une dépense essentielle?  Il n'y a pas de bonne réponse à cette question ou plutôt, toutes les réponses sont bonnes;  Ça ne dépend que de nos priorités, de nos choix de vie.

Mais peu importe ce que l'on considère «essentiel», nous devrions être capable de taxer en conséquence.  Si on n'a pas la capacité de payer ces dépenses, alors il faut revoir nos priorités, tout simplement.

Mais pourquoi est-ce que les gens croient que lorsque c'est «essentiel», on doit nécessairement emprunter pour l'obtenir?  Réponse:  C'est à cause de la façon dont les politiciens présentent les projets.  Les politiciens gaspillent l'argent qu'on leur donne (sans en parler ouvertement, naturellement) et, lorsque vient le temps de faire l'«essentiel», ils reviennent nous voir les poches vides en nous disant qu'ils doivent emprunter pour boucler le budget et en nous menaçant que «Cest ça ou rien».

De l'argent, il y en a

La raison pour laquelle je vous parle de ça, c'est parce que j'ai reçu dernièrement un fichier Powerpoint dénonçant les abus du système.  Le document se veut provocateur, mais il semblerait que plusieurs données se vérifient.  le document est très long à lire, mais ça contribue à enrager le lecteur qui en vient à croire que ça ne finira jamais.

Ce qu'il faut retenir c'est que de l'argent, il y en a.  Il s'agit pour nos élus de bien le dépenser et ainsi les emprunts ne sont pas nécessaires pour le bon fonctionnement d'un gouvernement.  Et c'est le devoir de tout citoyen de dire NON lorsqu'un politicien lui dit qu'il veut emprunter en son nom.  Nous devons tous forcer les élus à se contenter de l'argent que nous leur donnons.

Je veux vous présenter le document, mais d'abord je veux vous rappeler que le conseil actuel s'est récemment donné − à l'unanimité − une augmentation de salaire de 25 %, en plus de s'accorder des primes de transition.  Je veux aussi vous rappeler que dans le budget 2012, il est prévu de re-décorer la mairie et changer des meubles comme la table du conseil.  Cette dernière a été refaite il a 5 ans pour faire de la place au conseil de la nouvelle ville qui passa de 6 à 10 conseillers.  Gardant en tête ce genre de dépenses farfelues de notre conseil (et on pourrait en trouver de biens pires dans d'autres domaines, comme le changement des pancartes de nom de rues et autres enseignes), vous pouvez maintenant consulter le document suivant:

Les abuseurs

Comme vous le voyez, de l'argent il y en a, il suffit de serrer la vis et refuser systématiquement que nos élus empruntent en notre nom.  Vous allez voir, ils vont en trouvez de l'argent pour faire les projets «essentiels».

lundi 9 janvier 2012

Que vaut la parole de Richard Goulet?

Lorsque Richard Goulet vous parlera de prévisions d'avenir, il est toujours bon de savoir ce qu'il a dit dans le passé afin d'évaluer ce que vaut sa parole.

En mai 2009, je vous rappelais que le maire ne respectait pas ses prévisions et qu'il avait dit qu'après 2010 nous aurions rattrapé notre retard et que les emprunts, ce  serait terminé.

J'ai réussi à mettre la main sur la vidéo de cette séance du budget 2008.

Il y aura probablement d'autres blogs qui suivront pour vous montrez les estimations farfelues de Richard Goulet dans les budgets 2008 et 2009.  Mais pour l'instant, je vous mets en contexte pour les extraits suivants.  Nous sommes en décembre 2007, le seul emprunt que nous avons fait, c'est celui pour l'achat des terres Miner (8 M $) et Richard Goulet s'apprête à nous présenter son programme de «rattrapage» en utilisant des emprunts.

Avec le budget, la loi québecoise oblige le conseil à présenter aussi une prévision des dépenses en immobilisations pour les trois années suivantes − soit 2008, 2009 et 2010 − afin que les citoyens sachent où le conseil s'en va (Programme Triennal d'Immobilisation ou PTI).

