vendredi 2 décembre 2011

2 millions $ pour des toilettes

Le nouveau pavillon du CINLB a été inauguré dimanche dernier.  Dans La Voix de l'Est, on nous dit «les visiteurs pourront profiter d'une salle d'exposition, d'un restaurant et d'une salle de conférence.»  Pouvez-vous me dire en quoi les visiteurs vont profiter d'une salle de conférence lorsqu'ils veulent aller voir la nature?

Une salle d'exposition?  Il y en avait une avant qu'ils la remplacent par une boutique qui vend probablement juste assez pour payer le salaire de ses employés.  Je me rappelle lorsque j'étais jeune, ils avaient construit une ruche à l'intérieur, en plexiglass, avec une entrée donnant sur un mur extérieur.  C'était fascinant de voir les abeilles travailler, pour le petit bonhomme que j'étais.

Un restaurant?  À deux pas du centre-ville? Alors que la plupart des gens n'y restent qu'une heure ou deux?  Ce n'est pas sérieux.

Non, tout ce dont les visiteurs avaient besoin, ce sont des toilettes.  Pour 2 millions $, ça fait cher la «flush».

Doit-on augmenter le nombre de visiteurs?

Dans l'article, on nous confirme aussi qu'il y a près de 160 000 visiteurs par année.  En parlant avec les gens qui ont contribué à l'ouverture du CINLB, il y a une trentaine d'années, les experts de l'époque disaient qu'il ne fallait pas qu'il y ait plus de 100 000 visiteurs par années pour ne pas trop endommager ce bout de terrain qu'on veut préserver.  Qu'est-ce qui a changé depuis ce temps?

Je suis d'autant plus inquiet depuis que j'y ai fait une visite il y a quelques semaines.  «Dans l'temps», pour observer les canards sur le lac, il y avait une cache, un peu comme pour les chasseurs, où on devait regarder par une petite ouverture afin de ne pas déranger les animaux dans leur habitat naturel.  Aujourd'hui, il n'y a plus de cache et les canards nagent vers les gens, en quête de nourriture.  On ne parle plus d'un «centre d'interprétation de la nature», mais plutôt d'un «zoo apprivoisé» (petting zoo).

En terminant le sentier de la prucheraie, les gens qui n'avaient pas réussi à donner toutes leurs graines pour les oiseaux, les jetaient par terre au milieu du sentier.  On est encore loin du «centre d'interprétation de la nature» lorsqu'on voit tous les oiseaux se ruer sur ces graines comme de vulgaires animaux vidangeurs.

Pire encore, j'ai noté dans le sentier des ormes des contenants de plastique vissés sur les arbres (très laid, soit dit en passant).  Au début, je me demandais à quoi ils pouvaient bien servir, mais après avoir noté quelques graines dans certains d'entre eux, je m'imagine que ce sont des mangeoires.  Encore une fois, bonjour le «centre d'interprétation de la nature».

Pour ma part, je ne suis nullement impressionné par cette commercialisation d'un territoire qu'on veut protéger.  Comme je l'ai déjà dit, il devrait être accessible (gratuitement pour tous), mais sans être publicisé.  Ça devrait être un «trésor caché».  Pour diminuer le nombre de visiteur actuel, on devrait réduire le stationnement, quitte à ce que le CINLB ne soit accessible que par la piste cyclable.

3 commentaires:

  1. "Ça devrait être un «trésor caché». Pour diminuer le nombre de visiteur actuel, on devrait réduire le stationnement, quitte à ce que le CINLB ne soit accessible que par la piste cyclable


    Point"

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  2. vous oubliez l'ascenceur pour le deuxieme étage nécessité par l'étroitesse des lieux, après tout ils disposaient de seulement 1200 acres et les permanents avaient un besoin essentiel d'une vue sur le parking et la tête des arbres. Ah oui et cette belle salle de conférence qu'on pourra louer avec sa terrasse ou les invités pourront sirotter leur cocktail.

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  3. pour les couts n'oublions pas l'égout et l'aqueduc amenés par la ville une bagatelle de 1 millions

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