mercredi 22 juin 2011

Place publique: Pourquoi?

Ce soir, j'ai assisté à la présentation des recommendations concernant le centre-ville. Surprise, on suggère de faire une place publique dans le stationnement de la rue Johnson.

Malheureusement, on a encore eu droit à un rapport monté de toutes pièces pour avaliser le projet du maire. C'était comme pour le rapport Raymond, Chabot, Grant, Thornton lors de l'achat des terres Miner.

Stationnement

On a d'abord parlé de stationnement. Ceci n'était qu'un prétexte pour nous convaincre qu'il y a suffisament de stationnement au centre-ville. On avait besoin d'établir ce fait, car on allait nous dire un peu plus tard qu'on souhaite éliminer du stationnement au centre-ville.

Ne vous méprenez pas, je suis d'accord avec ce fait, je n'ai jamais eu de problème à me trouver du stationnement au centre-ville et je n'ai jamais compris ceux et celles qui disent ne pas en trouver. Lors de ma campagne électorale, j'avais osé dire que le problème au centre-ville, c'était les gens du centre-ville. Selon la fondation Rues Principales, le plus gros problème du stationnement au centre-ville ce sont les propriétaires et employés des commerces qui utilisent les meilleures places pour garer leurs véhicules personnels. Selon ce qui s'est dit ce soir, attendez-vous à avoir une série de types de vignettes pour contrôler le stationnement (lire: plus de contraventions).

La place publique

On veut tout d'abord nous démontrer l'utilité d'une place publique. Il faut des jeux pour les enfants, des espaces verts, des oeuvres d'art, des kiosques de marchands et même une scène. Pour que la place publique soit une réussite, il faut de l'animation 12 mois par année.

On nous présente le site «étudié», le stationnement Johnson. Le représentant de la fondation Rues Principales nous dit que ce site est idéal, notamment parce qu'il y a un accès à la rue Principale, puisqu'il a eu des bâtiments incendiés. Il cherche le regard du maire afin de confirmer, mais pas de réponse. En fait, nous savons tous que les bâtiments ont été expropriés et démolis par la Ville sans aucune raison apparente.

On nous présente des esquisses. Là où il y avait un bar de danseuses il y aura désormais des jeux d'enfants et des toilettes publiques. En avançant un peu plus dans l'ancien stationnement, on trouve une gigantesque fontaine. Je dis bien gigantesque. Si j'ai bien compris, on pourra la transformer en patinoire l'hiver. À l'arrière du Pub du village, il y aura des kiosques pour les marchands; à l'arrière du bar L'empire, il y aurait une scène où les gens pourront se donner en spectacle. Un grand espace vide au milieu de tout ça. Des arbres et de la verdure tout autour.

Durant la présentation on nous montre des photos de diverses places publiques: Montréal, New York, San Francisco et Vienne. Le rêve. Enfin, jusqu'à ce qu'une citoyenne demande si on avait des exemples plus près de notre réalité à nous présenter.

Est-ce bien nécessaire?

Tout au long de la présentation je n'ai qu'une idée en tête: Qu'est-ce que cette place publique aura à offrir que le parc Miner (près de la piscine du même nom) ne peut pas déjà offrir? Il y a déjà des jeux d'enfants et des oeuvres d'art. Il y a aussi de la verdure et les arbres matures y sont magnifiques. Il n'y manque que la scène, les toilettes publiques et les kiosques du marché public. Si on manque de place, on peut toujours agrandir dans le stationnement public voisin. Si cette place publique devient un succès phénoménal, on pourrait toujours agrandir le terrain en expropriant les voisins du côté de la rue Phoenix. Serait-ce trop simple de mettre de l'animation dans le parc Miner 12 mois par année pour voir ce que ça donne? De toute façon, le centre-ville s'agrandit beaucoup vers l'ouest (Normandin, Caisse Desjardins, etc.).

Est-ce que ça peut fonctionner?

On veut faire une patinoire l'hiver. Pourtant il y en a eu une exactement à cet endroit et ça n'a pas attiré les foules. On veut faire des petits spectacles. Pourtant on en fait déjà au Parc Victoria (avec un nouveau kiosque de cette année) et à côté du Palace. Allons-nous séparer cette maigre clientèle un peu plus avec un autre endroit?

