Avec la nouvelle d'aujourd'hui concernant la gestion des déchets, on n'a pas à chercher bien loin pourquoi les citoyens ordinaires ne s'intéressent plus à la politique.
C'est le maire de Granby qui est interviewé par le journaliste plutôt que le préfet de la MRC (Il faut croire qu'être tous unis derrière le leader ne s'applique qu'au conseil de Granby), et on comprend pourquoi en lisant l'article: On avait besoin d'un expert pour beurrer épais afin de faire passer les mauvaises décisions de nos élus ainsi que leur manque de transparence.
On avait monté un beau plan d'affaire pour le tri-compostage. On s'était payé un beau voyage en Europe pour voir leurs vidanges. On a presque réussi à implanter le système sans appel d'offres, n'eût été que le gouvernement du Québec colmate une brèche dans la législation. On sera obligé de vendre l'idée aux citoyens.
Alors on fait des assemblées publiques. On engagera Mario Girard - l'ami de Richard Goulet qui trouve qu'on a une belle dynamique à Granby, dont il s'auto-proclame l'instigateur - pour présider le tout et en tirer des conclusions. Malgré des doutes évidents de la part des citoyens, il finira par conclure que toute la population est derrière les élus et qu'ils ont fait le meilleur choix.
On lira par la suite dans le journal local, des lettres d'opinions (ici, ici et ici) de citoyens avertis, plaidant une réévaluation du tri-compostage.
En mars 2010, on nous dit que, peut-être, on traitera les boues usées différemment. On nous dira aussi que «Chose certaine, le procédé retenu sera celui du tri-compostage».
Aujourd'hui on apprend qu'au mois d'août dernier, un appel d'offres a été lancé. Dans cet appel d'offres, on ne se limite plus au tri-compostage et on réévalue à la baisse la capacité de traitement de l'usine (soit 45 000 tonnes). Bref, c'est un projet complètement différent de ce que l'on nous a présenté, qui remet en question la technologie utilisée et les coûts de fonctionnement.
À quoi ça sert de dépenser l'argent des contribuables pour faire une consultation publique - et un rapport - si on fait ce que l'on veut par la suite et ce, toujours derrière des portes closes? C'est vraiment une maladie chez nos élus: le concept de transparence leur échappe totalement.
Mais, fidèle à son habitude, Richard Goulet nous dit n'importe quoi: «Les technologies pour traiter les déchets ont évolué». Depuis le début que les experts considèrent le tri-compostage comme une technologie dépassée, vieille de 30 ans. Durant les assemblées publiques, on nous disait qu'en traitant 47 000 tonnes de déchets, ça nous coûterait 30% plus cher pour nous vendre l'idée de traiter les vidanges de nos voisins. Maintenant, «les données financières ont changé, si bien que ces scénarios ne sont aujourd'hui plus fiables.» Mais «il n'est pas exclu que la MRC importe des matières résiduelles d'autres MRC pour couvrir ses coûts.» Avec de tels propos, y a-t-il quelqu'un qui croit que nous avons des leaders visionnaires en plein contrôle?
Mais ne vous inquiètez pas, une chose est restée la même: «On veut rien savoir d'un troisième bac.» Enfin, du moins jusqu'à ce que nos élus réalisent que nous seront probablement la seule municipalité du Québec à agir ainsi.