jeudi 7 octobre 2010

Le dynamisme d'une ville

Beaucoup de gens trouve que Richard Goulet a instauré un dynamisme à la ville de Granby, alors que  j'ai toujours prétendu le contraire.  Ces personnes voient du dynamisme parce qu'ils le voient faire de grands projets comme le pont Mountain ou l'aréna.  Si ça bouge c'est donc du dynamisme.

Mais ils ont tort.  Pour être dynamique, il n'y a pas que ce que l'on fait qui compte, il y a la manière pour atteindre nos objectifs qui est tout aussi importante. Je dirais même que c'est plus important et de beaucoup.

N'importe qui peut être élu maire, augmenter les taxes et les emprunts pour construire des infrastructures ou donner des services.  Ça ne requiert aucun talent particulier, surtout si on a une équipe de fonctionnaires compétents pour effectuer ou superviser le travail.  La raison pour laquelle cette méthode n'est pas dynamique est que, au mieux, on obtient ce pourquoi on a payé, et au pire, on reporte les problèmes de financement à plus tard (grâce aux emprunts).

Alors, qu'est-ce qu'un maire devrait faire pour créer ce dynamisme?  C'est une question qui est très difficile à répondre avec des mots  parce qu'il n'existe pas de recette magique et ça ne s'apprend pas dans un cours à l'école; c'est une attitude, un état d'esprit.  Mais si j'aurais à le définir ce serait ainsi:

«Une société est dynamique lorsque les gens qui la compose y contribue volontairement.» 

Par conséquent, réaliser des projets à l'aide de taxes ou d'emprunts (qui sont les taxes du futur) ne constitue pas une contribution volontaire de chacun des donateurs et c'est pourquoi les élus qui en abusent ne sont pas des dirigeants dynamiques.  Pour réussir à convaincre les gens de participer volontairement, ça prend une vision (une vraie) et on se doit d'être capable de  la faire apparaître dans l'imaginaire des gens.

La meilleure façon de l'expliquer, c'est par la présentation d'exemples.  Et aujourd'hui, il y en a deux présentés dans La Voix de l'Est que j'aimerais partager avec vous.

La mairesse de Bromont en Suisse

Pauline Quinlan s'envolera pour la Suisse pour participer à l'assemblée générale de l'Association internationale des maires francophones.  Les dépenses sont assumées par la Fédération canadienne des municipalités, l'organisme qui la déléguée pour cette assemblée.

Déjà que la mairesse d'une petite municipalité de 6 000 habitants soit choisie pour représenter le Canada au niveau international et ce, sans qu'il en coûte un sous à ses contribuables est un exploit digne de mention.  Mais il y a plus.

Le thème de cette assemblée sera Villes et universités au service du développement local.  Une municipalité de 6000 habitants qui va parler d'université, c'est tout un tour de force.  Pourtant dans la région, c'est Richard Goulet, maire de la plus grande ville entre Montréal et Sherbrooke, qui nous parlait d'implanter une université à Granby.  Un projet dont il ne parle plus puisqu'il n'avait aucune vision sérieuse à ce propos.  Mais pendant ce temps, à Bromont, on ne tergiverse pas, on ne fait pas des promesses en l'air; on agit.  Résultat: le premier ministre du Québec a, en personne, annoncer un investissement de 200 millions $ dans la recherche universitaire à Bromont et aujourd'hui c'est la mairesse de cette municipalité qui nous représente à l'international.

Est-ce qu'on peut en vouloir à Richard Goulet de ne pas être du calibre de Mme Quinlan?  Non.  Il n'est pas nécessaire de faire des choses exceptionnelles pour bien gérer.  Mais lorsqu'on a des personnes exceptionnelles qui nous entourent, la moindre des choses c'est de savoir reconnaître le talent et de s'allier à eux.  Or, Richard Goulet et Pauline Quinlan ne peuvent pas se sentir.  Mme Quinlan a peut-être ses torts dans tout ça, mais c'est Granby qui en paye le prix, notamment avec le départ de Bromont vers Brome-Mississiquoi, et c'est pourquoi c'est Richard Goulet qui doit mettre de l'eau dans son vin afin que l'on ai de bonnes relations avec notre voisine.

Aréna de Stanstead

Le fameux aréna Pat Burns, l'aréna de Standstead.  On ne parle que de ça.  Mais qu'est-ce que cet aréna a de si différent? Un aréna de 9 M $.  Puis après? On évalue à 19 M $ celui présentement en construction à Granby.   On nous dit qu'on réalise un tour de force dans les délais de construction.  Et pourtant, Granby ne fait pas la manchette provinciale ou même régionale pour tout ça.  Quelle est la différence?

La différence, c'est que pour l'aréna de Stanstead, toute la municipalité y participe et ce, volontairement.  Il y a présentement une campagne de financement pour cet aréna qui a recueilli 2 M $.  Leur objectif est d'amasser 3,5 M $, soit 39% des coûts.  C'est ça un véritable PPP.  Lorsqu'une communauté montre autant de détermination, on ne peut rien leur refuser.

Par opposition, à Granby, on n'a même pas présenté le projet à la population.  Le seul argument pour le construire était qu'on ne pouvait pas passer à côté d'une subvention.  À une réunion du conseil, j'avais discuté avec un de ceux qui supportait le conseil à investir dans l'aréna.  Il était préparé, avec des exemples d'arénas récemment construits ainsi que leur coût, tout ça afin de justifier le coût de notre aréna.  Un de ses exemples était l'aréna de Rivière-du-Loup (de mémoire, au coût de 15 M $).  Je lui ai fait remarquer que pour cet aréna, il y avait eu une campagne de financement où il y avait eu 1  ou  2 M $ d'amassés parmi la population.  Faisant référence à l'aréna de Granby, il me répondit: « 1 M $ sur 19 M $, c'est rien!»

Et c'est là tout le problème à Granby.  C'est ce qui défini le manque de dynamisme de la Ville.  Pas celui des citoyens qui y habitent, mais celui de la communauté.  C'est la raison pour laquelle Granby ne sera jamais citée en exemple en continuant sur la voie sur laquelle elle s'est lancée.  C'est la raison pour laquelle Granby ne fait la nouvelle que lorsqu'il y a de la controverse.

C'est la raison pour laquelle Richard Goulet est maire de Granby.

2 commentaires:

  1. Je suis en accord avec la plupart des idées que vous énoncez. Cependant je reviens à cette vieille maxime qui dit: on a les dirigeants que l'on mérite. La masse citoyenne ne se sent pas concernée par la politique municipale et a pris l'habitude de "s'en laver les mains" en laissant cela aux élus. Avec une telle attitude, l'arrivée de l'administration "abracadabrante" de Richard Goulet était prévisible. Le bilan financier de la ville, autrefois sain et florissant à cause d'une équipe compétente, se détériore maintenant à vue d'oeil. Les citoyens commencent juste à comprendre que la facture qu'ils auront a payer sera de plus en plus salée et que cela ne semble pas vouloir s'arrêter... Ce qui est le plus attristant, c'est que lorsque les Granbiens se décideront de réagir, le mal sera fait et les conséquences handicaperont les générations à venir pendant que Richard Goulet, en florissant retraité municipal, continuera de penser qu'il est un "grand visionnaire".

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  2. Pour faire suite au dernier commentaire ( D'anonyme) je suis forcé de constater que vous avez malheureusement raison dans vos observations.

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