On parle de faire des activités spéciales comme durant le temps des sucres par exemple. Durant 12 mois par année, à combien devra s'élever le budget «animation» de cette place publique?

Une idée toute faite

Mais voilà on a déjà exproprié et démoli les commerces pour le stationnement Johnson. On doit rentabiliser cette dépense. Peut-on vraiment étudier une autre possibilité? Si on n'avait pas exproprié ces commerces, même si on réalise ce projet, on aurait pu avoir les taxes de ces immeubles pendant quelques années, car il est toujours temps d'exproprier. Qu'est-ce qui pressait?

Richard Goulet a décidé il y a longtemps qu'il y aurait une place publique dans ce stationnement. Rien ne l'arrêtera et on forcera les choses au besoin.

Suite à une question d'une citoyenne concernant l'aménagement, le maire répond que ce ne sont que des esquisses initiales pour présenter le projet. Il laisse échapper qu'«on a fait beaucoup travailler les gens de la fondation Rues Principales, car on leur a demander de refaire les esquisses une dizaine de fois avant qu'on les accepte.» Wow! Bye! Bye! étude indépendante; On nous présente des recommendations qui ont été reprises jusqu'à ce que le conseil (le maire?) soit satisfait.

Le pire, je le garde pour la fin

À la fin de la présentation, Richard Goulet nous parlait de sa «vision». Suite à une question d'une citoyenne disant qu'on devrait favoriser la densification du centre-ville, on nous expliqua qu'on souhaite avoir des immeubles de deux ou trois étages avec un commerce au rez-de-chaussé et des logements aux étages supérieurs. Richard Goulet voit déjà des restaurants s'installer tout le long de la rue St-Joseph avec une terrasse sur la place publique et des logements à l'étage.

Tout ça, c'est bien beau, mais je me suis rappelé que ce quadrilatère est maintenant zoné pour permettre des immeubles de 6 étages. C'est Richard Goulet qui a changé la limite de 3 à 6 étages alors qu'il venait d'acheter les immeubles incendiés (Magie-Prix et PJC). À l'époque, il nous disait «vous allez voir, j'ai de la vision.» Comme pour l'expropriation et la démolition des commerces de la rue Principale, on ne nous avait fourni aucune raison pour ce changement. Mais on comprenait tous qu'il espérait attirer la construction du futur siège social de la Caisse Desjardins. Ça n'a pas fonctionné.

Pour éviter d'avoir l'air fou, il vendit les terrains - à perte, bien évidemment - à une de ses connaissances, l'architecte Favreau. Il construisit presqu'immédiatement un immeuble de 4 étages qui, à jamais, jurera avec les immeubles de 2 à 3 étages qui ont toujours été favorisés par les plans d'urbanisme des conseils précédents. Richard Goulet créera un nouvel organisme (CommercETourisme), à qui il donnera un budget faramineux et dont il s'auto-proclamera président. Pour encourager la construction de l'édifice de M. Favreau, Ce nouvel organisme louera un étage au complet de son immeuble à un prix se situant aux environs du double du prix moyen des locaux disponibles au centre-ville.

Maintenant que cet édifice est construit et qu'on va transformer sa cour arrière en place publique, vous pouvez gager que le zonage sera à nouveau modifié pour ne permettre que des immeubles de 3 étages, comme avant. Car il est impensable qu'on laisse des immeubles de 6 étages faire de l'ombre à cette place publique, ce serait insensé. C'est plus que du spot zoning, c'est du spot zoning temporel.

Et c'est ça la vision de Richard Goulet, une journée il voit des immeubles de 6 étages au centre-ville; Le lendemain, c'est une place publique. Je le répète: Ce n'est pas de la vision, c'est de l'improvisation.

J'enrage devant tant d'incompétence et de gaspillage.

1 commentaire:

  1. Le timing du maire est étonnant. 2 jours avant la Saint-Jean-Baptiste, notre Fête nationale - une présentation à propos des études et des propositions qui peuvent nous couter 9 M$. Quasi personne n’était à l’écoute. Une assistance de 60 individus (±).

    Par la suite ? Après 2817 signatures et sa « pause de réévaluation ? » Le maire, bâton de pèlerin en main – secondé par ses 8 élus fidèles - va dévoiler des éclaircissements mirobolants pour mieux nous séduire sur sa place publique.

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