Je vous résume les travaux majeurs qui, en décembre 2007, étaient prévu:

2008:
  • réfection du pont Mountain
  • parc Terry-Fox (terrains de soccer)
  • parc Jean-Yves-Phaneuf (terrain de soccer synthétique et jeux d'eau)
2009:
  • réfection de l'aréna
  • réfection du pont Robinson
  • agrandissement de la caserne de pompiers
2010:
  • bibliothèque
  • construction d'une piscine extérieure
  • réfection des ponts Simonds et Ostiguy
Pour faire ces travaux (et d'autres), on prévoyait emprunter 36 M $ sur 3 ans, soit 15,4 M $ en 2008, 14,3 M $ en 2009 et un petit 6,4 M $ en 2010.

Naturellement, tout ce qui était prévu pour 2008 a été réalisé.  L'aréna a été réalisé en 2010 et l'agrandissement de la caserne de pompiers se terminera cette année.  Tout le reste, ça n'a jamais été fait.

Dans le but de vendre son projet d'endettement, Richard Goulet nous dira qu'«il y a 3 années qu'on veut emprunter et après ça, c'est fini ... pour un bout de temps»:


Mais Richard Goulet − afin de nous rassurer encore plus − nous préviendra que si les travaux prévus ne se réalisent pas, «le montant de l'emprunt sera très différent, va même être à la baisse énormément»:


À la fin de la présentation de ce PTI, il y avait une période de questions.  Alors que Richard Goulet semblait dire que tout ça ne coûterait rien à la population, un citoyen alla à la tribune du citoyen afin de remettre les pendules à l'heure, s'assurant que Richard Goulet avoue qu'il y avait un coût à tous ces travaux; ce qu'il réussit à faire.  Après être retourné à sa place, il continua sa discussion avec le maire et lui demanda «On prend une dette d'environ 30 M $ sur 15 ans ?»  Malheureusement, on n'entend pas de réponse à cette question car M. Mailhot coupera la parole à Richard Goulet, mais on voit bien que ce monsieur avait compris la même chose que nous tous:  une dette de 36 M $ emprunté sur 3 ans et qu'on remboursera sur 15 ans.


Évidemement, rien de tout ça ne s'est produit.  Malgré le fait que la moitié de ces travaux n'ont pas été effectués, non seulement les emprunts n'ont pas diminué, mais ils ont même augmenté.  Non seulement la dette n'a pas stoppé à 36 M $ mais elle est déjà à 80 M $ et on prévoit qu'elle atteindra 107 M $ en 2013.  Et ceci n'inclut pas la bibliothèque ou même une nouvelle piscine extérieure.  Pire encore, alors qu'on prévoyait diminuer l'emprunt annuel à 6,4 M $ en 2010, en réalité il augmentera à 20 M $ en 2012.

Si, en 2007, Richard Goulet nous disait que 36 M $ d'emprunts suffisaient à «rattraper» le retard des années précédentes, c'est donc que depuis belle lurette nous sommes en train de «prendre de l'avance» avec les emprunts.  C'est soit ça ou Richard Goulet n'a pas les qualités requises pour évaluer les besoins des granbyens et de la valeur des travaux à effectuer.

Dans tous les cas, vous ne devriez pas laisser cet homme dépenser votre argent de la sorte.

Signez le registre contre l'endettement de 20 M $.
Conséquences de signer un registre

dimanche 8 janvier 2012

Une «bonne» dette

Il existe de «bonnes» dettes.  Vous vous dites que jamais vous n'auriez pu acheter votre maison si vous n'aviez pas emprunté. Vous avez démarré votre entreprise avec un emprunt et aujourd'hui elle est prospère.   Pourquoi est-ce qu'une municipalité ne devrait pas s'endetter?  Donnons d'abord quelques définitions.

Comment détermine-t-on le montant qu'on peut emprunter?

Il existe deux notions importantes lorsque vient le temps de déterminer un endettement «raisonnable»:  La garantie et la capacité de remboursement.

