mardi 26 avril 2011

Le grain de sable

Dans les années 80, Granby vivait une crise démographique. Il y a eu un exode massif des Granbyens vers les municipalités avoisinantes. Les gens demeuraient en «campagne» avec un bas taux de taxes et utilisaient les services de la ville-centre sans aucune contribution. Ce problème n'était pas unique à Granby. Pour contrer ce phénomène, le gouvernement québécois avait instauré les fusions municipales; En englobant toutes les municipalités, le taux de taxes finissait par rejoindre tous les utilisateurs des services.

Même s'il y a eu des discussions, à Granby nous n'avons pas eu droit à cette fusion. La raison était fort simple: Granby avait mis ses culottes dans les années 90 et avait instauré un système de facturation pour les loisirs utilisés par les municipalités avoisinantes. Si une municipalité ne paye pas, ses résidents ne peuvent pas utiliser les services de Granby. Cela a forcé les autres municipalités à se prendre en main - qui ont depuis pris beaucoup plus au sérieux leur développement - et en plus l'exode granbyen a non seulement été stoppé, mais même inversé. Un bel exemple de responsabilisation et une belle preuve que nous n'avons pas toujours besoin du gouvernement pour règler nos problèmes.

Mais c'était une initiative du «méchant» maire Duchesneau. Alors, une des premières choses que Richard Goulet a fait après avoir été élu a été de diminuer la facture des loisirs pour les villes avoisinantes. Il nous disait que Granby était une ville-centre et se devait de ne pas abuser des voisines pour ne pas nuire au développement régional. Bref, ceci pourrait être perçu plutôt comme un beau cadeau pour acheter le silence des maires des villes voisines.

Cadeau ou pas, deux maires de la MRC ont bien vu que Richard Goulet n'était pas un leader et qu'ils ne devaient pas le suivre: La mairesse de Bromont, qui a sorti sa ville de la MRC, et le maire de St-Alphonse qui ne manque pas une occasion de le critiquer vivement.

Richard Goulet sera très gentil avec vous ... à condition de ne pas vous mettre en travers de son chemin. Bromont est partie, puis il fait planer la menace de ne plus s'occuper de l'aéroport avec qui Granby est co-propriétaire et, aujourd'hui, on pourrait croire qu'il tente de faire payer le maire de St-Alphonse avec les droits compensatoires des sablières et carrières.

Richard Goulet a fait la proposition de répartir ces droits de façon à ce que St-Alphonse voit son montant reçu passer de 185 000 $ à 69 000 $, soit une diminution de 63% !

La raison pour laquelle ces droits existent, c'est pour compenser le fait qu'il n'y a pas d'immeuble important sur les terrains de ces industries, ce qui amène une évaluation foncière faible (et donc le compte de taxes aussi) par rapport à l'activité générée par cette industrie. Il me semblent évident que ces droits vont à la municipalité concernée.

Le faible argument de M. Goulet est que Granby «accueillent des projets résidentiels et que leurs rues sont donc très fréquentées par des camions.» Avec un argument aussi simpliste, nous devrions aussi demander à St-Alphonse une part des taxes perçues sur les immeubles d'Acier A. Ménard & fils ou ceux de Béton mobile St-Alphonse.

Mais où est passé cette attitude d'entraide inter-municipale? Pourquoi abaisser les coûts des loisirs - un service payé par l'utilisateur - pour aller rechercher l'argent par des moyens détournés et dénués de sens?

«M. Goulet n'a pas voulu discuter plus avant de la proposition à l'étude.» Dans ces situations, M. Goulet n'a pas le verbe aussi facile, la transparence n'est plus vraiment au rendez-vous.

