On s'amuse au centre-ville
Premier point à l'ordre du jour, les amuseurs publics bienvenus au centre-ville. Je félicite le conseil pour cet assouplissement apporté au règlement général de la Ville concernant les amuseurs publics pour les mêmes raisons que je l'avais félicité pour le retrait de l'interdiction de de tourner à droite sur Elgin: Retrait de contraintes, gain de liberté pour les citoyens et présomption que les gens seront responsables et agiront en conséquence.
Ce que je déplore, c'est le fait que cette décision est le fruit d'un processus de décision extrêmement coûteux. Pour la levée de l'interdiction de tourner à droite sur Elgin, on avait étudier la question au comité de circulation, puis le conseil a pris la décision. Hop, terminé! Pour celle-ci, nous dit-on, on doit cette décision aux travaux de CommercETourisme et du plan de revitalisation du centre-ville: Le premier étant un organisme coûteux qui devrait être privé (en fait, il font le travail de la chambre de commerce) et le deuxième étant l'achat d'un rapport par le conseil pour lui suggérer ce qu'il doit faire. N'est-ce pas pour ça qu'ils sont élus et payés? Vous savez le salaire qu'ils méritent tant. Vous me direz que j'ai déjà dit que les conseillers ne peuvent pas tout savoir et qu'il est normal qu'ils consultent et c'est vrai. Par contre, je ne crois pas qu'il existe de recette magique pour revitaliser un centre-ville et par conséquent je ne crois pas qu'il existe des "experts" en centre-ville qui méritent d'être payés. Non seulement, j'ai toujours préconisé que ça devait commencé par une action citoyenne (et c'est le cas ici, puisque tout ça part d'une demande d'un groupe de musiciens) et que des conseillers avec du gros bon sens peuvent très bien prendre cette décision. Nous avons même un conseiller qui possède un commerce au centre-ville; cette expertise me suffit amplement.
On en a oublié un!
Parlant de la rémunération des élus, il y a un autre avantage découlant du poste de maire que nous avons oublié de mentionner: Le salaire pour sièger à MRC. Le maire reçoit 15 651 $ pour assiter aux réunion de la MRC. Par mesure de comparaison (nos élus aiment bien ça), à Brome-Mississiquoi, ils gagnent 2351 $. On se rappelera que nos maires s'étaient voté une augmentation de 27% en 2008. Selon Mme Quinlan, mairesse de Bromont:
«Les dossiers de nos municipalités, ce sont ceux qui exigent le plus de travail, a insisté Mme Quinlan. Les maires n'avaient qu'à convaincre les contribuables de leurs municipalités de hausser leur salaire. Ils ont préféré prendre un détour en passant par la MRC.»
Enfin, la mémoire est une faculté qui oublie ...
Les loisirs
Enfin, il y a cet article de La Voix de l'Est à propos des loisirs de Waterloo. La Ville de Waterloo a calculée que son budget loisirs s'élève à 1,2 M $, dont 142 000 $ provenant des villes avoisinantes. Or, seulement 32 % des usagers sont résidents de Waterloo. Aujourd'hui, Waterloo voudrait cesser de subventionner les villes avoisinantes.
Ceci est un constat similaire à celui fait il y a une quinzaine d'années à Granby. On se rappelera qu'à l'époque il y avait un exode de la population de Granby vers la "campagne", là où les taxes étaient moins chers. Granby avait alors décidé de donner accès à ses services de loisirs aux non-résidents seulement si leurs villes défrayaient les coûts.
Une des premières décisions de Richard Goulet a été de diminuer la contribution des villes avoisinantes parce que, nous disait-il, nous devions faire notre part en tant que ville-centre. On pourrait plutôt être sous l'impression qu'on tentait d'acheter le silence des autres maires afin qu'ils ne critiquent pas trop nos projets. J'aimerais bien voir les chiffres concernant le cas de Granby: Coût des loisirs, part des autres villes et pourcentage des utilisateurs.
En regardant tout ça, je me demande s'il ne serait pas mieux que la gestion des loisirs devienne une affaire de MRC. N'a-t-on pas fait état ce derniers temps que les arénas desservent la région et non seulement une municipalité? Je verrais très bien une fusion de tous les loisirs de la MRC sous un seul organisme, avec un apport égal de chaque municipalité, basé sur la contribution en infrastructure ou monétaire, le nombre de citoyens et l'évaluation foncière (Contrairement à la fusion Ville-Canton, où l'on n'a tenu compte d'absolument rien).