Garantie

Lorsque quelqu'un veut prêter de l'argent à une autre personne, elle veut s'assurer que si la personne fait défaut de paiement, elle aura suffisamment d'actif pour le rembourser.  C'est ce qu'on appelle une garantie.  Si ce que l'on veut acheter avec l'emprunt est, disons, une maison, c'est très positif pour le prêteur puisque la maison servira de garantie pour le prêt.  Si l'emprunt est pour un voyage ou une opération chirugicale, alors le prêteur exigera probablement que vous mettiez un autre objet en garantie.

Par contre, la garantie ne détermine pas le montant que vous pouvez emprunter.  En effet, allez voir votre banquier et dites-lui que vous voulez emprunter pour acheter la place Ville-Marie, tout en lui disant que le bâtiment servira de garantie et il est évident que vous n'obtiendrez pas l'emprunt.  Pourquoi?  Parce que vous n'avez pas la capacité de faire les paiements.

Capacité de remboursement

Ce qui détermine le montant maximal que vous pouvez emprunter n'est pas ce que vous possédez mais les revenus que vous avez.  C'est bien beau d'avoir une garantie, mais le prêteur n'est pas intéressé à reprendre vos biens et être pris pour les revendre (peut-être à perte) car il n'est pas un acheteur-vendeur.  Sa spécialité, ce qu'il connaît, ce sont les prêts et il veut faire des bénifices en amassant des intérêts.  C'est pourquoi il analyse vos revenus et tente de déterminer votre capacité de remboursement − capital et intérêts.

Vous avez peut-être remarqué que les banques sont prêtes à prêter des montants plus élevés qu'auparavant.  La raison est fort simple:  Puisque les taux d'intérêt ont diminué, il y a moins d'intérêts à rembourser et, par conséquent, pour une même capacité de remboursement, vous pouvez rembourser plus de capital, donc un plus gros emprunt.  Par exemple, si on détermine que vous pouvez rembourser 1000 $ par mois, pour le prêteur ça n'a pas d'importance si c'est 900$ de capital plus 100$ d'intérêts ou 700$ de capital plus 300$ d'intérêts − votre maximum ce sera toujours 1000$ par mois.  Naturellement, plus la part d'intérêts sera importante, plus le prêteur aimera ça.  Avec des taux d'intérêts bas, vous devriez normalement rembourser plus rapidement avec une même capacité de remboursement;  le prêteur préfèrera vous prêter plus d'argent afin d'aller chercher un maximum d'intérêts.

Une municipalité

Pour une municipalité, quelles sont les garanties et la capacité de remboursement?

Même si je considère l'actif d'une ville comme étant peu important pour déterminer sa capacité d'emprunt, je veux en parler un peu car ça revient souvent sur le sujet.  Plusieurs présentent la richesse foncière uniformisée (RFU) comme étant l'actif d'une ville.  C'est faux.  Bien que ce chiffre est utile pour faire des comparaisons entre les différentes municipalités, ça ne représente pas l'actif d'une ville.  La RFU représente la valeur de tous les immeubles d'une ville.  Mais lorsque la ville emprunte, votre maison n'est pas hypothèquée, c'est-à-dire que si la ville ne paie pas, personne ne saisira votre maison.  Alors dire que la dette d'une ville qui représente 2,5% de la RFU, c'est l'équivalent d'une hypothèque de 5 000 $ sur une maison de 200 000 $, c'est de la malhonnêteté intellectuelle.  En fait, il faudrait utiliser le véritable actif d'une ville, par exemple, la mairie, le garage municipale, les parcs, etc.  Encore là, il y a des actifs qui n'ont pas une grande valeur marchande, comme les rues par exemple.  Mais, bref, tout ça n'a pas vraiment d'importance, puisqu'on a déjà défini que ce qui est importe vraiment pour déterminer l'endettement maximal, c'est la capacité de de remboursement et ça, ça dépend des revenus.

