dimanche 11 avril 2010

J'en ai marre de payer

Aujourd'hui je lisais la chronique de Cynthia St-Hilaire dans Le Plus intitulée: "J'en ai marre de payer".

Dans cette chronique l'auteure se pose des questions sur les coûts du fonctionnement de l'État et des services qu'elle obtient.

Mais pourquoi se pose-t-elle toutes ces questions?  Et elle pose des questions fondementales comme:

"L'État providence, c'est bien beau, mais avons-nous encore les moyens de se l'offrir?"

"J'ai toujours été en faveur que nous nous offrions, collectivement, des services publics. Mais de plus en plus, ça commence à me faire suer. Ça m'irrite de payer pour un service qui, le jour où j'en ai besoin, n'est pas disponible."

"Et je crois que le problème n'est pas nécessairement l'argent. (...) Peut-être que la lourdeur de l'administration en est un?"

 Pourtant rien n'a véritablement changé dans le fonctionnement de l'État depuis plusieurs décennies.  Pourquoi se poser ces questions aujourd'hui?  Qu'est-ce qui a changé?

Ce qui a changé, c'es qu'aujourd'hui elle reçoit la facture.  Ça fait plusieurs décennies que le gouvernement comble les besoins avec l'endettement.  Aujourd'hui, il est incapable de continuer à l'augmenter.  Et même s'il le pouvait encore, inévitablement ce jour arrivera tôt ou tard.  Et c'est à ce moment qu'on doit payer la facture.

La tristesse dans ce constat, c'est que peu importe les réponses que l'auteure pourrait trouver à ses questions, ça ne changera pas grand chose à la situation, parce que l'endettement est un fardeau qui nous vient du passé, des problèmes qu'on ne peut plus changer.  Nous devrons payer.

C'est pourquoi lorsque certains politiciens nous disent que s'endetter, c'est pensez à l'avenir, ça me fait rire - et pleurer en même temps -, car c'est tout le contraire.  PAYER pour quelque chose qui servira à nos enfants, ça c'est penser à l'avenir.  Si des parents payent les études de leur enfant, c'est penser à l'avenir.  Mais s'ils empruntent au nom de leur enfant qui devra rembourser les coûts une fois leurs études terminés, c'est comme s'ils n'avaient rien fait.  Si tel est le cas, alors laissez-moi m'occuper - personnellement - des milliers d'enfants québecois:  Je vais empruntez  pour eux les coûts de leurs études, ils n'auront qu'à rembourser une fois grand.  Voilà, j'ai réglé le problème de l'éducation à moi seul!

Mais il y a tout de même une question qu'elle pose que je trouve intéressante:

"Un contribuable dont le salaire est de 30 000$ paiera les 200$ par an pour les soins de santé. Une personne qui gagne 200 000$ déboursera la même somme. Est-ce ça, la justice sociale?"

Imaginons quel gouvernement aurait fait  ce qu'elle suggère dans sa question.  Imaginons que les gens qui font plus de 200 000 $ aurait déboursé, disons, 2 000 $ pour les soins de santé.  Ce montant n'aurait guère plus d'effet sur le porte-monnaie de ces personnes que 200 $ sur celui de ceux qui gagnent 30 000 $.  Mieux encore, avec une telle somme, il ne serait plus nécessaire de d'imposer le 200 $ à la classe moyenne.  Mais que serait-il arrivé si la classe moyenne, la majorité des gens, ne payerait pas?  Pour une chose, Cynthia St-Hilaire n'aurait pas écrit une chronique intitulée "J'en ai marre de payer".  Elle n'aurait pas posé des question tel que "Avons-nous les moyens de se l'offrir?" ou "Peut-être que la lourdeur de l'administration est un problème?"  Pourtant ces problèmes seraient toujours présents.  Mais elle ne payerait pas la facture, donc pourquoi s'inquièterait-elle?

Mais si elle aurait toujours payé la facture, si le gouvernement aurait toujours payé comptant, ces questions elle les aurait posées bien avant.  En fait, les montants n'auraient probablement jamais été si élevés car aucun politicien n'aurait présenté de tels projets si mal gérés.  Ils auraient fait des efforts pour donner les meilleurs services au meilleur coût, parce que le "feedback" est immédiat lorsque c'est payé comptant.  Avec des emprunts, ça peut prendre facilement 10 ans avant que les contribuables ressentent les mauvais coups de leurs représentants.  Pensez aux travaux d'infrastructures du gouvernement québecois qui aurait été gonflés de 30%.  C'est aujourd'hui qu'on trouve que ça coûte cher, car à l'époque on avait rien payé puisque tout avait été emprunté.

1 commentaire:

  1. Moi aussi j'en ai marre de payer! Le fond de toute l'histoire en est une d'avidité et de désir de contrôle de la classe dirigeante (à la grandeur de la planète, c'est évident). Cela engendre inévitablement la corruption, la manipulation, le mensonge pour garder les gens ignorants et les rendre esclaves. Vous êtes-vous demandé pourquoi aujourd'hui tous ces "grands personnages" ont remplacé le mot honnêteté (qui est sans équivoque) par "transparence" qui nous incite à voir, à travers eux, ceux et ce qui se cachent derrière? Intéressant de constater que les mots évoluent dans le même sens... n'est-ce pas? Que diriez-vous de conscientiser la population avec une lettre d'opinion sur le sujet? Les gens, depuis des décennies, se sont fait insidieusement manipuler et abuser... mais ils se réveillent de plus en plus grâce entre autres au courage de ceux qui se sont donnés la mission d'informer et à l'internet qui reflète souvent plus la réalité des faits que la presse et les médias. Regardez les manifestations impressionnantes qui ont eu lieu pour dénoncer la récente augmentation de la charge financière mise sur le dos des contribuables moyens (et ne parlons pas des plus démunis!) du dernier budget Charest.

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