mercredi 20 octobre 2010

Les terres Miner

A-t-on fait une bonne affaire?

Voyons d'abord ce qu'on a vendu.  Il y a les terres Miner, évidemment, mais il y a aussi le plan de développement.  Car le plan présenté par les nouveaux propriétaires a été conçu par la Ville sur une période de 2 ans.  Je ne suis pas expert en la matière, mais ça doit bien valoir 1 M $ un tel travail.  Sachant que le plan est «pré-approuvé» par le conseil, c'est un plan qui vaut très cher pour un promoteur.

Ainsi, les coûts directs pour la Ville sont le prix d'achat des terres, 10 M $ (intérêts sur 10 ans inclus) plus les plans d'aménagement, ce qui nous donne un total de 11 M $.

Les nouveaux propriétaires nous donnerons au total 13 M $ (intérêts sur 15 ans inclus).  Alors le maire a raison lorsqu'il nous dit:

«Et ce qu'il faut surtout retenir, c'est qu'on conserve 325 acres de terre et qu'une fois toutes les dépenses additionnées, en plus du capital et des intérêts payés, on va faire un profit net de 2 M $.»

Voilà pour les belles choses.

L'argent n'est pas dans nos poches

Tout ceci n'est qu'une promesse d'achat.  Nous pourrons parler de profit que lorsque nous aurons obtenu au moins 8 paiements sur les quinze que les nouveaux propriétaires auront à effectuer, soit encore 8 ans.  À ce moment, le coût d'achat des terres Miner (excluant le boisé et le golf) aura été remboursé et nous pourrons dire que nous n'aurons rien perdu.  Après on pourra commencer à parler de profit.

Qu'est-ce qui peut se passer en 8 ans?  Bien des choses.  Si le marché immobilier tombe, les promoteurs cesseront leurs paiements et nous reprendrons les terrains restants - qui n'auront plus de valeur, puisque le marché immobilier sera à la baisse.  Si les promoteurs rencontrent des problèmes avec le terrain lors de la construction (vice caché), ce sera la Ville qui en assumera les coûts puisque, on s'en rappelle, elle a acheté les terres Miner sans garantie légale.

Bref, c'est la Ville qui assume tous les risques en attendant que l'argent rentre.

Le coût réel des terres Miner

Si on aurait exproprier exclusivement le boisé Miner, quels sont les coûts que nous aurions évités?  Les coûts d'aménagement du boisé seraient toujours là, évidemment.  En ce qui concerne la ferme Héritage Miner, même si le terrain avait été acquis par des intérêts privés, le projet aurait pu se réaliser et la ville aurait pu le subventionner.  Mais une dépense qui aurait été évitée est le golf Miner.  À propos de la revitalisation du golf, notre maire a dit:

«Il est clair que la facture totale du projet initial, estimée à 700 000 $ il y a deux ans, a aujourd'hui grimpé. D'autant plus si c'est la Ville qui fait réaliser les travaux»

Si le golf aurait été vendu à des intérêts privés, nous n'aurions jamais payé ces dépenses.  Notons que le conseil n'a aucun projet sérieux pour rentabiliser ou rendre plus accessible ce golf.

La machine à sous qui rapporte

 Pour savoir si on s'enrichit, il est bon de regarder l'ensemble des décisions prises.  Les paiements annuels que feront les promoteurs représentent environ 25 $ par année sur votre compte de taxes et ce, pour les 15 prochaines années.  Depuis que Richard Goulet est à la mairie le compte de taxes moyen a augmenté de 500 $ par année.  Ça relativise beaucoup.  Les millions perdus dans le pont Mountain, les terrains au centre-ville ou dans l'augmentation de 27% des coûts pour la reconstruction de nos rues sont aussi des conséquences des décisions de notre conseil.

Mais le gambler est toujours content lorsque la machine à sous lui crache quelques dollars.

Conflit d'intérêt

Même si on avait offert 100 M $ pour les terres Miner, ça ne changerait rien au fond du problème:  La Ville ne doit pas faire de commerce, ce n'est pas son rôle.

Faire de tels «investissements» avec l'argent des contribuables est inadmissible. Le fait que la Ville prévoyait vendre les terrains deux fois moins cher que l'offre d'achat acceptée démontre bien l'impossibilité de prévoir les résultats dans de tels cas.  Il y avait autant de chance que l'offre fût été deux fois moindre.  La récession aurait pu être beaucoup plus catastrophique pour nous.

L'autre problème est que la Ville se place en conflit d'intérêt; particulièrement dans le cas qui nous concerne puisque la transaction ne sera pas complétée avant 15 ans et que la Ville s'est engagée avec un seul groupe de promoteurs.

Avec le plan initial de Richard Goulet, la Ville était sensée aller en appel d'offres chaque année pendant les 20 prochaines années, laissant la chance à tous de profiter du développement.  Le conseil vient tout juste d'aller à l'encontre de cette philosophie en promettant la vente des terrains pour les 15 prochaines années à un seul groupe de prometteurs.

Sachant que le paiement des prometteurs dépendra de leur succès dans leur développement, est-ce que le conseil sera moins objectif lorsqu'il examinera leur dossier?  (avant de répondre à la question, songez au fait que dans les 15 prochaines années Granby verra 4 conseils différents qui nous sont encore inconnus à ce jour)

Est-ce que les autres promoteurs pourraient accuser la Ville d'être en conflit d'intérêt et l'amener en cour?  On a qu'à regarder les évènements actuels (golf Miner et développement Quévillon) pour comprendre que c'est possible.   Même si cela se fait à tort, la Ville devra tout de même se défendre et ce sera des frais supplémentaires à soustraire aux profits qu'on nous fait miroiter.

Malheureusement, les terres Miner, ce n'est pas terminé.

4 commentaires:

  1. La Voix de l’Est du 22 octobre :

    « Ca fait partie des prérogatives de la Ville. Et elle a le droit de vendre à qui elle veut. »

    - Richard Goulet; promoteur/maire

    Traduction :

    « Ca fait partie de mes prérogatives. Et j’ai le droit de vendre à qui je veux. »

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  2. Êtes-vous étonnés? certainement pas. Mais choqués... sans doute! Personnellement, je n'arrive pas à comprendre et suis toujours intrigué de constater que Goulet réussit si facilement à manipuler, depuis le début, tous les fonctionnaires expérimentés et les compétents employés de la Ville de Granby. Même les nombreux experts, supposément très aguerris dans les divers rouages de la Ville, mangent dans sa main. J'en suis même rendu à en rire (plutôt que d'en pleurer") et à prendre plaisir de voir jusqu'ou ce "sacré marionnettiste de Goulet" ira dans l'incohérence, la partialité, la duplicité, la manipulation et l'illogisme avant que tout ce beau monde se réveille. Pour moi, c'est une super télé-série à ne pas manquer.

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  3. Correction ~

    Richard Goulet: spéculateur / myope

    Maire?

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  4. Que l'argents juste largent.. personne mange dans la main du maire,,, mais mange avec largent qui gagne .. je suis fonctionaire donc bien payer et cest tout se qui compte.. ma payer jeudi GO je suis payer pour faire un travail cest tous.. le reste ils sent fou !!!

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