jeudi 19 mai 2011

Un grand spectacle

Suite à l'article de La Voix de l'Est et quelques commentaires reçus sur le blog d'hier, laissez-moi remettre les pendules à l'heure.

La Ville n'a pas stoppé le chantier

Avec son sens du spectacle, certains croient que Richard Goulet vient de décider d'arrêter le chantier. C'est faux. Ce sont les divers acteurs économiques qui ont forcés, indirectement, les promoteurs à cesser les travaux. Les prêteurs refusent de prêter aux futurs acheteurs et les assureurs refusent d'assurer le chantier. La raison est simple: Ces gens croient que la poursuite de Duscheneau est justifiée et peut mettre la transaction entre la Ville et les promoteurs en péril (j'y reviendrai).

Obligation de la Ville

Pour les promoteurs, la seule option est de se retourner vers la Ville, car elle avait l'obligation de fournir des titres clairs lors de la transaction immobilière. La Ville doit maintenant prendre une entente avec les promoteurs afin de limiter les dégâts, car c'est elle qui devra payer tous les dommages. C'est pourquoi elle va redonner l'argent déjà payé et terminer les travaux déjà entrepris (pour l'école) à ses frais.

La légalité de l'entente

«Le maire Goulet maintient que l'entente conclue par la Ville avec les promoteurs est "tout à fait légale". "On est convaincus à 100%. Chacune des clauses a été analysée par des avocats", insiste-t-il.»

«La requête de M. Duchesneau invoque que cette entente serait défavorable pour la Ville et contraire à la loi. La Ville, qui ne partage aucunement ce point de vue, va contester vigoureusement cette demande et démontrer tous les avantages que cette entente comporte pour les citoyens de Granby actuels et futurs.»

Est-ce que la Ville a vraiment la loi de son côté? Relisez le blog que j'ai écrit le 12 mars dernier; tous les détails de cette affaire y sont expliqués. Si vous n'êtes toujours pas convaincu que la Ville s'est mise dans une fâcheuse position, regardons ce qui se passe ailleurs au Québec, en ce moment.

La Ville de Québec est sous la loupe pour le contrat de l'amphithéâtre, car un citoyen conteste la légalité du contrat tout comme M. Duchesneau l'a fait. La différence entre l'entente de Québec et celle de Granby est que pour celle de Québec, il est beaucoup moins clair que la loi a été enfreinte; des opinions juridiques contraires s'affrontent car on parle de «fractionnement des baux pour l'exploitation de divers aspects de l'infrastructure à travers un OSBL» et on cherche à savoir si ça respecte l'esprit de la loi. Pour la ville de Granby, on parle de prêter à des intérêts privés, ce qui est clairement interdit par la loi. Pour vous démontrer, à quel point c'est sérieux, le MAMROT a déjà statué que l'entente de Québec est illégale, imaginez ce qu'elle dirait à propos de l'entente de Granby (j'y reviendrai).

La légitimité de la poursuite de M. Duchesneau est beaucoup plus importante que ce que le maire laisse transparaître.

L'attitude du maire

Ces méchants qui veulent détruire la ville

Ce qui nous amène à analyser comment le dossier est géré par notre maire. Avec tout le sens du drame qu'on lui connaît, Richard Goulet revient à la charge avec la théorie du complot pour détruire Granby:

«C'est très grave le geste que pose le bon ex-maire. Ça n'a pas de bon sens de prendre les citoyens en otage comme ça. Ça n'a pas de bon sens».

«Sans vouloir présumer des intentions réelles de M. Duchesneau ni de la décision du tribunal, le dépôt de cette requête est un sérieux frein au développement économique de Granby alors même que la concurrence entre les municipalités pour attirer de nouveaux citoyens et investisseurs se fait de plus en plus vive.»