Les revenus d'une ville sont directement relié à la RFU.  Plus une ville vaut chère − soit parce qu'il y a beaucoup d'immeubles, soit parce que les immeubles ont une grande valeur − plus elle a de revenus.  Après tout, c'est la façon dont vous payez vos taxes municipales:  Basé sur la valeur de votre immeuble.  Si les revenus d'une ville est basée sur la RFU, alors la capacité de remboursement est aussi, indirectement, basée sur la RFU.  Voilà pourquoi on peut dire que si une ville à une dette supérieure à 4%-5% de la RFU, elle est surendettée.  C'est lié à sa capacité de remboursement.

Avoir une capacité de remboursement ne veut pas dire qu'on doit emprunter

Comparer la dette d'une Ville avec une hypothèque

Il est temps maintenant de parler de la comparaison populaire suivante:  «Si je n'aurais pas emprunté, je n'aurais jamais pu acheter une maison.»  À partir de là, plusieurs personnes justifient l'endettement d'une municipalité.  Comparons les deux cas.

Imaginons qu'une famille possède un revenu de 85 000 $.  Il est normal qu'une telle famille s'achète une maison de, disons, 300 000 $.  Dans tous les cas, l'achat se fera par emprunt, le contraire étant pratiquement inconcevable sans une autre source de revenu (héritage, loterie, etc.).

En ce qui concerne le budget 2012 de la Ville de Granby, les revenus seront de 85 M $, soit 1000 fois plus que les revenus de notre famille.  Donc, une dépense équivalente à la maison de notre famille devrait être aussi 1000 fois plus grande pour que la comparaison soit honnête, donc 300 M $.  Or, il n'y a aucune dépense d'une ville de la taille de Granby qui atteint un tel montant.  Dans les dernières années, je crois que la dépense la plus grande a été la rénovation de la caserne de pompiers au coût de 7,5 M $.  Même des dépenses comme le pont Mountain ou l'aréna ne coûtent que 5 ou 6 M $ à la Ville de Granby.  Notez qu'on parle ici de dépenses qui reviennent aux 20, 30 ou 50 ans.  C'est donc dire qu'une «grosse dépense» pour la Ville de Granby est l'équivalent de 7 500 $ pour notre famille avec un revenu de 85 000 $.  C'est loin d'être une dépense impossible à payer comptant.

De plus, une ville comme Granby doit mettre au moins 10 M $ par année dans ses infrastructures de rues, alors emprunter pour le faire devient ridicule puisque ça revient chaque année, mieux vaut le prévoir dans le budget annuel.

En fait, une ville de la taille de Granby est considérée comme étant surendettée si elle à une dette supérieure à 250 M $ (environ 5% de la RFU).  Alors à 300 M $, il est certain que le ministère des affaires municipales aurait refusé d'autoriser les emprunts il y a belle lurette.

Le problème avec la comparaison de l'achat d'une maison pour une famille, c'est qu'on ne peut pas acheter un «dixième» de maison pendant dix ans jusqu'à ce qu'on obtienne une maison «complète».  Mais un tel achat n'existe pas au niveau d'une municipalité.  On l'a démontré, la plus grosse dépense d'une municipalité pour faire un projet complet est environ 50 fois plus petite que l'équivalent d'une maison pour notre famille.  Il est donc très facile de répartir ces dépenses sur plusieurs années.

Comparer la dette d'une ville avec l'emprunt d'une entreprise

Un autre exemple souvent mentionné pour valider l'endettement d'une Ville est celui où un entrepreneur fait un emprunt qui lui permet d'augmenter ses revenus.  Par exemple, un livreur de pain emprunte pour s'acheter un plus gros camion, ce qui lui permet de faire plus de livraisons et de lui donner un meilleure visibilité.  Ainsi son revenu augmente et compense amplement le coût des intérêts sur l'emprunt.  On utilise ce genre d'exemple particulièrement lorsqu'une ville veut faire un emprunt «payant», avec des retombés économiques.