Et pour cause, ce dossier n'est pas un «projet visionnaire pour la communauté», il pourrait plutôt être perçu comme un règlement de compte personnel, tout comme l'aéroport de Bromont ou la piste cyclable de la rue de l'Estrie: Vous osez tenir tête à Richard Goulet, vous subirez sa terrible colère. C'est comme ça lorsqu'on croit que la société est composée de «bons» et de «méchants», sans aucune zone de gris. Mais Richard ne gagne pas souvent et les perdants ce sont tous les citoyens de Granby et même ceux de la région.

Certains pourraient dire que Richard Goulet est le grain de sable dans le développement régional.


mardi 19 avril 2011

Le bonheur moyen

Vous rappelez-vous lorsque la ville de Granby avait été promue «la ville du bonheur» en 2005? Le maire Guy Racine avait à l'époque sauté sur l'occasion pour faire la promotion de notre ville. Ce genre de campagne de marketing n'est pas vraiment ma tasse de thé, mais je crois toujours que la population a été dure envers lui. Pourquoi a-t-il été aussi ridiculisé pour avoir dit que Granby est la «ville du bonheur» (établi par une étude indépendante) alors que Richard Goulet auto-proclame Granby comme étant une «ville rayonnante»? Pour promovoir leur image respective, Racine a dépensé environ 25 000 $ et Goulet environ 600 000 $. C'est à n'y rien comprendre.

Cette brève introduction sert à présenter les derniers résultats de l'IRB. De cette première place que nous détenions en 2005, nous étions rendu en 5e place en 2009 et 2010 pour finalement prendre fièrement la 13e place cette année.

La joie d'être dans la moyenne

Pourquoi doit-on être fier? C'est que nous avons atteint un objectif longtemps prisé par notre maire: Nous avons atteint exactement le pointage moyen québécois, soit un IRB de 76.10.

Nous sommes dans la moyenne!

Ceci représente bien la tendance de la ville de Granby ces dernières années: Amener la ville de Granby dans la moyenne québécoise, quitte à nous rabaisser. On le fait avec le taux de taxation, le taux d'endettement et le salaire des élus, alors pourquoi pas avec le bonheur des citoyens?

Certains d'entre nous ne sont pas capables de prendre la pression d'être au sommet, ils préfèrent être comme les autres. C'est la différence entre les leaders et les moutons.

mercredi 13 avril 2011

Café-rencontre

Il y aura un café-rencontre ce samedi. Mme Jenneau m'a confirmé − avec enthousiasme − que tous les citoyens de la Ville de Granby y sont invités. Pour plus d'information, vous trouverez le numéro de téléphone pour contacter Mme Jenneau ici.

Voici l'invitation selon le «Granby vous informe»:

CAFÉ-RENCONTRE

Les membres du conseil de quartier n° 2 avec leur représentante municipale, Mme Éliette Jenneau, invitent les citoyens du quartier à leur 5e café-rencontre annuel.

Le responsable de la qualité de l'eau à la Ville de Granby, M. Claude Ouimette, parlera de l'état de notre eau et des actions à poser pour préserver sa bonne qualité.

L'invité principal, le journaliste Michel Laliberté de La Voix de l'Est, abordera le thème de la démocratie locale. Pourquoi les citoyens participent-ils peu à la vie municipale? Le fonctionnement actuel de notre conseil municipal favorise-t-il l'implication citoyenne? Comment les journalistes peuvent-ils encourager leur participation?

INVITATION À TOUS

Invités: Claude Ouimette, de la Ville de Granby, et Michel Laliberté, de La Voix de l'Est

Club de l'âge d'or

95, boul. Leclerc Est

Le samedi 16 avril de 9h30 à 12h

lundi 11 avril 2011

Un bar de danseuses aux frais des contribuables

Une petite chose anodine s'est passée à la dernière séance du conseil. Le propriétaire du 800 Principale (le bar Le Central) a fait une demande de changement de zonage pour pouvoir présenter des spectacles avec nudité. Cette demande était motivée par l'intérêt des promoteurs du défunt bar Le Studio − exproprié par la Ville il y a 2 ou 3 ans − d'y déménager leur commerce.

