Si vous n'étiez pas dans la salle du conseil hier, vous avez manqué la première véritable discussion publique du conseil de la Ville de Granby. Les membres du conseil étaient déçus que les caméras de Canal Vox n'étaient pas là pour immortaliser ce moment.
Le problème
J'essaye de résumer l'affaire. Des acheteurs potentiels ont fait une offre de 70 000 $ pour un terrain. Comme il y avait du dynamitage à faire (pas pour les fondations), ils ont demandé à la Ville de baisser leur prix à 58 000 $ et qu'il ferait le dynamitage eux-même. La Ville accepte. À la dernière réunion, les acheteurs changent d'idée et veulent intégrer la partie rocheuse à leur aménagement paysager et demandent au conseil d'enlever l'obligation de dynamiter, mais toujours en gardant le montant de 58 000 $. Le conseil est divisé, mais le vote détermine le sort: l'offre est acceptée. Ne me demandez pas pourquoi le conseil était divisé sur cette question, aucun conseiller n'a motivé sa décision.
Un citoyen avisé était présent dans la salle et il a vivement dénoncé cette décision. Suffisamment pour faire réfléchir le maire qui a décidé d'opposer son veto. Ceci signifie que le conseil doit reprendre le vote, mais avec une condition en plus: la majorité absolue doit être atteinte soit 6 conseillers en faveur. Ce vote a été repris hier. Une conseillère était absente, le vote a été 5-4 en faveur de l'acceptation de la modification de l'offre. Encore une fois, aucun conseiller n'a motivé son choix, je n'ai donc aucune idée du point qui divise le conseil.
Légalement, à cause du veto du maire, ce dernier vote signifie que la discussion sur ce sujet est annulée. Donc, officiellement, l'offre fait par les acheteurs n'est ni acceptée, ni refusée par le conseil. Pour être capable de répondre aux acheteurs, le conseil doit donc reprendre le point, ce qui a été fait au point 3.1 de l'ordre du jour d'hier, présenté par une proposition de refuser l'offre des acheteurs.
Le problème c'est que tous les conseillers qui étaient en faveur ont à nouveau voté CONTRE le refus de l'offre. Résultat: 5-4 contre le refus de l'offre. Cette fois, la majorité est suffisante, mais tout ça nous ramène au point de départ!
Voyant l'incohérence des deux décisions, c'est à ce moment que les discussions ont commencées. C'est là que le directeur général, Me Pinault, informe le conseil, que d'accepter le refus de l'offre n'est pas grave, cela signifie seulement que le terrain est remis en vente, en attente de nouvelles offres, et que le conseil peut en rediscuter quand bon lui semblera. Ce point ne servait qu'à régulariser le côté juridique de la procédure. Je crois qu'il a répété ces propos 3 ou 4 fois. Après maintes discussions, ils ont finalement fait comme Me Pinault leur suggérait depuis le début.
Pas de quoi être fier
La source de cette discussion n'était pas un débat d'idée, mais une incompréhension de la procédure de la part des conseillers. Tout ça parce qu'on se soucie d'un montant de 12 000 $, soit la différence entre 70 000 $ et 58 000 $. Mais, encore une fois, on ne sait pas pourquoi certains conseillers sont pour et d'autres contre. De plus cela a semblé être une discussion difficile et épuisante pour les membres du conseil. Alors si c'est ça les "grosses" discussions que le conseil a derrière les portes closes, c'est loin de me rassurer.
Il n'y a pas de petites économies, mais laissez-moi vous expliquer pourquoi cette situation me dérange de la part de CE conseil.
Ça fait 4 ans qu'on nous répète que lorque le conseil est divisé, on doit se rallier à la majorité et présenter un conseil uni derrière une seule décision. Les discusions publiques seraient inutiles, font perdre du temps et présentent une mauvaise image du conseil. Ce point, purement technique et de peu de conséquence, aurait été l'exemple parfait de cette philosophie.
Mais laissez -moi vous racontez des choses que vous ne savez pas à propos des discussions du conseil derrière les portes closes. Voici ce que Pascal Bonin m'a dit, personnellement, à propos de la rénovation de l'aréna, peu de temps avant qu'il change d'idée. Il estimait que les coûts de la rénovation de 9 M $ étaient exagérés. Il estimait qu'on pouvait faire quelque chose de bien pour environ 6 M $. Voici les mots qu'il a utilisés: "On n'a pas besoin de mettre des robinets en or."
Pour ma part, comme tout le monde, je n'ai pas vu les plans et j'ai encore moins vu des comparatifs, donc je n'ai aucune idée si ces dépenses sont justifiées ou non. M. Bonin ne m'a pas dit quelles étaient les dépenses qu'il considérait superflues non plus (J'imagine que les robinets en or est une image). M. Bonin me disait aussi que ça le dérangeait que le dernier conseil planifiait cet aréna depuis quelques années déjà, et qu'aucun argent avait été mis de côté durant tout ce temps pour cette dépense pourtant bien prévisible. C'est logique de le faire, puisque qu'on s'apprête à "mettre de l'argent de côté" pour les 15 prochaines années pour le financer. Avoir débuter quelques années plutôt nous aurait sauver un peu d'intérêts.
Est-ce que M. Bonin a amené ces propos lors des réunions préparatoires du conseil? Je ne sais pas. Est-ce qu'il a discuté ces points lors des assemblées publiques? Je peux certifier que jamais il ne l'a fait. Ici, on ne parle pas d'un montant de 12 000 $, mais bien de 2-3 millions $. Ça me semble important. Y a-t-il d'autres conseillers qui ont des questionnements similaires à propos de l'aréna ou d'autres sujets? Nous ne le saurons jamais. Peut-être que M. Bonin en a rediscuté avec le conseil et qu'on l'a convaincu que le 9 M $ est nécessaire. Je n'en sais rien. Mais si M. Bonin aurait amené cette discussion publiquement, le public aurait pu entendre les arguments et se faire eux aussi une idée sur la façon dont est gérée leur Ville, car je sais que d'autres personnes beaucoup plus connaissantes que moi dans le domaine estiment ces coûts de rénovations comme étant élevés.
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