vendredi 16 avril 2010

Les hauts et les bas de l'économie

Tout le monde le sait, l'économie ça monte et ça redescend.  C'est inévitable.  Il existe deux philosophies lorsque vient le temps de tenter d'égaliser tout ça.

La première consiste à se faire des provisions lorsque ça va bien, pour pouvoir combler les manques lorsque ça va mal.  Ainsi, économiquement parlant, lorsque l'argent rentre à flot, nous devrions amasser de la liquidité afin de ne pas être pris au dépourvu lorsque, immanquablement, ça ira moins bien.

La deuxième a exactement le même effet, mais avec une "twist".  Lorsque ça ne va pas bien, on emprunte pour combler nos besoins et, lorsque l'économie reprend, on rembourse nos emprunts avec la nouvelle entrée d'argent.

Vous devinerez que je préfère la première à la deuxième, et de loin.  Comparons les méthodes.

Un avantage de la première c'est que nous nous basons sur du concret, c'est-à-dire que l'argent que nous avons amassé, nous l'avons.  Lorsqu'on emprunte, on doit estimer que plus tard, dans l'avenir, on aura l'argent pour rembourser ... peut-être.

Deuxièmement, lorsque l'économie commence à ralentir, avec la première méthode, nous commençons à piger dans nos provisions.  Alors nous avons un signal clair que ça ne va pas bien, nous savons que nos priorités ont changés et que nous devrons renflouer notre bas de laine dès que possible.  Avec la deuxième méthode, ce n'est pas aussi clair.  Lorsque ça va un peu plus mal, on a seulement besoin d'emprunter un peu plus.  On se dit que ça passera.  Et puis lorsque ça ne s'améliore toujours pas, on se dit un peu plus encore ça ne fera pas une grosse différence.  De toute façon, ça va bien finir par reprendre, non?

Bref, avec la première méthode, nous avons une barrière psychologique:  Zéro est la limite la plus basse que nous pouvons atteindre.  Si nous devons emprunter, nous savons que ça va hyper-mal et nous notons la leçon:  lorsque nous rebâtirons notre bas de laine, nous le ferons plus gros pour être mieux paré aux aléas de la vie.  Avec la deuxième méthode, il n'y a pas de limite vers le bas:  Quelle est la limite maximale d'endettement?  Personne ne peut répondre à cette question précisément.

Troisièmement, lorsque l'économie reprend, avec la première méthode, nous constatons de visu que notre rentrée d'argent est plus grande et que notre bas de laine est à sec.  Il est plus facile de commencer à en mettre de côté.  Si jamais, nous nous emballons et que  nous en mettons "trop" de côté, rien ne nous empêche de piger dans nos provisions.  Nous ne perdons rien.  En revanche, avec la deuxième méthode, les emprunts du passé ont trop souvent été excessifs et on a l'impression qu'il sera impossible de rembourser la dette.  Alors lorsque l'économie reprend, on se décourage et on préfère conserver la dette - ou la rembourser partiellement - pour pouvoir dépenser les nouvelles rentrées d'argent immédiatement.  Pire encore, trop souvent, on augmente encore la dette en se disant qu'on pourra rembourser plus tard, quand l'économie ira encore mieux.  Ça se termine toujours par une dette qui augmente constamment à travers les hauts et les bas.

Finalement, les coûts.  Avec la première méthode, le pire qui peut nous arriver, c'est que l'argent dorme sous notre matelas.  Le mieux, c'est que nous puissions le prêter afin qu'il nous rapporte quelques intérêts.  Avec la deuxième méthode, on devra obligatoirement payer des intérêts.  Le pire dans tout ça, c'est que les taux d'intérêts peuvent varier à la hausse sans crier gare et comme on a déjà l'emprunt, on n'a plus le choix de payer.  C'est immanquablement plus coûteux avec la deuxième méthode.

En ce moment, dans notre région (et pas seulement à Granby), nous sommes en plein dans une période haute de l'économie.  Nous le voyons clairement, l'argent rentre plus vite que nous pouvons le dépenser, la construction ne cesse d'augmenter et il est possible d'augmenter les comptes de taxes  sans que personne ne se plaigne.  Et pourtant, à Granby, au lieu de garnir notre garde-manger, nous augmentons notre dette.  Si au moins nous nous contentions que de dépenser le nouvel argent.

Quel est l'avantage d'emprunter quand nous avons suffisamment de rentrée d'argent?  Que ferons-nous lorsque l'économie redescendra?  Emprunter davantage?

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