Cette demande a été évidemment rejetée à l'unanimité par le CCU et le conseil. Pourquoi donc faire une demande qu'on sait sciemment va être refusée?

Il ne faut pas oublier que le dossier de cette expropriation n'est pas fermé. La Ville a déjà dépensé 1 M $ pour acquérir et démolir les immeubles et pour dédommager les propriétaires et locataires ... sauf les propriétaires du bar Le Studio. Le montant du dédommagement est toujours débattu au niveau juridique et on parle en millions de dollars.

En cour, lorsqu'on veut prouver le dommage subit, on doit le démontrer. Pour ouvrir un tel bar à Granby, il n'y a que 3 zones identifiées sur le territoire. Ces zones ont été déterminées en 2003 sous l'administration du maire Racine. Suite à l'implantation d'un cinéma érotique au centre-ville, le conseil avait réagi en interdisant de tels commerces au centre-ville (et en définissant 3 nouveaux secteurs, puisqu'on ne peut interdire l'accès à un commerce sur un territoire, seulement gérer où il peut s'installer), donnant ainsi un droit acquis à ce cinéma et au bar Le Studio; Le jour que ces commerces fermeront leurs portes, ils ne pourront plus réouvrir au centre-ville. Ce fût le cas pour le cinéma. À Drummondville, on avait fait quelque chose de similaire (voir le reportage ici. Notez aussi dans cet article comment à Saint-Hyacinthe on gère le problème différemment et, contrairement à Granby, on «préfère peut-être mettre les efforts et les sous ailleurs»).

Contrairement à la mairesse de Drummondville, Richard Goulet n'était pas assez patient pour attendre la fermeture du bar et il décida de l'acheter pour le fermer lui-même. C'est «bordeline» légal, mais il y a hic: Il doit dédommager les commerçants. C'est comme ça lorsqu'on ne vit pas dans une dictature. La Ville peut dire «vous n'avez qu'à rouvrir le bar ailleurs», mais si cela entraîne des coûts supplémentaires ... c'est ça payer un dédommagement.

Or, il n'y a pas de local disponible pour un tel commerce dans les secteurs autorisés. Alors, si j'étais à leur place, j'en concluerais que la seule solution sera de rénover de façon majeure un bâtiment existant ou, pire encore, d'acheter un terrain et construire. Des dépenses que les promoteurs n'auraient jamais eu si l'expropriation n'avait pas eu lieu ... c'est ça payer un dédommagement.

Tout ça ne répond pas à la question: Pourquoi faire une demande changement de zonage pour le 800 Principale alors qu'on sait qu'elle sera refusée?

La réponse est simple: C'est pour démontrer au juge deux choses. 1° Quel est le genre de local nécessaire pour combler leurs besoins; 2° Pour démontrer leur bonne foi pour trouver un local à moindre coût (La Ville aurait pu accorder le changement de zonage et tout aurait été simplifié).

Mais, avec ce simple refus, la Ville vient de confirmer que les 3 secteurs sont des emplacements non négociables. À ce stade, le conseil n'avait pas le choix, mais il se place dans une délicate position.

Tout ça pour dire qu'il y a de fortes chances qu'on finisse par avoir à Granby un club de danseuses flambant neuf, payé à même les fonds des contribuables. Et puisque que ça fait déjà plus de 2 ans qu'ils n'ont pas de revenu, j'imagine que ça aussi fera partie du dédommagement.

dimanche 10 avril 2011

Avons-nous un conseil informé et qui s'exprime librement?

Des conseillers informés?