J''introduis ici la notion de risque.  Dans l'exemple ci-haut, ce qui n'est pas dit, c'est que d'avoir un plus gros camion ne veut pas nécessairement dire plus de revenus.  Au Canada, 15% des entreprises qui font leur apparition sur le marché ne survivent pas plus d'une année, 30% ne vivront pas plus de deux ans et seulement 51% réussissent à dépasser le cap des cinq ans. (source)  Près de la moitié des faillites au Canada sont principalement attribuables à des lacunes de l’entreprise plutôt qu’à des problèmes qui échappent à son contrôle.  Ces entreprises n’ont pas acquis les compétences de base essentielles à leur survie. Les lacunes en matière de gestion ainsi que le manque de débouchés pour leur produit ont causé leur perte.  La faillite découle principalement de l’inexpérience des gestionnaires. Ces derniers n’ont ni l’expérience, ni connaissances, ni la vision nécessaires pour diriger leur entreprise. Même lorsque l’entreprise avance en âge et que les gestionnaires deviennent plus expérimentés, le manque de connaissances et l’absence de vision demeurent des lacunes cruciales qui sont à l’origine de la faillite. (source)

La différence entre une municipalité et une entreprise, c'est qu'on n'a pas le choix de payer nos taxes, mais on peut choisir d'investir dans une entreprise ou non.  Un autre facteur important est que n'importe qui peut devenir «gérant» d'une ville; il n'y pas de compétences requises pour se présenter aux élections.

Je suis toujours étonné de voir les gens ne pas se soucier des projets que les élus font avec leur argent, alors que tous ce que les élus ont à dire c'est «Je suis sûr que ça va marcher» et que si le projet ne fonctionne pas, les élus n'ont rien à perdre personnellement (hormis les prochaines élections).  Jamais quelqu'un n'investirait dans une entreprise privée avec de telles conditions.

Naturellement, on ne peut pas éliminer la notion de risque.  Mais sachant le peu d'exigence qu'on a envers les élus, je considère que le fait de choisir la bonne méthode de faire les rues ou de choisir si investir dans un terrain de soccer rendra plus de service à la population que d'investir dans un terrain de baseball sont des risques suffisamment élevés.

Si un maire veut en faire plus pour sa ville et qu'il est compétent pour le faire, il peut toujours le faire en parallèle comme c'est le cas à St-Joachim-de-Shefford.  Là-bas, on a créé des coopératives («Pays de la poire», «Au coeur du village») pour des projets de revitalisation du village.  Dans ces cas, seul les personnes intéressées y participent (et ils en auront les profits s'il y a lieu) et les gestionnaires de ces coopératives sont beaucoup plus redevables que les élus municipaux pourraient l'être.

Si un maire est incapable de convaincre suffisament de monde pour qu'ils participent à une coopérative pour un projet particulier comme la revitalisation d'un centre-ville, comment peut-il avoir l'autorité de «forcer» toute une population à le suivre?

Remboursement de la dette

Un autre point à noter concernant les derniers exemples:  Que ce soit pour une maison ou un entreprise, les dettes finissent toujours par être remboursées.  C'est après avoir remboursé la dette qu'on peut évaluer si l'investissement en valait le coût.

Par contre, lorsqu'on parle de l'endettement d'une ville, on ne parle jamais de remboursement.  Chaque fois qu'on fait un paiement pour le remboursement, on se dépêche de réemprunter le montant et même, trop souvent, un montant plus élevé.

Si on prendrait le temps de rembourser chaque emprunt avant de passer au suivant, on verrait que ce n'est pas si payant que ça.  En augmentant constamment la dette, on ne fait que s'habituer à payer des intérêts, jusqu'à croire que c'est une dépense «normale» de tout bon budget.

Payer le pont Champlain comptant?

Ceci me rappelle un autre exemple qu'on m'a déjà servi:  «Denny, tu ne peux me dire que tu voudrais payer le pont Champlain comptant, ça coûte 2 milliards $!  Tu ne peux pas être contre les emprunts dans un tel cas?  On doit répartir les coûts sur plusieurs générations.»

Encore une fois, tout ceci est une question de relativiser les montants.  Chaque année, au Québec seulement, nous payons 7 milliards $ pour les intérêts sur la dette.  Deux choix:

1. On considère que 7 milliards $ par année c'est peu d'argent et, donc, 2 milliards $ ne réprésente pas un gros montant à payer dans un budget annuel;
2. On considère que 2 milliards $ par année c'est beaucoup d'argent et, par conséquent, la dette est beaucoup trop grosse puisqu'elle nous coûte 7 milliards $ d'intérêts qui nous rapportent absolument rien.

