Dans La Voix de l'Est de Samedi, il y a un reportage intéressant sur les usines situés en milieux résidentiels (cliquez ici pour le lire).
Naturellement, l'usine des Aliments Ultima, celle qui s'agrandit au détriment du parc Richelieu avec la complicité de nos élus, est au coeur du sujet.
Puisque ce blog s'intéresse aux affaires municipales, je vais m'attarder sur la réponse du maire à ce sujet. Voici les propos intéressants de cet article:
1- La direction, dit Mme Jubinville, a travaillé sur d'autres scénarios d'expansion, dont une relocalisation de l'usine. Ils ont tous été écartés au profit de l'option la moins compliquée et coûteuse.
2- C'est également le désir de la Ville, reconnaît Richard Goulet. La Ville n'a d'autre choix que d'acquiescer à cette demande, soutient le maire. «Il est bel et bien évident qu'on ne peut pas leur dire non. ... Il est hors de question de ne pas les accommoder.»
3- Et contraindre l'entreprise à déménager dans un secteur plus propice aux activités industrielles est risqué. Rien ne garantit qu'elle le ferait sur le territoire de Granby.
4- Les dirigeants des Aliments Ultima ne se sont pas aventurés sur le terrain de l'ultimatum. Il faut cependant lire entre les lignes, explique en substance le maire Goulet. «Ils n'ont pas eu besoin de le faire. Je sais trop bien comment ça fonctionne. Si on refuse le projet, ils vont s'en aller. C'est comme ça que ça se passe aujourd'hui.»
Qu'est-ce que tout ça signifie? Premièrement, la compagnie a choisi cette option car elle est la moins compliqué et la moins coûteuse. C'est normal, c'est comme ça que tous les dirigeants se comportent, car ils doivent rendre des comptes à des actionnaires qui ne pensent qu'aux profits. Mais ce n'est pas nécessairement un mal car, pour la Ville, c'est aussi une opportunité. Cette compagnie choisira toujours la solution la moins coûteuse qu'il lui est possible de réaliser. Donc, la Ville aurait pu proposer une multitude de projets - qui accomoderaient les résidants ET la compagnie - et, en autant qu'ils seraient tous moins coûteux que de déménager, les dirigeants les auraient toujours favorisés. Surtout si ces projets lui donnerait une bonne image locale. À ce propos, lisez ma lettre ouverte qui contient des pistes de solutions.
Mais Richard Goulet lit entre les lignes et s'imagine ce que les autres pensent. Il n'a donc pas besoin de perdre son temps à négocier. C'est quand la dernière fois où Richard Goulet n'avait pas perdu son temps à négocier? Ah oui! Lorsque Bromont avait manifesté son désir de quitter la MRC. On se souvient tous à quel point Granby est perdante dans ce dossier. Mais Richard Goulet avait une excuse: Le manque d'expérience. Il faut croire qu'il n'a rien appris, car il ne négocie toujours pas aujourd'hui et acquiesce sans condition.
La façon de travailler de Richard Goulet se résume en un mot: Contraindre. Si cette méthode ne peut être efficace alors on doit plier. Dans l'esprit de Richard Goulet, C'est ainsi que le monde est fait: Des gagnants et des perdants. Trouver des solutions qui accomodent tout le monde est une perte de temps, car il y a nécessairement des perdants. C'est pourquoi je compare cette philosophie de vie à celle d'un bully dans une cour d'école; elles sont très similaires. C'est d'ailleurs parce qu'il pense comme ça qu'il dit: "Je sait trop bien comment ça fonctionne": Il croit que tous les autres pensent comme lui.
Finalement, je n'aime pas cette attitude où l'on présume que si la compagnie déménage, elle le fera ailleurs qu'à Granby. Premièrement, il y a beaucoup d'employés avec une formation spécialisée qui travaillent à cette usine dont les procédés de fabrication sont très pointus. Ils ne suivront pas nécessairement la compagnie où elle ira et en former d'autres n'est pas une mince affaire. Mais le point le plus important est le suivant: Pourquoi s'imagine-t-on que Granby n'est pas le meilleur endroit pour qu'une usine s'y installe? C'est une attitude assez pessimiste, surtout de la part de gens qui sont supposés vendre notre Ville. C'est certain que lorsque les taxes des zones industrielles augmentent chaque année, depuis trois ans, pour payer les folies de grandeurs du maire en place - et rien de concret pour améliorer les services des industries -, ce n'est pas très invitant.