Hier, je parlais des coûts de l'aréna. Rappelons que nos conseillers ont approuvé un projet de 19 M $ qui finira par coûter 16,5 M $ et qu'un projet similaire pourrait valoir 9 M $. Rappelons aussi que le pont Mountain avait été évalué à 4,3 M $ lorsqu'il a été approuvé, alors que la plus basse soumission était de 6,7 M $. Dernièrement, les nouveaux terrains de baseball était évalués à 4 M $ et la plus basse soumission a été de 2,6 M $. Ce sont tous des écarts considérables, malgré que nous avons payés des rapports de professionnels pour ces estimations. Les conseillers devraient exiger des comptes sur l'exactitude de ces rapports, surtout que ce sont les seules informations qu'ils détiennent lorsque vient le temps de prendre une décision.

Il en va de même avec le besoin d'avoir une 4e glace à Granby. Après avoir réarrangé les chiffres 2 semaines avant le référendum pour l'aréna, Richard Goulet nous disait que 3 glaces étaient suffisantes. Aujourd'hui, nous avons la preuve que c'est faux. Toujours le même questionnement: Est-ce que les conseillers sont informés adéquatement pour prendre leurs décisions? Et surtout, cherchent-ils à être bien informés ou approuvent-ils aveuglément les rapports qui leurs sont présentés?

Le questionnement soulevé par l'aréna

Mais encore, dans l'article «Une 4e glace à Granby» on y apprenait ceci:

Mais selon Christian Laporte [le président d'Interplus], (...) «À une autre époque, quand le Canton avait des problèmes avec Granby pour les loisirs, on s'était assis avec le maire, Louis Choinière, pour en parler», rapporte-t-il.

Des propos anodins, mais qui soulèvent beaucoup de questions.

Premièrement, sur le conseil, le conseiller Denis Choinière est le fils du maire Louis Choinière. Il y a aussi Mme Brodeur-Comeau qui siègeait au conseil du Canton de Granby (Mme Jenneau y était aussi, mais elle a très peu participé aux discussions de l'aréna puisqu'elle a été élue en 2009). Et personne n'était au courant des projets de M. Laporte? Personne n'a pensé à discuter avec lui pour un partenariat? Mais il y avait aussi l'École Secondaire du Verbe Divin qui était intéressée par un aréna privé. Personnellement, un homme d'affaire local m'a fait part de son intérêt pour construire un aréna similaire à celui de St-Alphonse-de-Granby; il aimerait avoir un partenaire pour partager les coûts. Est-ce que nos conseillers sont vraiment au courant de ce qui se passe à Granby? Est-ce que ça les intéresse? Se préoccuppent-ils des coûts pour les contribuables? Outre M. Bonin qui nous a parlé d'un projet à 4 glaces (pourtant nouvellement élu) et qui, tout dernièrement, nous a fait part de ses inquiétudes à propos de la façon de donner les contrats aux firmes d'ingénierie, nos conseillers semblent ne pas se poser beaucoup de questions.

Deuxièmement, si M. Laporte a discuté avec le maire du Canton à l'époque, pourquoi n'a-t-il pas discuté avec le maire de Granby, alors qu'on connaissait tous les intentions d'agrandir l'aréna Léonard-Grondin? Peut-être y a-t-il eu discussion et que le maire n'a pas fait de suivi? M. Laporte est un homme d'affaire important de la communauté granbyenne mais on ne connait pas son opinion sur l'administration Goulet. Des propos qui s'appliquent d'ailleurs à tous les gens d'affaire de Granby qui ont des projets privés. Outre le fils du maire, il n'y a pas beaucoup de ces gens qui semblent vouloir s'associer avec la Ville pour leurs projets.

La dernière séance du conseil

Malheureusement, le spectacle qui nous a été offert à la dernière séance du conseil n'a rien pour nous rassurer. M. Bonin a fait deux courageuses sorties pour exprimer son opinion et défendre les intérêts de son quartier. Il y a eu celle à propos des contrats d'ingénierie, mais il a aussi dénoncé la lenteur du maire à présenter un projet pour le parc Pelletier, alors que le mauvais état du parc a été dénoncé par un citoyen à la période de questions. Selon La Voix de l'Est, voici la réaction du maire:

«Les autres conseillers municipaux attendent (que leurs projets soient mis de l'avant) et ne font pas de crise publique», a affirmé en entrevue le maire Richard Goulet en faisant allusion à la sortie de Pascal Bonin.