Peu importe ce que l'on pense, ce genre de montant n'est qu'une portion de ce qu'on l'on paye chaque année et on réussi à le trouver, c'est donc qu'il est possible de le payer aisément en une seule année (contrairement à l'achat d'une maison pour un particulier, par exemple).  Tout est une question de choix.  Et en ce moment nos élus font les mauvais choix.

vendredi 6 janvier 2012

J'ai beau chercher, je ne trouve pas

Voici la une de La Voix de l'Est d'aujourd'hui:


Oups! Désolé.  Ce n'est pas la bonne une.  Ça c'est la une que nous devrions avoir si le sujet de l'heure serait, disons, signer un registre contre l'endettement.  Ça permettrait de s'assurer que les citoyens sont bien informés.

Non, la véritable une, la voici:


N'est-ce pas bien?  Qui sont ces plaignards qui disent que Granby est mal gérée?

D'abord, en lisant l'article, on s'aperçoit qu'il est question d'une nouvelle régionale où l'ISQ vient de transmettre ses nouvelles données concernant les populations des municipalités de la région.  Pour toutes les municipalités, on ne parle que de l'augmentation sur une année.  Granby est la seule où l'on parle d'une augmentation sur deux ans; le chiffre est plus gros ainsi.

En comparant les augmentations en pourcentage, Granby arrive au quatrième rang parmi les municipalités de la région, derrière le Canton de Valcourt.  Bromont et Shefford occupant les premières places.  Donc pas d'exploit de la part de la Ville de Granby ici.

Peut-être est-ce qu'il faut comparer avec le passé pour y trouver un exploit de la part de la Ville de Granby?  Voyons les chiffres de l'ISQ:

(source ISQ: 1996-2010 − site Internet; 2011-2012 − La Voix de l'Est)

Non, depuis 1996, il ne semble pas y avoir eu de croissance exceptionnelle ces deux dernières années.

Pourquoi est-ce que La Voix de l'Est se sentait obligée de faire une si grosse nouvelle, mettant Granby en vedette?  Pourquoi mettre une photo où l'on voit des jeunes sur la première page, alors que nous savons tous que ce sont les retraités qui augmentent la population de la Ville ces dernières années?

Pourquoi est-ce que cet article ressemble plus à une campagne de promotion pour la Ville de Granby, la déclarant jeune et dynamique, juste la veille où les citoyens doivent se questionner sur les dépenses de nos élus?


Non, j'ai beau chercher, je ne trouve pas.

jeudi 5 janvier 2012

Signer le registre

Un nouvel emprunt, un nouveau registre.  Cette fois, c'est 20 M $ de plus qu'on veut emprunter, ce qui augmentera la dette à 94,5 M $.  Voici l'avis public.  Le registre sera accessible pour être signé les 11 et 12 janvier, de 9h à 19h, à l'hôtel de ville de Granby.

Bonne année Granby!

Émile Roberge a sorti sa plume pour nous transmettre ses meilleurs voeux dans une lettre d'opinion publiée dans La Voix de l'Est.  J'aimerais partager son optimisme.

Les coûts

Malheureusement, les gens comme M. Roberge s'occupent très peu des coûts des projets.  Il semblerait que tout ça, ça tombe du ciel et qu'il n'y a qu'une seule façon de faire et que ça coûtera ce que ça coûtera.

«Entre autres, nous aurons enfin la fameuse place publique dont on parle depuis des lunes. Une place qui sera le coeur de Granby, le lieu par excellence de rassemblement, de repos, de loisirs, de festivités et de marché public.»

C'est bien beau, mais 8 M $ pour cette place publique, est-ce raisonnable?  Je vous rappelle le coût de l'achat des terres Miner: 7,5 M $, incluant un parc de 250 acres, un golf, la ferme Miner et un projet de développement.

