Un titre qui semble évident, mais qu'on doit répéter encore et encore, car il est évident que la plupart des gens ne le réalisent pas. Deux choses à noter aujourd'hui concernant (encore) ce thème.
Premièrement, il y a cet article paru dans La Voix de l'Est le 26 novembre dernier concernant la construction du pont Mountain. Je n'en avais pas parler à cette date car je croyais le faire à la séance du conseil hier, mais j'ai eu un empêchement. Le titre de l'article en lui-même démontre bien l'ignorance et/ou l'insouciance des gens vis-à-vis l'endettement: "La Ville a déboursé 4,8 millions $". Le verbe "a déboursé" nous donne l'impression que le pont Mountain est maintenant chose du passé. Mais - j'ai vérifié - "débourser" signifie:
- Acquitter une dette
- Employer de l'argent pour faire un achat
Or, nous n'avons acquitté aucune dette, nous n'avons employé aucun argent, nous n'avons rien déboursé; nous avons emprunté. Les quelques milliers de dollars que chacun de nous avons donné en taxes ces dernières années - hormis peut-être un paiement ou deux - n'ont pas servi à payer le pont. Cette histoire est loin d'être terminée. Nous allons rembourser cette dette durant les 15 prochaines années. Mais en lisant le journal, on croirait que le conseil a réussi un tour de force en trouvant 4,8 M$ grâce à une gestion efficace des fonds publics. Je vous le rappelle: Ce n'est pas le cas.
Toujours dans cet article, il y a aussi cette autre affirmation que me chicote:
"La somme de 4,8 M$ est obtenue après avoir additionné tous les frais, ... "
Si on avait DÉBOURSÉ 4,8 M$, cette affirmation serait vrai. Mais comme on a EMPRUNTÉ, il y a les frais d'intérêts qui se rajoute et, malheureusement, on oublie toujours d'informer les gens à propos de leur valeur. Peut être que certains considèrent des frais de 1,5 M$ - 2,0 M$ comme étant anondin. Mais quand on parle d'investissement, il me semble que c'est important de connaître la valeur totale investie.
Tout ça pour dire que, en lisant cet article, on ne peut pas apprécier l'énorme différence entre la gestion des conseils précédents où, effectivement, nous DÉBOURSIONS les coûts d'achat et qu'un coût de 4,8 M$ voulait dire 4,8 M$ et non 4,8 M$ + 1,8 M$ d'intérêts. Mais donnons-nous encore un autre 4 ou 5 ans - le temps d'amasser quelques paiements - et nous saurons en apprécier toute la différence.
D'ailleurs, à ce propos, il est amusant de noter qu'avant les élections, Richard Goulet se vantait que notre taux de taxes était le même que celui du canton de Shefford. Pour 2010, Shefford abaisse son taux à 70¢, une chose pratiquement impossible à faire à Granby; tout ça à cause des paiements massifs pour les emprunts du passé (voir mon blog précédent).
***
Toujours en rapport avec le sujet du jour, il y a un commentaire de Pascal Bonin concernant les finances publiques qui me déconcerte. M. Bonin plaidant en faveur d'un taux de taxes à 75¢ pour 2010 - et je suis tout à fait d'accord avec une telle mesure - a affirmé, selon La Voix de l'Est, la chose suivante pour expliquer comment gérer la baisse de revenu de 2,5 M$ que cette mesure entraîne:
"Pour compenser, j'avais trouvé qu'on aurait pu reporter un projet d'emprunt de 1,7 M$. Le reste provenait de différentes sources"
Encore une fois, on mélange "emprunter" avec "payer comptant". Lorsque nous empruntons, nous n'avons pas besoin de débourser d'argent. Ce sont les années suivantes que nous effectuerons des paiements et, à ce moment, nous aurons besoin d'argent.
Si la Ville reporte un projet d'EMPRUNT, comme le suggère M. Bonin, il n'y a aucune économie à faire durant l'année en cours.
J'apprécie la présence de M. Bonin au conseil, mais il ne faut pas oublier qu'il est le conseiller qui nous représente dans le domaine des finances, celui qui pose les questions aux experts à notre place. Le fait qu'aucun autre conseiller opposé à cette mesure n'en ait fait la remarque est aussi inquiétant. Les conseillers comprennent-ils vraiment toutes les implications et les différences entre payer comptant et financer une dette?
Pour ma part, je dénonce l'immoralité de voir mon compte de taxe augmenter de 57% en moins de 4 ans. Existe-il une seule ville du Québec qui vit le cauchemar d'une telle démesure? Comment le conseil peut-il se vanter d'enrichir la municipalité en appauvrissant ses citoyens? Quelle aberration!
RépondreSupprimer