Si le maire veut garder le huis-clos des séances préparatoires pour encourager les conseillers «gênés» à s'exprimer et à prendre part aux discussions, disons que ce n'est pas ce genre de propos qui les encourageront à s'exprimer en public. Mais n'ayez crainte, M. Bonin en a vu d'autres et il est difficilement intimidable.

Le pire, ç'a été lorsque M. Pronovost en a rajouté plus tard lors de la séance. En présentant des projets comme le demi-marathon, M. Pronovost a dit, à deux reprises et en riant, un commentaire du genre: «Je suis gêné de dire que les projets que je présente sont étudié par le conseil alors qu'un autre conseiller se plaignait plutôt que les siens ne passaient pas.» Ce à quoi le maire a rajouté (toujours en riant): «Peut-être que c'est dans la façon de demander!»

Des propos qui ont été décriés par une citoyenne à la 2e période de question; Le maire ne trouvant rien d'autre à faire que de mépriser son opinion.

Rappelons que M. Pronovost ne faisait que présenter le demi-marathon de Granby qui est présenté depuis 4 ans par un OSBL - une simple formalité - et qu'il comparait ça avec le projet majeur de M. Bonin, soit la réfection du parc Pelletier: Deux projets aux antipodes en terme d'impact sur les finances et les responsabilités de la Ville.

Au lieu de s'excuser (ou même de réprimander le conseiller Pronovost), le maire a tenté de tourner ça en simple boutade. Mais ce genre de propos tend dangeureusement vers l'intimidation. Voyez ce que la commission des normes du travail considèrent comme des manifestations de harcèlement:

déconsidérer la personne : répandre des rumeurs, la ridiculiser, l'humilier, mettre en cause ses convictions ou sa vie privée, l'injurier ou la harceler sexuellement;

déstabiliser la personne : se moquer de ses convictions, de ses goûts et de ses choix politiques.

Entre faire une boutade et ridiculiser ou se moquer, la ligne est bien mince. Et même si M. Bonin est capable d'en prendre, je ne suis pas sûr que d'autres personnes siègeant sur le conseil, témoin de ces échanges, auraient le même courage d'affronter de tels propos.

samedi 9 avril 2011

Un aréna coûteux

Jeudi dernier, alors que notre aréna n'est même pas officiellement terminé, on apprenait qu'une deuxième entreprise privée − l'Interplus − est intéressée à investir dans un aréna (voir reportage ici).

Plus que jamais, mon blog Peinturé dans le coin est à propos.

Je reviendrai sur les prises de décisions douteuses de notre conseil dans un autre blog et je me contenterai de parler des coûts de l'aréna pour aujourd'hui.

Une glace à 5 M $

Le projet de l'Interplus semble très avancé et nous avons eu droit à quelques détails dans l'article de La Voix de l'Est:

«L'investissement a été chiffré à cinq millions de dollars»

«Les lieux comprendront une glace aux dimensions standards, six vestiaires, une aire de restauration et une mezzanine. Il n'y aura pas d'estrade à proprement parler.»

À part les estrades, ceci correspond à l'ajout de notre 3e glace à l'aréna Léonard-Grondin. Le montant de 5 M $ correspond aussi avec les chiffres avancés par l'Association québécoise des arénas et des installations récréatives et sportives, tel que je vous les présentais dans mon blog Gouverner c'est prévoir.

Toujours selon cette association, une remise à neuf d'un aréna vaut 2 M $ (comprenant la construction du système de réfrigération, de la dalle de béton et des bandes). Un montant qui semble suffisant puisque le projet de rénovation de l'aréna de Waterloo devrait coûter seulement 1,2 M $ (comprenant la mise à niveau du système de réfrigération, la restauration du système d'éclairage intérieur, le resurfaçage, l'éclairage et le drainage du stationnement, le remplacement des bandes et des baies vitrées - qui seront rehaussées -, ainsi que l'achat d'une nouvelle resurfaceuse).