«Ceux qui ont voyagé un peu savent que ce qui fait la «bonne fortune» des villes, ce sont les espaces réservés des centres-villes: les places, les parcs, les espaces verts et fleuris.»

Est-ce que les parcs Daniel-Johnson et Terry-Fox, ainsi que le boisé Miner - qui ne sont que quelques-uns des récents investissements - ne sont pas des place publiques suffisantes pour faire la «bonne fortune» de notre ville?  Du moins, pour quelques années encore?  À entendre l'opinion de M. Roberge, on a l'impression qu'il n'y a rien à Granby.

De plus, où sont les études qui nous garantissent que cette place publique remplira ces promesses?  En ce moment, tout ce que j'ai comme information, c'est quelques conseillers qui me disent: «Je suis sûr que ça marchera.»  Il faut faire la différence entre rêver et fantasmer.

«Il faut considérer que retarder des projets, c'est en augmenter les coûts (souvent considérablement et peut-être plus que les intérêts à payer pour un emprunt).»

Cette remarque en est une tout à fait gratuite et supportée par aucun argument.  Premièrement, si ce serait vrai, nous devrions emprunter 120 M $ cette année au lieu de 20 M $, question de prendre un  maximum d'avance et de faire un maximum d'économie.  Effectivement, il y a en ce moment l'équivalent de 120 M $ en projets divers qui sont à l'étude par le conseil:


Pire encore, l'argument contraire peut être aussi vrai.  Quelquefois, aller trop vite coûte beaucoup plus cher.  Par exemple, on peut construire quelque chose et s'apercevoir que les besoins futurs ont été mal estimés (causé par un changement de normes de construction par exemple ou même un changement dans l'économie locale comme la fermeture ou l'ouverture d'une usine) et par conséquent on doit tout recommencer.  Dans ces temps-là, prendre de l'avance, ce n'est pas très payant.

L'équité

«Et à propos de l'emprunt envisagé, il faut considérer qu'il n'est pas normal que nous payions entièrement un service qui servira autant à nos successeurs qu'à nous. En toute justice, il faut que le coût des investissements soit réparti aux citoyens d'aujourd'hui et de demain. Les emprunts viennent justement effectuer cette répartition.»

Les taxes servent justement à ça, payer les dépenses de la Ville.  Mettre 10 M $ ou 15 M $ par année dans les infrastructures ça revient chaque année, les citoyens qui seront là dans 5, 10 ou 15 ans aurons les mêmes dépenses à payer;  C'est irresponsable de «dumper» nos factures sur eux.  Je vous rappelle que les revenus de la Ville en 2012 s'élèveront à 85 M $, alors une dépense de 15 M $ c'est pas la mer à boire à payer comptant.   Si on compare avec une famille qui ferait un salaire annuel de 85 000 $, ce serait l'équivalent d'une dépense de 15 000 $.  Alors cessons de comparer ça avec l'hypothèque d'une maison de 300 000 $ car, avec des revenus de 85 M $, pour une dépense comparable, il faudrait que la Ville fasse une dépense de 300 M $; Du jamais vu!

Les subventions

«Ajoutons tout de suite que les investissements faits depuis 2005 nous ont valu de bonnes subventions. Il serait intéressant d'additionner toutes ces sommes d'argent reçues des deux gouvernements. À remarquer que ces subventions sont appliquées à des emprunts.»

Ici, je considère que M. Roberge tombe complètement dans la désinformation.  Payé comptant ou par emprunt, nous obtenons les mêmes subventions.  Et s'il faut créer des dépenses pour combler des besoins que nous n'avons pas afin d'obtenir des subventions de la part de gouvernements surendettés, ce n'est pas ce que j'appelle de la bonne gestion.

La dette

«Ainsi, le 40 millions$ de dette au temps de Paul-O. Trépanier (pour une population moindre), ça représente énormément plus d'argent qu'un 40 millions$ d'aujourd'hui.»

