vendredi 3 juin 2011

La petite histoire

J'ai le goût d'écrire un petit texte du style «Je vous l'avais dit!» Ce n'est pas très poli, mais ça fait du bien.

En faisant le ménage dans mon ordinateur, je suis tombé sur les documents qui ont marqué mes débuts en politique municipale active.

Le 5 février 2007, il y avait une séance du conseil où Richard Goulet avait présenté le rapport Raymond, Chabot, Grant, Thornton intitulé Analyse économique dossier d'achat des «terres Miner». Le maire était très fier de présenter ce rapport puisqu'il disait qu'on faisait 12,5 M $ de profit en achetant les terres Miner. La séance fût ajournée au 8 février 2007.

Dès le lendemain, j'avais non seulement analysé le rapport, mais j'avais pondu un autre rapport pour démontrer qu'il était plus payant de n'acheter que la portion «parc» et de laisser les portions «golf» et «développement résidentiel» à l'entreprise privée. Notez que j'ai toujours considéré que le rapport RCGT était une présentation tordue et malhonnête, soit qu'on prenait les revenus de taxes comme étant des revenus nets pour la Ville (pour inclure ces revenus, il aurait au moins fallu y inclure aussi les dépenses comme le déneigement, la sécurité publique, etc.).

Qu'à cela ne tienne, si on prend les mêmes suppositions au départ, les meilleurs scénarios devraient se démarquer, même si les chiffres n'auront aucun lien avec la réalité. Je me dépêchais car, officiellement, le conseil n'avait pas encore décidé d'acheter les terres Miner.

Ainsi, le 8 février 2007, je me présente à la période de question (pour la première fois de ma vie) de la séance ajournée et je dépose ma propre analyse économique (note: Dans la version plus récente, j'y ai fait des corrections mineures - en rouge -, mais ça ne fait qu'avantager mes conclusions que je considère toujours valides; Aussi, pour faciliter la comparaison, mon rapport mimique le rapport RCGT, p.85-92) . J'en avais aussi donné une copie à la journaliste de La Voix de l'Est présente à la réunion, Isabel Authier.

Mon but était le suivant: Je ne comprenais pas pourquoi parmi 16 élus (le conseil de la «nouvelle» ville fusionnée était composé des conseils de la Ville et du Canton), aucun ne voyait de quoi s'alarmer en s'embarquant dans une telle aventure. J'espérais en faire réfléchir un ou deux. Au pire, me disais-je, les médias vont en parler. Notez que parmi les conseillers actuels, 5 siègeaient sur le conseil de l'époque: Éliette Jeanneau, Guy Gaudord, Louise Brodeur Comeau, Michel Mailhot et Pierre Breton. Mais je doute que le document leur ait passé entre les mains, même s'ils en connaissaient l'existence. Voici la conclusion de mon rapport:

Donc, à la fin du projet, non seulement la zone de conservation aura été acquise sans frais par la ville de Granby, mais le bénéfice sera supérieur de 18% et avec un investissement moindre de 61% (35% 65%, si la ville paie comptant).

De plus, la ville de Granby obtiendra ces bénéfices plus rapidement et avec beaucoup moins de risques, puisqu'elle ne jouera pas avec l'argent des contribuables dans la spéculation immobilière. Ces risques seront assumés par les promoteurs immobiliers, qui ont une meilleure expertise dans ce domaine. Le temps des élu(e)s et fonctionnaires de la ville de Granby sera du même coup libéré pour d'autres projets.

Cette option élimine aussi la possibilité pour la ville d'être perçue comme une concurrente déloyale dans le domaine immobilier, puisqu'elle doit aussi régir les différents projets immobiliers de la ville entière. Surtout qu'elle n'a pas vraiment le mandat de ses citoyens pour faire des investissements à fin de faire fructifier leur argent, ni même celui de développer directement le territoire.

C'était ça l'important à retenir, les notions de risque et d'impartialité.

Notez aussi que cette transaction serait pratiquement terminée aujourd'hui, on serait propriétaire du boisé Miner et on n'aurait plus à se soucier de rien.

Le 12 février 2007, il y a une séance extraordinaire pour décréter l'achat des terres Miner. Je me pointe encore à la période de questions. Cette fois, j'aurais aimé entendre l'opinion de chacun des conseillers, ce qui m'a été refusé (la réponse du maire est dans le procès-verbal).

Voyant que ma démarche ne servirait probablement à rien, je me suis intéressé à un nouveau groupe qui se formait pour s'opposer à l'achat des terres Miner. Pour vous démontrer à quel point je ne connaissais personne dans le milieu politique ou même des affaires, voici une lettre que j'ai écrite à l'ancien conseiller Denis Langlois, afin de partager avec lui le fruit de mon travail. À cette date, je n'avais nullement l'intention de joindre le groupe, espérant (comme la plupart d'entre nous) que quelqu'un d'autre fasse le travail.

Plus tard, par curiosité, je me suis finalement joint au groupe et, pour faire une longue histoire courte, 2 mois plus tard je me présentais aux élections! (Je n'acceptais pas le fait qu'une personne telle que Richard Goulet soit élu par acclamation.)

Ah oui, après avoir lu les différents documents, vous vous demandez si j'ai finalement rencontré Richard Goulet le 21 février? Effectivement, je l'ai rencontré. Il m'a même montré une copie d'un courriel de M. Jean-Pierre Renaud, directeur des finances de la Ville de Granby, indiquant que mon analyse était bonne «mais qu'elle ne correspondait pas à la direction prise par le conseil». Tout ce que Richard Goulet a trouvé à dire, c'était «Vous voyez, on étudie sérieusement les propos de nos citoyens!». Puis il metta le courriel de côté et commença à m'expliquer comment son projet était merveilleux en étendant sa belle carte sur sa table. Tout ce à quoi je pensais c'était: «Votre comptable a dit que mon projet se tenait et il est plus payant que le vôtre!» La rencontre s'est terminée abruptement lorsqu'il s'aperçut que je posais beaucoup trop de questions, remettant constamment en cause son projet.

Bref, M. le maire et chers membres du conseil, «Je vous l'avais dit!»



2 commentaires:

  1. Comment qualifie-t-on quelqu'un qui ne se remet jamais en question? Comment appelle-ton celui qui est convaincu qu'il a toujours raison et que tous ceux qui voient différemment ont toujours tort? On ne le qualifie certainement pas d'"intelligent". Le grand parleur aurait du dire en parlant de Goulet... rusé, sournois ou entêté. Intelligent convient à M. Duchesneau non à Richard Goulet.

    RépondreSupprimer
  2. le 5 février 2007, la division marketing de Raymond Chabot Grant Thorton y allait d'une analyse économique, qui n'en était vraiment pas une, ou on attribuait des revenus en provenance de l'exploitation du golf Miner. Monsieur O'Breham pouvez vous me rappeller combien nous anticipions et quel est la situation actuelle alors que la ville aura bientot plus de 2 millions d'investi dans un chalet, un terrain de pratique pour lequel on a abattu un paquet d'arbres et j'oubliais une toilette pour les usagers des sentiers Miner dont 95% demeurent à proximité car il ne faut pas se leurrer, ce parc était et est toujours un parc de quartier, enfin c'est un autre débat!
    J'imagine qu'on n'a pas investi ce genre de fonds publics, en bon administrateur qu'est notre maire sans avoir en poche un protocole d'entente bien ficelé et équitable pour la population.

    RépondreSupprimer

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.