Ce qui signifie que pour l'aréna Léonard-Grondin − une nouvelle glace plus deux remises à neuf − 9 M $ semble être un montant raisonnable. Notez que par mesure de précaution, je vais prendre pour acquis que ces coûts n'incluent pas les taxes.

Au dernier décompte, notre aréna nous coûtera 14 562 771 $, soit un ajout de 951 534 $ au contrat initial de 13 611 237 $ (montant dont les taxes ne sont pas comprises, j'en suis certain puisque dans mon blog Une autre vision confirmée, je parlais d'un montant de 15,4 M $ pour le plus bas soumissionaire).

On parle d'une différence de 5,5 M $, soit 60% de plus que ce que ça devrait coûter. Nous ne somme plus dans le petit change, on parle de pouvoir se payer une autre glace au complet. Dois-je vous rappeler que ce montant a été emprunté? On parle d'un montant de 8 M $ si on considère les intérêts d'un emprunt de 15 ans à 5%. Plus TPS, plus TVQ, on se rend à 9 M $. Ça monte tellement vite, ça n'a pas de sens.

Lorsqu'on parle de voter NON à un référendum, c'est de ça dont il est question. Et si vous êtes parmis ceux qui croient qu'on ne pouvait refuser ce projet car il fallait profiter des subventions, vous penserez à deux choses:

1° Le privé est prêt à investir dans les arénas et nous aurions pu utiliser ces subventions pour nos routes ou autre chose;

2° Lorsque vous effectuerez votre prochain achat et que vous devrez payer 1% de plus que l'année dernière pour la TVQ, ayez une pensée pour la subvention qui a servi à payer le 9 M $ superflu pour votre aréna.


vendredi 8 avril 2011

Les corneilles du centre-ville

photo archives La Voix de l'Est

Suite à la séance publique de ce lundi, j'aurais pu écrire plusieurs commentaires, mais je m'étais retenu de le faire, question de ne pas trop s'attarder sur les détails. Mais depuis le début de la semaine, les détails commencent à s'additionner et à former de grands questionnements.

Mais je commencerais avec la problématique de la couverture journalistique locale; particulièrement nos amis de La Voix de l'Est.

La une d'aujourd'hui ce sont les corneilles qui se sont installé au centre-ville. Les corneilles y étaient déjà l'an dernier. Il y aurait même moins de corneilles à Granby comparé aux années passées. Même la photo provient de leurs archives tellement ce n'est pas de la nouvelle. En page 2, on a un article sur un système pour diffuser les cérémonies funéraires sur le web; une initiative locale. Le hic: C'est un service offert depuis 2 ou 3 ans. Bonjour la manchette! Le commerçant doit être content d'avoir une si belle publicité gratuite. Tout au plus, ces deux sujets sont des faits divers à reléguer dans la deuxième moitié du journal. Vous ai-je dis que nous sommes en pleine campagne électorale fédérale?

Ce n'est pas très fameux du côté du blogueur Michel Laliberté, un homme dont j'aime lire les opinions bien tranchées. Depuis le début de la campagne il nous parle de sujets insignifiants tel les braguettes ouvertes, l'analyse des couvetures de magazine ou la sémantique féminine. Il a tout de même fait un effort pour écrire un blog de 50 mots (!?!) sur le premier ministre. Même avec une campagne plate, le journal l'Express fait beacoup plus d'effort avec les blogs de Ugo Giguère ou Jean-Phillipe Pineault.

