lundi 10 octobre 2011

Les coûts de l'incubateur industriel

Il faut absolument revenir sur la magnifique intervention de Pascal Bonin à la dernière séance du conseil. Tout d'abord revoyons cette intervention:

Premièrement le pot. Lorsque Pascal Bonin dit qu'un conseiller n'a pas le choix de voter pour cet achat afin d'éviter des coûts supplémentaires à la population, c'est partiellement faux. Voter contre l'achat, c'est insensé en effet. Voter contre l'emprunt pour faire cet achat, ce ne l'est pas. D'ailleurs, il y aura probablement un registre pour cet emprunt et je serai là pour le signer.

Pourquoi encore parler des &!*#$ d'emprunts? 1° Parce que ça coûte cher. Aux 3,5 M$ que cet incubateur va coûter, il faut rajouter les intérêts. On les oublie facilement ceux là. Mais il faut augmenter le coût total de l'incubateur de 1 M$ à 1,5 M$ en incluant les intérêts; Ce n'est pas une peccadille. 2° Parce que le conseil a eu le culot de nous dire qu'ils ont fait un surplus de 8 M$ l'année dernière, dont la moitié était de l'argent comptant. Alors ne venez surtout pas me dire qu'il n'y avait pas d'argent pour payer l'incubateur industriel. On a préféré prendre l'argent pour acheter un chalet de golf et un pavillon d'accueil au CINLB pour ses amis, alors qu'on savait probablement que la dépense de l'incubateur allait être requise.

Les dépenses futiles, ça suffit et il est temps qu'on le fasse savoir au conseil en signant les registres (et pour les conseillers de voter contre les projets d'emprunt). L'argent, on l'a. Il s'agit de l'investir intelligemment.

Les fleurs maintenant. En fait, c'est plus un appui pour notre conseiller préféré. En discutant avec quelques personnes, je me suis aperçu que certaines d'entre elles mordent à l'argumentation de notre maire qui semble vouloir dire que Pascal Bonin ne compare pas avec des projets équivalents ou que les subventions étaient inexistantes. Une petite recherche éclair sur le net nous donne l'heure juste.

Tous les projets présentés par M. Bonin sont des incubateurs industriels (ce ne sont pas des motels industriels comme certains le prétendent) visant le même objectif que le nôtre:

Selon l'ISQ (voir source), 65% des incubateurs industriels subventionnés sont gérés par des OSBL. De plus:

Sources de financement

Les subventions et contributions des gouvernements fédéral et provincial sont les principales sources de financement des incubateurs d’entreprises

En 2006-2007, les 20 incubateurs d’entreprises ayant répondu au questionnaire de l’enquête ont reçu un financement total dépassant les 15 millions de dollars en termes réels, c’est-à-dire en tenant compte de l’inflation. Le tableau 3 montre que les subventions/contributions du gouvernement fédéral sont les sources de financement les plus représentées (32,7 %) dont 14 incubateurs en bénéficient, suivies des subventions/contributions du gouvernement provincial (26,9 %) dont en profitent 11 incubateurs, du paiement des frais de location par les clients (14,6 %), et des honoraires versés par les clients (9,8 %).

La réponse du maire

Le maire nous a donné une réponse comme il en a toujours l'habitude: frustré. Mais il faudra qu'il s'y habitue, puisque les déboires de ses investissements (pourtant prévisibles) ne font que commencer. Revoyons cette magnifique intervention qui nous montre, encore une fois, le vrai visage de Richard Goulet:

Pur ceux qui n'ont pas saisi la raison de tout ce brouhaha, la voici: Afin de «cacher» aux citoyens l'emprunt pour l'incubateur industriel, Richard Goulet avait mandaté un OSBL pour faire l'emprunt à la place de la Ville. La Ville devait remettre un montant annuel équivalent au paiement de l'emprunt sur les 15 prochaines années et, au bout de 15 ans, l' OSBL remettait les clés de l'incubateur à la Ville. De cette façon, officiellement, la Ville n'emprunte pas, elle ne fait qu'ajouter une dépense récurrente à son budget, mais sans augmenter sa dette. Brillant, n'est-ce pas comme manipulation comptable?

Or, le Ministère du Revenu a trouvé une faille dans ce stratagème. Puisque l'incubateur appartient officiellement à l'OSBL, il doit payer la TPS et la TVQ. Lorsqu'il remettra les clés à la Ville, se sera considéré comme une vente et la TPS et la TVQ devront être à nouveau payées. Évidemment, tout cet argent vient toujours de la même poche, celles des citoyens de Granby. Voilà pourquoi Richard Goulet nous dit qu'«on sauve 675 000 $». Mais ce n'est pas une économie, c'est de la mauvaise planification. Si on n'essayerait pas d'en passer des petites vites aux citoyens avec de la créativité comptable, ce genre de dépenses n'existerait tout simplement pas. Quel est l'avantage pour la Ville de confier à un autre organisme la responsabilité de faire les paiements à sa place après lui avoir donner l'argent? Aucun. Ça ne sert que les intérêts des gens qui font de la petite politique et qui ont probablement des choses à cacher. Lorsque Richard Goulet parle de «la colonne des par en arrière», il aurait avantage à regarder dans un miroir.

«Problème avec des arguments»

Quand Richard Goulet nous dit qu'il a des «problèmes avec des arguments» de M. Bonin (on présume) et qu'il faudrait que ces arguments soient d'abord amenés à la séance préparatoire, en privé, ça me titille un peu.

Premièrement, les séances préparatoires ne sont pas obligatoires. Aucun conseiller n'est obligé de s'y présenter. Aux yeux de la loi, seul les séances publiques sont importantes. Deuxièmement, qu'est-ce que le maire ferait si un citoyen irait dire le même genre de propos à la période de questions? Faut-il que les citoyens aillent rencontrer le maire en privé dans son bureau avant d'aller à la période de questions publique?

Franchement, Richard Goulet a une drôle de définition de la transparence.

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