mardi 6 avril 2010

Taux de taxes à 72¢

En 2009, nous avons eu des revenus non prévus de 3,3 M $ et nos fonctionnaires ont fait des économies non prévues de 1 M $.  Ceci signifie que si le comptable de la Ville aurait prévu ces montants, le budget 2009 aurait été revu à la baisse, soit de 4,3 M $.

Qu'est-ce que signifie 4,3 M $ de moins sur le taux de taxes?  Environ 8¢ à 9¢.  Si le taux de taxes de 2009 aurait été de 72¢, nous aurions pu effectuer exactement les mêmes dépenses et nous aurions quand même eu un léger surplus.

L'ironie dans tout ça?  Suite à l'annonce de ce surplus, Richard Goulet nous a redit pour la inième fois qu'il était impossible de gérer la Ville de Granby en bas de 80¢.  Mais c'est exactement ce qu'il a fait en 2009!

Une autre source de revenus non prévus est l'augmentation des permis de construction et des droits de mutations.  Naturellement, notre maire se sert de ces chiffres pour démontrer que ce sont ses "investissements" qui commencent à porter fruits.  Ce qu'il a oublié de mentionner, c'est que c'est le cas pour toutes les municipalités de la région qui ne font rien de spécial.  Mieux encore, contrairement à nous, la plupart diminuent leur taux de taxes à mesure que leur évaluation grimpe.

Parc sacrifié

Dans le 3,3 M $ des revenus non prévus, environ 25% de ce montant, soit 800 000 $, provient de la vente du parc Richelieu au profit des Aliments Ultima.  On a dézoné un parc pour le transformer en zone industriel et ce, en plein centre-ville, et on considère ça comme un bon coup!

Mieux encore.  C'est avec "émotivité", la gorge serrée, que Pascal Bonin a fermé ce dossier à l'assemblée de ce soir, en nous disant à quel point le superbe mur anti-son qu'on construit face à sa résidence était un leg pour les générations futures!  Pas de farce, j'invente rien!

Ça fait des années que les gens de ce quartier se plaignent de la présence de cette usine et du bruit des camions.  Celui qui les représentent, malgré une augmentation de la circulation lourde, nous dit que tout le monde est content ou, du moins, devrait l'être.  J'ai des sérieux doutes là-dessus.

Investissement au centre-ville

Nous avons peut-être détruit un parc au centre-ville, mais lors du dépôt du rapport financier, M. Renaud nous a rappelé un autre bel investissement au centre-ville:  L'acquisition du terrain du bar de danseuses pour 1,1 M $.  C'est le terme qu'il a employé: "Investissement".

Il a oublié de mentionner que cet investissement n'est pas terminé.  En effet, nous sommes en ce moment au beau milieu de démarches judiciaires, puisque les anciens propriétaires de ce bar réclament une compensation de 1 M $ pour l'expropriation qu'ils ont subient.

Ce qui est amusant, c'est que le jour que nous vendront ce terrain pour 200 000 $ ou 300 000 $ (sa valeur réelle), ce sera un revenu non prévu et ceci contribuera à faire un surplus dans nos états financiers!  Et on se pètera les bretelles une fois de plus.

5 commentaires:

  1. En effet, M. Bonin m'a donné l'impression qu'il venait de "coucher avec le maire". Quelle tristesse ce conseil manipulé par "un petit narcissique qui s'ignore". Nous constaterons les dégâts dans 3 ans.

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  2. A ne pas oublier que c'est le même Pascal Bonin responsable du comité des finances qui avait proposé que le taux soit réduit dès cet année à 75 cents du 100 dollars d'évaluation et que le Maire l'avait retourné comme une crêpe alors que le bilan lui a donné raison. Non je ne pense pas qu'il couche avec le Maire comme tous les autres élu (e) s. On verra bien avec le temps et je suis certain que la Ville va se porter mieux de sa présence au conseil en tous cas certainement mieux qu'avec Richard Premier.

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  3. Une question-piège pour vous M. O'Breham: Puisqu'il y a un surplus de plus d'un million découlant de l'exercice financier 2009 de la ville, pourquoi a-t-on effectuer ce troisième emprunt de quelques centaines de milliers de dollars (services rue Quévillon)? Je m'inquiète grandement d'une administration municipale qui sautille du rouge au vert aussi rapidement et aussi souvent. Quel est leur niveau de compétence administrative? Savent-ils compter? J'aimerais avoir l'opportunité de consulter leur C.V. à ce sujet.

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  4. Le problème actuel de la gestion de la Ville de Granby n'en est pas un de compétence, mais un de vision.

    La théorie derrière le besoin d'emprunter des membres du conseil actuel n'est pas qu'ils ont besoin d'argent, c'est parce qu'ils veulent étaler les coûts sur plusieurs années pour être plus "équitable" envers tous les utilisateurs des services.

    Le problème, c'est que dans les prochaines années, il y aura toujours des travaux à faire, ni plus, ni moins. Si les futurs gestionnaires veulent payer ces travaux comptants, ils devront le faire en plus de ceux faits aujourd'hui (+ les intérêts). Malheureusement, il faut du courage politique pour poser un tel geste, sinon on fait comme tout le monde et on paye les travaux du passé et on emprunte pour les travaux présents. Résultat: On paye toujours des intérêts en plus des travaux.

    En ce moment, le conseil se targue de réussir à faire tous leurs travaux en maintenant un taux de taxes à 80¢. Mais il n'y a aucun mystère, aucune magie là-dedans: On augmente la dette à chaque année. Le véritable coût, nous l'obtiendrons lorsque la dette cessera d'augmenter par rapport à l'année précédente. C'est à ce moment qu'on ne pourra plus acheter plus que ce qu'on obtient en revenu. Et tant et aussi longtemps que personne ne remboursera cette dette, nous payerons 5% (ou le taux d'intérêt en vigueur) de cette dette en intérêts chaque année, sans rien obtenir en retour.

    C'est exactement ce que j'explique dans la section "Comprendre les dettes" dans la colonne de droite de ce blog. Relisez-le pour vous rafraîchir la mémoire.

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  5. Pour ceux à qui la lecture de la section "Comprendre les dettes" les découragerait, voici la conclusion de cette série (écrit il y a déjà un an):


    Si, par rapport à l'année précédente, votre dette …

    Augmente: Vous créer une richesse artificielle qui n'est qu'illusoire. Cette période est toujours agréable puisque vous obtenez quelque chose sans recevoir la facture. (Voir "Dette 103")
     
    Ce privilège de recevoir avant de payer vient avec une facture qui est environ 45% plus cher que la valeur de ce que vous obtenez. Il est donc quasi-impossible de rentabiliser financièrement un tel investissement.

    De plus, cet argent trop facilement obtenu mène plus souvent qu'autrement à des dépenses superflues, non réfléchies et excessives.

    Se maintient: Vous ne faites que payer des intérêts inutilement, dans le seul but d'éviter l'inévitable: rembourser votre dette. Plus la dette sera élevée, plus les intérêts seront élevés. (Voir "Dette" 101")

    Diminue: Vous payez désormais pour cette richesse artificielle dont vous avez jouit par le passé. Cette période sera toujours désagréable puisque vous payez sans obtenir quoi que se soit en retour (Voir "Dette 102"). Trop souvent, vous payez pour des biens désuets ou à remplacer, ce qui est très démoralisant.

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