Je ne suis pas du genre à minoucher les gens pour les amener à faire ce que je veux, mais plutôt à donner des coups de pied au derrière pour les réveiller de sorte qu'ils se prennent en main. Je ne sais pas si c'est la bonne méthode, mais on ne se refait pas. Avec La Voix de l'Est, on sent qu'il y a un laisser-aller. Et à mon avis, c'est probablement plus au niveau de la direction que des journalistes comme tel. Lorsqu'on n'exige pas d'effort de la part de ses employés, le moral n'y est plus.

Tout ça pour vous introduire au sujet du jour. Comme je le disais j'ai plein de chose à dire et je vais devoir faire plusieurs blogs pour exprimer tous les sujets. Je commencerais ici avec la publication d'un lettre que j'avais écrite pour la page d'opinion de La Voix de l'Est. Cette lettre réagissait aux propos de Valère Audy de samedi dernier concernant son opinion sur l'aide fédérale pour le système hydro-électrique de Terre-Neuve. La Voix de l'Est est généralement très susceptible lorsque j'attaque leur façon de traiter les sujets et ces lettres ne sont pas publiées (mais pour mes autres opinions, je n'ai pas de problème). Et pourtant j'avais fait attention pour rester le plus poli possible, car je trouvais le sujet important et très peu couvert par les médias. De plus, je sais qu'il y a beaucoup de gens qui n'ont pas l'Internet et qui aime me lire dans le journal. Enfin, voici la lettre:

Deux poids, deux mesures?

«Les Québécois n’ont sans doute dans l’ensemble aucune opposition à ce que Terre-Neuve développe son potentiel hydro-électrique, mais pourvu que cette province le fasse à ses frais, non à partir de prêts garantis par l’ensemble des Canadiens, dont les Québécois qui n’ont de leur côté rien demandé et obtenu à cette fin. C’est une question de principe, de respect des compétences.»

Comment est-ce qu’un éditorialiste comme Valère Audy peut tenir de tels propos et pourtant passer sous silence le prêt que la ville de Granby fait pour une entreprise privée, soit le Développement des Terres Miner inc.? Une entreprise qui a été créée spécifiquement pour l’achat des terres Miner et qui ne possède aucun autre actif. C’est aberrant.

C’est normal que le fédéral investisse dans le provincial, tout comme il est normal que le provincial investisse dans le municipal. Par contre, il n’est pas normal que le municipal investisse dans le privé. Même si certains croient que le partage n’est pas équitable, toutes les provinces reçoivent de l’argent du fédéral d’une façon ou d’une autre. La ville de Granby, elle, ne finance qu’une seule compagnie privée sur son territoire. Et pourtant, il y a plusieurs concurrents directs dans ce domaine qui est très lucratif et qui n’a nul besoin d’incitatif à Granby. Pire encore, chacune de ces compagnies doit obtenir l’accord de la Ville pour faire leurs développements : Un conflit d’intérêt flagrant pour la Ville lorsque celle-ci a investi dans l’une d’entre elles.

Une telle situation est tellement anormale, qu’il y a une loi pour l’interdire (Loi sur l'interdiction de subventions municipales) :

1. Nonobstant toute disposition contraire ou incompatible dans une loi générale ou spéciale, aucune municipalité ne peut, ni directement, ni indirectement, venir en aide à un établissement industriel ou commercial, autrement que de la façon prévue à la Loi sur les immeubles industriels municipaux (chapitre I-0.1), et notamment, sans restreindre en rien la généralité des termes précédents, elle ne peut venir en aide en aucune des manières suivantes, savoir:

1° en prenant et souscrivant des actions d'une société par actions formée pour cet objet;

2° en donnant ou prêtant de l'argent ou autre valeur ou en donnant la jouissance ou la propriété d'un immeuble;

3° en garantissant, par endossement ou autrement, une somme d'argent empruntée;

4° en accordant une exemption de taxes à un établissement industriel ou commercial.