Dans cette citation, je veux m'attarder au montant, car il y en a très peu dans les propos de M. Roberge.  Pourquoi 40 M $?  D'où vient ce chiffre?  En lisant ça, j'ai l'impression que la dette de Granby n'est que de 40 M $.  Or, on l'à déjà mentionné, avec ce nouvel emprunt, elle augmentera à 94,5 M $.  Le conseil prévoit qu'elle augmentera à 106,9 M $ l'année prochaine.

«Et fait non négligeable, réaliser des projets aujourd'hui, améliore la vie des citoyens d'aujourd'hui et de demain. Nous jouissons des investissements contractés par Paul-O. Trépanier et des autres: parc industriel, pistes cyclables, chalet des patineurs, etc. »

L'argument qui tue:  Ce que les gens comme moi ne comptent pas, c'est que nous jouissons d'un bien avant de le payer et on nous donne l'exemple de l'administration Trépanier pour justifier le tout.  M. Trépanier a été le premier maire à faire des emprunts massifs pour «prendre de l'avance» suivit par M. Girard.  Le résultat a été que le conseil avait perdu toute marge de manoeuvre tellement il était étouffé par l'endettement (tout le monde le reconnaît) et les taxes étaient si élevées qu'il y eu un exode des citoyens vers les municipalités avoisinantes, ce qui empirait les choses en diminuant les revenus de la ville.

Voici ma question:  Que fait-on de différent présentement pour s'assurer que ce scénario ne se reproduira pas?  Comme à l'époque, le conseil d'aujourd'hui ne soucie pas de la façon pour rembourser cette dette.  C'est ça qui est inquiétant.

«Et le taux de taxation est resté à 0,80... Que demander de plus?»

Voilà ce que les gens comme M. Roberge ont de la difficulté à comprendre:  Lorsque la dette augmente, on emprunte plus qu'on rembourse.  Ceci nous donne des revenus supplémentaires, donc pas besoin d'augmenter les taxes.  C'est lorsqu'on cessera d'augmenter la dette que le party sera terminer.  C'est lorsqu'on tentera de diminuer la dette qu'on ne comprendra pas pourquoi on n'a plus autant de services que «dans le bon vieux temps». Et c'est dans ces temps-là que les gens vont déménager dans les villes voisines, là où ça coûte moins cher. 

lundi 2 janvier 2012

La tête dans les nuages

Voici maintenant la défense de M. Breton pour le budget 2012:


Dépenser ne veut pas dire «mettre de l'argent»

«On est très fier de mettre autant d'argent dans nos infrastructures (...) avec tous les montants qu'on met annuellement»

Je déteste lorsque les élus nous parlent d'«emprunter» comme étant un synonyme de «payer».  Il y a une énorme différence.

Le conseil ne «met pas d'argent» dans les infrastructures, il dépense celui des prochains conseils.  Cet argent ne passe par les mains de nos conseillers et ils n'ont pas eu la difficile tache d'aller le chercher dans les poches des citoyens.  Ce sont les prochains conseils qui devront voir à boucler leurs budgets pour répondre à leurs propres besoins, en plus de payer les factures impayées de M. Breton.  M. Breton vit présentement sur un nuage parce que personne ne lui a laissé de factures à payer.

Faire des choix

«On ne fait pas du "cherry picking" dans un budget»

C'est la définition même de faire un budget:  Choisir les priorités.  Essayer de passer un projet nébuleux en douce, ça c'est une chose qui ne devrait pas se faire dans un budget.

Tellement facile à dire

«En enlever des petits bouts [dans le budget] parce qu'on en a pas assez dans notre quartier, on aurait aimer en avoir plus dans notre quartier»

Je vous rappelle que M. Breton est à la tête du quartier #3, soit le quartier du boisé Miner, du golf Miner, de la ferme Héritage Miner, des développements des terres Miner, le pont Mountain, les rues Denison et Lemieux, l'école Eurékâ - et j'en passe - pour lesquels des dizaines de millions de $ ont été investis par la Ville pour la «revitalisation» de son quartier.  Difficile de faire la leçon à M. Bonin pour qui on a retiré un parc dans son quartier et qui se bat pour des citoyens qui sont victimes de refoulement d'égoût.