lundi 25 janvier 2010

Chacun gère son budget

Ceci est une lettre d'opinion envoyée à La Voix de L'Est qui n'a pas été publiée.  Elle répondait à une lettre de M. André Beauregard (non disponible sur le site internet de La Voix de l'Est).  Je trouvais que certaines informations étaient pertinentes, alors je la partage avec vous.

M. Beauregard,

Vous dites que je cherche à remplacer le mot « investissement » par le mot « dette », parce qu'il est plus terrifiant. C'est plutôt les gens comme vous, tel des colporteurs sans scrupule, qui tentez de remplacer le mot « dette » par le mot « investissement », afin de rendre le concept de dette plus attrayant. Mais dans les livres de la Ville, ces dépenses sont classées sous l'onglet « service de la dette » et non « investissement ».

Je réfute aussi cette fausse idée que vous répandez à mon propos que je suis contre les investissements. Je suis seulement en faveur d'une gestion des investissements que je considère efficace, c'est-à-dire payer comptant.

Lorsque vous qualifiez la vision de M. Goulet comme moderne et progressiste, je dois avouer que je la considère rétrograde et régressive. Car elle est identique en tout point, sans une once d'originalité, à la gestion des gouvernements des années 60 et 70 qui nous ont mis dans le bourbier financier dans lequel nous vivons présentement.

Combien de villes, à ma connaissance, fonctionnent avec l'obsession de la dette zéro? Une seule, et ça me suffit: Mississauga, Ontario. Cette ville de 700 000 habitants est gérée sans endettement depuis 30 ans et elle est classée parmi les villes ayant la plus forte croissance au Canada depuis les 20 dernières années. Non seulement elle n'a pas de dette, mais elle possède aujourd'hui une réserve de 700 millions $ pour faire différents projets. De plus, sa mairesse, en poste depuis 30 ans, a été réélue aux dernières élections avec 90% du vote populaire. Étant donné que la seule différence majeure entre cette ville et les autres villes canadiennes est une gestion sans endettement, j'accorde son succès à cette méthode innovatrice et salvatrice qui devrait servir de modèle à tous les gouvernements.

Qu'est-ce que tout ça signifie pour Granby? Voici les taux de taxation que les granbyens aurait assumés si M. Goulet aurait payé toutes nos dépenses comptant:

  • 2006 – 0,80$
  • 2007 – 1,01$
  • 2008 – 1,22$
  • 2009 – 1,11$
  • 2010 – 1,06$

Beaucoup de villes québécoises ont des taux de taxes de ce niveau ou même plus élevés et les citoyens ont la capacité de payer leur compte de taxes. La seule chose que je demande, c'est qu'on nous donne la véritable facture afin que les citoyens puissent juger aujourd'hui du rapport qualité/prix de ces investissements. Pour un gouvernement, la seule raison d'emprunter au lieu de payer comptant, c'est de tenter de faire croire qu'il fait beaucoup sans augmenter les taxes et ainsi éviter que les citoyens questionnent trop les dépenses puisque, en apparence, ça ne coûte rien. Mais les gens raisonnables et lucides savent que ce sont les comptes de taxes des prochaines années qui grimperont à cause, notamment, des intérêts mais aussi du laisser-aller des élus lors des prises de décisions. Dans une dizaine d'années, il sera trop tard pour revenir en arrière et questionner les décisions.

Pourquoi les gens comme vous insistent tant pour que leurs voisins empruntent, via le conseil de ville, pour payer leur compte de taxes? Si vous voulez emprunter pour payer vos taxes, faites-le, mais laissez aux autres le libre choix de gérer leur budget comme ils le désirent.

Pour plus de renseignement sur la situation de la Ville de Mississauga voyez le lien suivant:

Welcome to Mississauga (en anglais)

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