jeudi 14 mai 2009

La mort d’un parc

Un jour, un maire qui avait de la vision, prévoyant qu’une usine installée depuis à peine 10 ans allait se développer dans un secteur résidentiel d’une ville en pleine expansion, décida d’être bienveillant. Alors que l’urbanisme était un mot inconnu à l’époque, il décida de créer une zone tampon entre les zones résidentielles et le terrain de l’usine afin d’agrémenter la vie urbaine. De plus, il fit don du terrain à la Ville avec un contrat pour en déterminer l’utilisation et ce, à perpétuité. Rappelons qu’à l’époque, être un élu c’était faire du bénévolat ou presque. C’était non seulement un maire visionnaire, mais c’était aussi un maire qui avait sa Ville à cœur. Cet homme c’est Pierre-Horace Boivin.


60 ans plus tard, un maire qui se dit visionnaire, un maire qui dit penser à l’humain avant le béton, un maire qui fait acheter par les citoyens le boisé Miner à grand frais pour le zoner parc, afin de le protéger des « méchants » qui voudraient siéger au conseil (car on ne peut pas changer le zonage sans l’accord des citoyens locaux) et bien ce maire, avec l’aide de ses conseillers, a réussi à transformer un zonage parc – en zonage industriel de surcroît – sans que personne ne s’en aperçoive, pas même les résidents locaux. Il pouvait bien avoir peur de ce que de futurs conseils pourraient prendre comme décisions, car il savait que lui-même en était capable et il fait pourtant partie du groupe des « gentils ».


Pour ce maire, les gros tapent sur les plus petits. Et les petits doivent plier. C’est le système, on ne peut rien y faire. Il est le maire de Granby, alors il tape sur les simples citoyens ou les petites villes avoisinantes qui osent s’opposer à ses projets. Et lui-même se plie aux désirs des grosses compagnies ou des citoyens plus influents que lui. Les négociations sont inutiles, car le système c’est le gros qui tape sur le petit, on doit plier sous la menace, c’est la vie. Se servir de son imagination pour trouver des solutions est de l’énergie gaspillée et c’est pourquoi il n’a jamais cru bon d’en avoir. C’est le même homme qui croit qu’il suffit d’avoir un député du « bon bord » au gouvernement provincial si on veut être capable de faire des projets, sinon point de salut. D’avoir une si basse opinion, si défaitiste et fataliste, de ses semblables est déplorable au plus haut point.


Pourtant, il y a 60 ans un homme se servait de son imagination pour faire de sa Ville, qu’il aimait tant, une ville où tous peuvent vivre heureux et en harmonie. Et ce à peu de frais.

1 commentaire:

  1. salut, c'est rassurant de voir que certains citoyens de la ville ne sont pas encore assez engourdit cérébralement, par le smog du conseil municipale pour protester contre certain projet. Le résident de la troisième zone de la ville que je suis, sera peut être un jour mis entre 4 murs pour que les sons qu'ils émet ne dérange plus les gros qui tapent sur les petits. Mais il faut aussi se rappeler que les gros éléphants ont peur des petites souris! Non, je ne me résignerai pas à accueillir les poubelles d'Agropur sur la façade de ma propriété pour passer devant la façade d'Agropur fraichement rénovée d'arbres et de fleurs. C'est souvent les plus beaux restaurants qui ont les cuisines les plus salles... Je ne suis pas certain que les murs anti-sons érigés autour de chez moi seront assez hauts pour que l'écho d'un citoyen dégouté par l'injustice commis auprès des enfants d'un quartier pauvre de la ville, soit étouffé. Je ferai plus dorénavant, j'essaierai de sortir mes vidanges par derrière de chez moi pour dire à quel point l'environnement me tient à cœur, et si tous les citoyens de la ville font de même, nous sauverons par le fait même, l'implantation de l'usine de compostage dans le parc industrielle, car le composte des petits c'est le meilleur! Comme la situation est ironique, moi aussi je fais le mouton! Car le meilleur composte c'est celui des moutons non!?

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