Vous êtes maintenant au courant: Un homme qui s'est enrichi en bâtissant la ville de Granby voudrait maintenant s'amuser à la détruire. Mais dans quel intérêt? Qui peut prendre un tel argument au sérieux? Ce qui est un sérieux frein au développement économique de Granby, c'est l'incompétence du conseil actuel à gérer des projets d'envergure.

Les menaces

Fidèle à lui-même, Richard Goulet brandit encore le bâton devant tous ceux qui voudraient se mettre sur sa route:

«Dans les circonstances, "la Ville de Granby envisage actuellement de poursuivre M. Duchesneau en dommages et intérêts", indique Richard Goulet.»

Après, on se demande pourquoi les gens ne parlent pas contre les projets du maire. Quels citoyens vont maintenant prendre le risque de critiquer un homme qui brandit le spectre des poursuites judiciaires alors qu'il a accès à une armée d'avocats? La transparence du conseil à Granby a disparue en 2005.

Communiquer avec les citoyens

«La Ville, va contester vigoureusement cette demande et démontrer tous les avantages que cette entente comporte pour les citoyens de Granby actuels et futurs.»

Naturellement, il serait trop facile pour le maire de présenter ses projets à la population avec des séances d'information et des consultations publiques AVANT de les faire. Meuh non! Richard Goulet préfère aller les défendre en cour en essayant de convaincre un juge plutôt que la population. C'est très bien ainsi car, par la suite, il pourra dire qu'il a «investi» plus d'argent que les conseils précédents; C'est comme ça lorsqu'on compte l'argent dépensé plutôt que les retombés actuelles.

Le temps, c'est de l'argent

«Cela pourrait prendre près de deux ans avant que ce jugement soit rendu, a indiqué le maire.»

Un délai de deux ans. Toujours dans le drame. Ne vous inquiètez pas, tout ça sera terminé avant le retour des classes. J'y travaille. Je vous disais plus tôt que le MAMROT a statué sur la légalité de l'entente de la Ville de Québec. Je peux vous certifier que ce même ministère est en train d'analyser le contrat de la Ville de Granby et que les résultats devraient être connus sous peu (Il y a eu un peu de retard dans les délais car, exceptionnellement, les dossiers d'inondations dans la vallée du Richelieu accaparent les effectifs locaux du ministère).

La seule chose qui pourrait rallonger le temps, c'est si le maire s'entête contre la décision du ministère si elle ne s'avère pas en sa faveur. Le conseil a aussi des droits et le ministère ne pourrait imposer sa décision. Le ministère devra alors aller en cour, tout comme M. Duchesneau.

De plus, pourquoi attendre deux ans? Pourquoi ne pas vendre le terrain comptant, lot par lot, année après année, comme c'était prévu initialement? Tout serait simplifié. De toute façon, c'est ce qui se fait présentement avec les clauses avantageuses du contrat pour les promoteurs. Ah oui! C'est vrai, le maire ne pourrait plus dire qu'il a vendu les terres Miner 11 M $.

Richard Goulet n'a que lui-même à blâmer dans ce dossier.

P.S.:

Un message à La Voix de l'Est: S.V.P., je réitère ma demade de faire au moins une caricature sur le sujet afin de dédramatiser ce spectacle disgracieux.

3 commentaires:

  1. Sugérer à La Voix de l'Est de souligner l'ineptie du Maire par une caricature est comme demander au chien de ne pas mordre son maitre et s'il y a caricature parions que ce sera Monsieur Duchesneau qui en fera les frais.

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  2. Wow.. Je ne connaissais pas la ville de Granby. J'avais choisi une maison, une terre, une vie pour mes enfants. J'avais Choisi cette endroit, les TERRES MINER. MAintenant mon Rêve est à l'eau.. je vais choisir une autre ville. Bye Bye Granby..

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  3. Au précédent

    Je comprends votre déception mais vous venez de prendre une sage décision. Si vous aviez su la façon dont la ville est gérée, vous n’auriez jamais pris la décision de venir vous y installer. En fait, vous êtes chanceux dans votre malchance.

    Bonne chance dans vos projets!

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