jeudi 15 décembre 2011

C'est combien la dette?

Sujet du blog:  La première question que j'ai posée à la séance du conseil du 5 décembre dernier, soit:  Quelle sera la dette au 31 décembre 2011 et 2012.  J'avais besoin de ces chiffres pour pouvoir ajuster mon horloge de la dette que vous voyez dans la colonne de droite de ce blog.

Il faut d'abord savoir que je connaissais déjà la réponse:  le 79,5 M $ avait été mentionné dans un article de La Voix de l'Est un mois auparavant et le 94,5 M $, Pascal Bonin venait de le dire dans son allocution, à peine 2 minutes avant que je pose la question.

Mais je veux vous montrer comment Richard Goulet a répondu à cette question, seulement pour vous démontrer que Richard Goulet, la dette, ça ne l'intéresse pas.  Je vous rappelle qu'il vient tout juste de terminer la présentation du budget et que ça doit faire plusieurs semaines que lui et les fonctionnaires en peaufinent les détails:



C'est combien la dette?

Ma deuxième question, n'était pas innocente non plus.  Basé sur un article de La Voix de l'Est de juin dernier:

«En contrepartie, la dette à long terme de la Ville payable par l'ensemble des citoyens est en augmentation. Elle s'est établie à 37,1 millions$ au 31 décembre 2010. À la fin de 2011, elle devrait atteindre 59 millions$, a également noté M. Renaud.»

«"La Ville est en excellente position financière. À 59 millions$, ça représente 1,18% de la richesse foncière uniformisée, alors que la moyenne provinciale des villes est de 2,24%", a déclaré le maire Richard Goulet.»

Si vous regardez la question posée par le sondage de La Voix de l'Est (p.13):

«Depuis l'arrivée M. Richard Goulet à la mairie de Granby, la dette de la Ville qui était de 21 millions le 30 décembre 2007 va atteindre à 59 millions à la fin 2011 ?  Laquelle des affirmations suivantes correspond le mieux à votre opinion sur cette situation: (...)  »

Toute personne raisonnable ne peut que conclure que la dette officielle de Granby à la fin de 2011 sera de 59 M $, vrai?

Comme vous avez vu dans l'article mentionné plus tôt, La Voix de l'Est s'est ravisée − sans offrir d'explications − et le montant a soudainement augmenté à 79,5 M $.

Comme vous tous, je ne pouvais expliquer cette différence.  Je savais que la Ville nous servait les chiffres de la dette «émise» et non pas la totalité des emprunts engagés, mais je ne savais pas qu'ils avaient «décidé» de changer les chiffres présentés.  Voici une tentative d'explication que je proposais à quelqu'un qui m'avait posé la question le 16 novembre dernier:

Bonjour Mme Rodier,

J'ai repensé à la provenance du 20 M $ supplémentaire sur la dette cette année et j'avais une théorie.

La dette officielle qu'on nous présente ne représente pas toutes les dépenses engagées par la Ville. Lorsque la Ville fait des travaux (une rue par exemple) pour lesquels elle compte emprunter, elle se sert d'abord d'une sorte de «marge de crédit» pour payer les travaux à mesure qu'ils se réalisent. Une fois les travaux complétés et que toutes les factures sont payées, elle fait le véritable emprunt sur 10, 15 ou 20 ans.

Donc, si des travaux sont prévus au budget 2011 et qu'ils débutent en juillet 2011, mais que la fin des travaux (ou la dernière facture payée) n'arrive qu'en février 2012, l'emprunt officiel ne paraîtra dans les livres qu'en 2012. C'est pourquoi normalement la dette inclut rarement les travaux fait dans le courant de l'année.

Le 59 M $ de dette annoncé n'incluait pas les 20 M $ emprunté cette année. Théoriquement, il était logique que ces emprunts n'apparaissent qu'en 2012. À mon avis, certains travaux ce sont finalisés plus vite que prévu et ils ont dû les rajouter au budget 2011.
Ajouter à ça les imprévus comme l'incubateur industriel et les nouveaux bancs de l'aréna ...

Voilà la solution que je propose pour le jeu «Cherchez la dette» !

Denny O'Breham

De plus, une autre personne qui scrute en ce moment les dépenses de la Ville me disait que le 79 M $ annoncé représentait la dette «totale» de la Ville, c'est-à-dire, celle qui inclut la dette supportée par le gouvernement du Québec (via ses subventions) et celle des riverains (qui payent une partie des travaux de leurs rues).  J'ai voulu poser la question clairement à la période de questions pour en avoir le coeur net, car j'étais convaincu du contraire.

D'abord, voici la question que j'ai posée (regardez bien le visage de Richard Goulet à la fin de ma question):


Voyez-vous la grimace qu'il fait?  Ça, c'est le visage de quelqu'un qui n'a aucune idée de quoi je parle.  Je vous l'ai dit, Richard Goulet, la dette, ça ne l'intéresse pas.  C'est pourquoi il demandera à M. Renaud de répondre:



C'est long, hein?  Mais ça veut dire exactement ce que je croyais et maintenant c'est clair:  la dette totale nette à long terme de la Ville de Granby au 31 décembre 2011, c'est 79,5 M $ et ça inclut TOUTES les dépenses par emprunt - déjà engagées - remboursées via le compte de taxes.  Le 59 M $ qu'on parlait au mois de juin, c'est la dette émise.

Êtes-vous bien informé?

Je vous rappelle ce que M. Renaud a dit dans le précédent vidéo à propos de la dette totale nette à long terme:

«C'est le seul portrait, c'est le seul qu'on doit utiliser.  Toutes les autres notions de dettes, ce sont des notions qui sont trop variables.»

Maintenant, pourquoi la Ville - et La Voix de l'Est -, nous parlait de dette émise et que maintenant ils nous parlent de dette totale nette?

La réponse est simple:  Quelqu'un (ce n'est pas moi, mais je ne vous dit pas qui) a dit à La Voix de l'Est que la Ville ne donnait pas les bons chiffres.  Ainsi, aujourd'hui, la Ville ne peut plus dire des chiffres «plus petits» pour mieux paraître.  Malheureusement, personne n'a avisé les lecteurs du changement et, au grand plaisir du maire, la confusion règne à propos de la dette.  Well, no more!

Ça fait longtemps qu'on avertit les journalistes de bien scruter les choses dites par la Ville, d'aller au fond des dossiers et ne pas prendre pour du «cash» tout ce qu'ils disent, ne faisant que rapporter bêtement leurs propos.  Je crois qu'ils se réveillent tranquillement pas vite, le temps de marcher sur leur orgueil ... 

1 commentaire:

  1. Pis ça nous parle de transparence! On dirait que notre cher maire commence à être à court d'arguments pour nous vendre sa sempiternelle salade passée date. Ses propos mensongers sont devenus aussi désagréablement prévisibles que ceux d'un fantoche.

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