dimanche 29 juillet 2012

Démocratie municipale à Granby

J'ai trouvé cette archive de CHEF radio datant de novembre 1969 intitulée Démocratie municipale à Granby.  C'est long (1h18), mais c'est intéressant; particulièrement la deuxième moitié.  Le meilleur de cette émission est probablement l'entrevue avec le maire Paul-O. Trépanier qui débute un peu avant la moitié de l'émission.

On fait de belles réflexions sur des sujets qui sont, malheureusement, toujours d'actualité:  Le manque de participation des gens à la politique, particulièrement les jeunes et les femmes, la nécessité d'avoir des conseils de quartier ou le problème des conseils qui travaillent en cachette et des maires qui agissent en dictateur.

mardi 17 juillet 2012

Étouffer la culture populaire

Ça y est, le Santa Patata est démoli.  Je ne savais même qu'il y avait eu un avis de démolition d'émis.  Encore une fois, on démoli sans savoir ce qu'on fera pour remplacer le bâtiment:

Pour le moment, le terrain ne fait l'objet d'aucun projet, affirme le propriétaire.  Le site sera recouvert de gravier et demeurera dans cet état, le temps que les choses se précisent, dit Denis Langlois.  «Ça dépendra des oppurtunités.  On verra si on reconstruit ou si on vend le terrain» laisse-t-il savoir.

J'avais déjà parlé de ce problème à la fin de ce blog.  C'est toujours Richard Goulet qui porte le chapeau du président du comité de démolition.

Mais Richard Goulet avait bien hâte d'une chose:  Voir le graffiti sur la vitrine de la rue Principale disparaître.  Il voulait tellement le voir disparaître, qu'il a même dépensé 5 000 $ pour acheter un écran visuel:

«Ça fait sept pieds de haut par 65 pieds de long. C'était pour cacher la devanture et le côté de l'immeuble incendié. On ne voulait pas montrer ça à 80 000 personnes», dit le maire Goulet.

La honte, croirait-on.  Dans l'article de La Voix de l'Est, on sent bien l'extase du maire:

L'édifice incendié, qui a déjà abrité les restaurants Santa Patata et l'Express Plus, a été démoli. Juste à temps pour la Fête des mascottes qui débute demain, s'est réjoui le maire, Richard Goulet.

(...)

«C'est une excellente nouvelle», a-t-il lancé d'emblée,

(...)

Qu'à cela ne tienne, la disparition de l'édifice, ravagé par les flammes en septembre dernier, est une bonne nouvelle, selon Richard Goulet. «On remercie M. Langlois de l'avoir fait», dit-il.

Étouffer la culture populaire

Loin de moi l'idée de vouloir encourager les graffitis faits sans la permission des propriétaires, mais je dois reconnaître que celui qui était sur la devanture du Santa Patata était très bien fait et enjolivait cet édifice, désormais devenu nature morte.

Dommage qu'il ne reste plus rien de cette oeuvre anonyme, faite sans subvention ou autre programme débile qui tente de contrôler l'art populaire.  Mais, attendez ...


Oui, il nous reste des vestiges de cette oeuvre!  Ironie du sort, cette photo a été prise par une blogueuse montréalaise qui visitait Granby.  Vous pouvez voir sur son blog des photos de quelques oeuvres d'art  et oeuvres architecturales de Granby (non, les bâtiments de M. Favreau n'y sont pas).  Celle-ci est publiée avec la mention «Mais j'apprécie aussi l'art urbain...»

Je dis «ironie du sort», car c'est une des très rare fois où je trouve des commentaires positifs à propos de Granby sur le Net.  Enfin, provenant du peuple, pas de ces organismes qui se donnent mutuellement des tapes dans le dos.

Ce que les visiteurs - et les résidants comme moi - apprécient, Richard Goulet veut le cacher et le détruire.  C'est sûr, ça ne coûte rien, alors ...

Et c'est le genre de choses qui m'inquiète avec la direction que la Ville de Granby prend ces dernières années.  J'ai l'impression qu'on s'en va de plus en plus vers une société où la beauté est déterminée par une dizaine de personnes siègeant sur le conseil.

On multiplie de façon exagérée les PIIA, contrôlant l'architecture, les matériaux et même les couleurs utilisées sur nos bâtiments.  Dans quelques années, ces programmes seront très coûteux à gérer, car tout le monde devra demander la permission au conseil, simplement pour renouveler les bardeaux de sa toiture.  Aussi, on subventionne un petit groupe d'artistes, souvent les mêmes, qui résulte en un travail trop souvent apprécié par seulement quelques dizaines de personnes (et j'hésite à utiliser le pluriel pour le mot «dizaine»).

Mais qui décide de tous ces critères de beauté?  Qui a l'autorité de les imposer à tous?

Vous savez, ce graffiti aurait pu être fait légalement, en demandant une permission pour faire une murale à la Ville.  Croyez-vous que le conseil actuel aurait autorisé une telle oeuvre?

Pour conclure ce blog, je vous invite à passer devant la nouvelle caserne de pompiers, coin Simonds et Léon-Harmel, afin de voir ce que le conseil autorise - et finance avec notre argent  - comme oeuvre architecturale.  Voici le commentaire que quelqu'un m'a déjà écrit à propos de cet agrandissement:

Le bon coté, une fois que ces « réalisations » auront atteint leurs durée de vie utile, nous n’aurons pas besoin de comité pour la sauvegarde du « patrimoine ».  Les pelles pourront mettre un terme à ces souffrances visuelles.