Cette loi existait déjà en 1964, ce n’est pas nouveau. Ici, on ne parle pas seulement de moralité, de principe ou d’éthique, mais bien d’illégalité. Et ce sont des citoyens qui doivent dénoncer et en supporter les frais? Mais qu’est-ce qui se passe à Granby pour que la communauté soit aussi amorphe devant des choses aussi insensées? Y a-t-il deux poids, deux mesures lorsqu’il est question de l’administration Goulet?

Denny O’Breham

Granby

Édition: 4 heures après la publication de ce blog, Michel Laliberté publie sur le sien un «vrai» article, comme il est capable d'en faire. Son sujet: Le système hydro-électrique de Terre-neuve! Un sujet qui date de plus d'une semaine et auquel je fais référence dans ma lettre. Le lendemain de la publication de ce blog, La Voix de l'Est publie ma lettre.

Coïncidence? Je choisis de croire qu'on a toujours un peu d'influence. Il suffit de s'exprimer.

samedi 2 avril 2011

«Un outil incroyable»

Voilà le titre de l'article de la une de La Voix de l'Est d'aujourd'hui. Il y est question de l'aéroport régional dont Granby est co-propriétaire avec Bromont et Cowansville.

Personnellement, j'adore les machines. Alors il n'est pas difficile de me vendre l'idée de l'importance et du potentiel d'un aéroport régional. Il est rafraîchissant de voir des gens comme le DG de l'aéroport, Robert Blais, faire preuve de véritable vision.

Il est à espérer que notre conseil − et particulièrement notre maire − saura saisir l'opportunité de participer activement et avec enthousiasme à ce projet qu'est la valorisation de notre aéroport.

Lisez ou relisez mes blogs précédents à propos de l'attitude du conseil de Granby envers l'aéroport ces dernières années:

Y a-t-il un pilote dans l'avion?

Des archives concernant l’aéroport

Lorsqu'on met ces 2 blogs en perspective avec l'article d'aujourd'hui, on voit clairement ce que veut dire «avoir de la vision» ... et ceux qui n'en ont pas.

***

Granby, ville-centre dynamique?

Toujours en lien avec cet article, on y fait référence à la ville de Bromont qui travaille pour accueillir les Jeux équestres mondiaux en 2018. Un évènement qui devrait être 2 fois plus gros que celui des Jeux olympiques de 1976 selon Roger Deslauriers, DG de la Fédération équestre du Canada.

La raison pour laquelle je veux parler de cet évènement, c'est pour démontrer ce que c'est une ville dynamique. J'en ai déjà parlé (ici), mais j'imagine que c'est à force de taper sur le clou qu'il va finir par rentrer!

Plusieurs voient du dynamisme à Granby parce qu'ils voient un aréna ou des terrains de soccer y être construits. Richard Goulet aime bien présenter ces projets comme étant une «valeur ajoutée» pour Granby. Or, il a tort. Ces projets ne sont pas des valeurs ajoutées puisque l'argent vient de l'ensemble des contribuables et ces immeubles appartiennent à l'ensemble des contribuables. Bref, c'est pratiquement changer quatre trente sous pour une piastre (ça génère un peu d'activité de loisirs, mais c'est très peu pour l'argent investi). Si au moins on aurait un coût d'acquisition avantageux, on pourrait parler d'enrichissement; Mais non, on choisit l'endettement et on paye le gros prix sans poser de question.

Le dynamisme, c'est lorsque les gens (particulièrement ceux de l'extérieur) veulent investir de l'argent frais dans notre communauté. Des immeubles, mais aussi des évènements. Et Bromont fait un travail exceptionnel en ce moment dans ce domaine. Il y a cette compétition équestre, mais on peut aussi penser à l'investissement de 200 millions $ pour un centre de recherche dans leur parc industriel, fait conjointement par le privé, l'université de Sherbrooke et le gouvernement du Québec.

Des projets tellement gros, que même Granby profitera des retombées. On en vient à se demander: Est-ce que la ville-centre de la région c'est Granby ou Bromont?