Gérer les biens et les services publics
Ce qui m'amène à parler du rôle des politiciens et de la gestion municipale. Le rôle des politiciens est de gérer les biens et les services publics. C'est le minimum requis pour les politiciens et c'est en soi une job que tout le monde considère plate. Ça consiste à surveiller l'argent qui rentre et l'argent qui sort. Il n'y a, à mon avis, qu'une seule façon de dynamiser ce travail et c'est en cherchant des solutions pour diminuer les coûts ou augmenter l'équité entre les contribuables.
Malheureusement, la solution facile pour rendre le travail de politicien agréable est de donner des cadeaux ... avec l'argent des contribuables. Je trouve toujours triste de voir un politicien dire que sa plus belle réalisation est l'achat de ceci ou la construction de cela. On a poussé le vice à l'extrême, en empruntant pour faire ces cadeaux. Résultat: on se soucit de l'argent qui sort, mais plus de celui qui entre. On préfère reléguer cette responsabilité aux futurs gestionnaires. Pour moi un politicien qui emprunte est un politicien qui ne fait pas le minimum requis par son mandat, soit de gérer l'argent qui entre et celui qui sort.
L'administration Duchesneau m'avait donné un élan de confiance face à la politique. Voilà un conseil qui cherchait à dynamiser son travail en cherchant à diminuer les coûts des services et à rendre plus équitable la répartition des dépenses. On cherchait des idées innovatrices, basées sur le gros bon sens. L'élimination de la dette en est un exemple, mais la gestion des loisirs en est un autre. On avait aussi fait la refonte du zonage où on avait donner une direction pour le développement de la Ville (et non pas faire le développement lui-même avec l'argent des contribuables). Assurément le système n'était pas parfait, car il ne le sera jamais. De plus, lorsque nous sommes les premiers, nous sommes du domaine de l'expérimentation, de l'inconnu. Mais nous avions effectuer un gain et nous étions sur une bonne voie, j'en suis convaincu.
Avec l'administration Goulet, on a tout jeté à la poubelle, pour se remettre dans la "moyenne" des villes. Imaginez, on vise même l'endettement moyen des villes québécoises, un non sens! Est-ce qu'on fait des investissements à Granby? Oui, mais on se fout éperdumment de comment on va les payer, se basant uniquement sur la théorie que dans le futur nous serons plus riches. Une façon de faire qui encourage le laxisme dans la surveillance des coûts puisqu'on ne paye pas. Pire encore, telle une petite Caisse de dépôt et de placement du Québec, je crois qu'on minimise énormément les risques liés à ces investissements, puisqu'on est tellement convaincu que nous serons plus riches (peut-être le serons-nous dans certains cas, mais en prenant les risques à la légère tel que nous le faisons en ce moment, on ne peut que perdre en bout de ligne). De plus, on ne fait rien d'extraordinaire comparé aux autres villes, en tous cas pas pour qu'on devienne un exemple cité par les autres (Évidemment, puisqu'on fait bêtement la même chose que les autres).
Voilà pourquoi je dis qu'il ne se passe rien à Granby et que Richard Goulet n'a pas de vision. Faire l'entretien des rues n'est pas avoir de la vision, on l'a toujours fait (Sauf à l'époque où on a été le plus endetté, étrangement). Profitez d'une subvention pour l'aréna, alors que les gouvernements supérieurs en donnent à tout le monde pour stimuler l'économie, n'est pas un accomplissement.
Où sont les idées qui nous font économiser des sous (qu'on peut voir directement dans notre portefeuille) ou qui nous facilitent la vie (outre l'étalement des paiements de notre compte de taxes). Donner l'argent des contribuables, c'est un dur travail (notre maire ne dépense pas aussi vite qu'il le prévoyait), mais c'est une décision facile à prendre lorsqu'on emprunte en leurs noms. Lorsque Richard Goulet aura atteint la dette "idéale", comment croit-il que les futurs élus payeront les dépenses, n'ayant plus la capacité d'emprunter davantage comme il le fait présentement? En se basant sur l'expérience passée, nous serons à nouveau au point mort, c'est-à-dire que nous devrons payer pour nos dépenses annuelles avec en prime des millions $ en intérêts.
Lorsqu'on parle de politiciens qui agissent, ce que nous voulons ce sont des politiciens qui prennent les décisions difficiles, qui rendent le système plus efficace, pas des politiciens qui dépensent l'argent à notre place.